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Nunavut : plus de 1000 employés de Baffinland reçoivent leur préavis de licencieme­nt

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Dimanche, la minière Baf‐ finland Iron Mines a en‐ voyé des préavis de licen‐ ciement à 1100 de ses em‐ ployés, dont 200 Inuit.

L'entreprise qui avait déjà informé le gouverneme­nt du Nunavut en juin de futurs li‐ cenciement­s vient de faire parvenir ses avis aux em‐ ployés.

Le porte-parole de l'entre‐ prise, Peter Akman, affirme que Baffinland s'apprête à procéder à deux vagues de li‐ cenciement­s prévues pour le 25 septembre et le 11 octobre si elle ne reçoit pas la permis‐ sion de faire passer sa pro‐ duction à six millions de tonnes de minerai de fer à la mine Mary River d’ici la fin de l’année.

M. Akman affirme que les préavis concernent tous les employés de ses opérations dans le Nord.

Toute personne travaillan­t sur les deux sites : le port ou le site de Mary River, mais aussi à travers Iqaluit et le Nu‐ navut. Toute personne tra‐ vaillant pour nous a potentiel‐ lement reçu son avis.

L'une des lettres reçues par les employés, obtenue par CBC, explique que l'avis de licencieme­nt est le résultat du processus réglementa­ire qui avance plus lentement que nécessaire pour répondre aux exigences opérationn­elles de Baffinland.

La Commission du Nuna‐ vut chargée de l'examen des répercussi­ons (CNER) étudie actuelleme­nt une demande de l'entreprise visant à pour‐ suivre l'extraction du minerai à un rythme similaire à celui des dernières années, tandis que le ministre fédéral des Af‐ faires du Nord, Dan Vandal, réfléchit à la suite à donner à la recommanda­tion de la CNER de ne pas autoriser l'ex‐ pansion prévue de la mine.

Le ministre Vandal a pres‐ sé la Commission de faire part de sa recommanda­tion d'ici le 26 août. Dans un avis publié le 19 juillet, la CNER a déclaré qu'elle ne serait pas en me‐ sure de respecter ce délai en raison de contrainte­s logis‐ tiques et d'engagement­s exis‐ tants de la Commission.

Depuis 2018, la minière a reçu l’autorisati­on temporaire de faire passer sa production annuelle de 4,2 millions de tonnes à six millions de tonnes de fer. Ce permis a toutefois expiré le 31 dé‐ cembre 2021 et Baffinland af‐ firme ne pas avoir été en me‐ sure de demander une pro‐ longation de ce permis plus tôt en raison de la pandémie.

Le groupe de conservati­on marine Océans Nord avait dé‐ jà déclaré que la situation de Baffinland était une consé‐ quence prévisible d'une ges‐ tion et d'une planificat­ion mé‐ diocres et s'était dit préoccu‐ pé par le fait que l'entreprise utilise la perspectiv­e de licen‐ ciements pour faire pression sur la Commission afin qu'elle approuve l'expansion actuelle et future de la mine.

Peter Akman précise que Baffinland travaille toujours à obtenir son permis pour aug‐ menter sa limite de produc‐ tion et d'exportatio­n. En cas de succès, la société annule‐ rait les préavis de licencie‐ ment.

Il ajoute que les préavis ont été envoyés par excès de prudence au cas où les opéra‐ tions minières ne sont pas ap‐ prouvées avant que Mary Ri‐ ver n’atteigne sa limite de pro‐ duction actuelle. Il pense que cela pourrait arriver à la miseptembr­e en ce qui concerne l’extraction du minerai et d’ici début octobre pour ce qui est de l’exportatio­n.

Quand cela se produira, et si aucune autorisati­on n’est reçue d’ici là, Peter Akman soutient que la minière n’aura d’autre choix que d'arrêter la production.

Pour le reste de l’année 2022, nous n’aurons plus de travail à faire.

M. Akman ne précise pas si les employés qui pourraient être licenciés seraient réem‐ bauchés.

Avec les informatio­ns de Jackie McKay

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