Les personnes handicapées inquiètes de l’expiration de subventions au loyer
Selon les défenseurs des droits des Ontariens en si‐ tuation de handicap, des subventions au logement du gouvernement provin‐ cial expireront prochaine‐ ment, ce qui pourrait signi‐ fier que certaines de ces personnes pourraient se retrouver à la rue.
Sans ce soutien, de nom‐ breuses personnes handica‐ pées se retrouveront à l'hôpi‐ tal, dans un centre de soins de longue durée ou dans la rue, explique Sarah Bondy, une résidente de Windsor et défenseure des droits des personnes handicapées.
Mme Bondy vit avec une condition médicale invali‐ dante qui la rend dépendante de ces subventions.
Selon elle, avoir un loge‐ ment abordable est quelque chose que beaucoup de gens tiennent pour acquis, ce qui n’est pas le cas des personnes handicapées.
Certaines personnes han‐ dicapées peuvent également rester avec des soignants abusifs ou être dans des mai‐ sons peu sûres si elles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins.
Sarah Bondy
Certains programmes, no‐ tamment l'Investissement dans le logement abordable et le Fonds d'infrastructure sociale, ont pris fin en 2019. Or, certains fonds ont été al‐ loués jusqu'en mars 2024.
L'Initiative de logement des priorités de l'Ontario, elle, est financée pour la saison 2022-2023, mais son avenir est incertain.
Ces programmes aident les personnes sans-abri, en crise, handicapées, âgées ou victimes de violence familiale à payer une partie de leur loyer - généralement jusqu'à 500 $ par mois.
Des centaines de sansabri d’ici 2024
Selon Karen Bolger, direc‐ trice générale de Community Living Essex County, le fait de laisser ces programmes de fi‐ nancement expirer a le poten‐ tiel d'augmenter la demande de logements abordables, les expulsions et l'itinérance pour plus de 200 ménages d'ici 2024.
Ces centaines de per‐ sonnes seront sans abri au cours des deux prochaines années sans les programmes de supplément au loyer, il n'y a pas d'alternatives, ajoute-telle.
Des suppressions gravent la situation
En raison de la montée en
ag‐ flèche des prix des loyers et de la pénurie de logements abordables, les réductions de subventions ne font qu'aggra‐ ver une situation déjà tendue, selon Mme Bolger.
Elle estime que cette situa‐ tion touche également des jeunes souffrant de défi‐ ciences intellectuelles ou phy‐ siques. Nous avons des jeunes gens qui sont ensuite déplacés vers des maisons de soins de longue durée de ma‐ nière inappropriée.
Quel jeune de 25 ans veut vivre dans un foyer de soins de longue durée ? Il n'y a rien pour eux, il y a peu d'interac‐ tions avec leurs pairs, ils vivent avec des personnes âgées.
Karen Bolger, directrice gé‐ nérale de Community Living Essex County
Pression sur la munici‐ palité
Windsor a récemment esti‐ mé une perte nette de 1,2 mil‐ lion de dollars en raison de l'expiration de ces pro‐ grammes.
Tout sous-financement ou réduction des niveaux actuels de financement exerce une énorme pression sur les mu‐ nicipalités, en particulier pour rechercher des moyens d'at‐ ténuer ces déficits, a indiqué le conseiller municipal Kieran McKenzie.
La Ville prévoit de faire pression sur le ministère des Affaires municipales et du Lo‐ gement et sur les députés lo‐ caux pour obtenir un engage‐ ment de financement.
Dans une déclaration en‐ voyée par courriel à CBC, ce même ministère a déclaré qu'il a créé le Programme de prévention de l'itinérance en avril dernier, fusionnant plu‐ sieurs flux de financement et allouant 12,5 millions de dol‐ lars spécifiquement à Wind‐ sor.
Les politiques de notre gouvernement ont donné des résultats historiques en per‐ mettant la construction plus rapide d'un plus grand nombre de maisons et com‐ plètent les investissements de plus de 4,3 milliards de dollars que nous avons faits au cours des trois dernières années pour accroître et améliorer le logement communautaire et le logement supervisé, a dé‐ claré un porte-parole du mi‐ nistère.
La semaine dernière, la province a annoncé la construction de 26 nouveaux logements à Windsor-Essex pour les personnes à faible re‐ venu et les personnes handi‐ capées, ainsi qu'un investisse‐ ment de 3,3 millions de dol‐ lars dans 11 nouveaux loge‐ ments supervisés pour les sans-abri.
La députée néo-démo‐ crate de Windsor-Ouest, Lisa Gretzky, a déclaré qu'à l'échelle de la province, il y a une liste d'attente de 30 ans pour les personnes handica‐ pées qui cherchent un loge‐ ment abordable.
Elle a déclaré que le gou‐ vernement de l'Ontario sème la confusion quant au finan‐ cement qui sera accordé et à quel moment, et que les mu‐ nicipalités doivent être en me‐ sure d'établir un budget à l'avance.
Avec plus de 5000 per‐ sonnes sur la liste d'attente [de logement], la Ville doit pla‐
nifier en conséquence. La Ville ne peut pas attendre jus‐ qu'en 2024 ou la fin de 2023 pour être en mesure d'exami‐ ner le financement nible.
Lisa Gretzky
Mme Bondy a déclaré que vivre de manière indépen‐ dante est important pour les
dispo‐ personnes handicapées, ce qui explique en partie pour‐ quoi elle est si préoccupée par la perte des subventions au loyer.
En tant que communauté handicapée, nous nous sommes battus très fort pour l'indépendance, et c'est comme si nous devions nous battre pour chaque parcelle d'indépendance que nous pouvons obtenir.
Avec les informations de CBC