Radio-Canada Info

Les locataires nombreux à partir sans payer leur loyer

- Louis-Philippe Arsenault

Près du quart des proprié‐ taires locatifs disent avoir vécu une situation, dans les deux dernières années, où le locataire ne paie pas le dernier mois de leur bail, selon un sondage réalisé auprès de 1200 membres de la Corporatio­n des proprié‐ taires immobilier­s du Qué‐ bec (CORPIQ).

C’est également 16 % des membres qui indiquent avoir découvert qu'un de leur loca‐ taire avait quitté leur loge‐ ment sans préavis et sans payer.

Le non-paiement des loyers cause une perte de 225 M $ par année aux pro‐ priétaires qui doivent déjà composer avec une hausse des coûts de main-d'oeuvre et l'augmentati­on de leur taux d'intérêt. Les pertes sont de l'argent qui ne va pas dans l'entretien du parc locatif dont le 2/3 des bâtiments ont été construits avant 1980, in‐ diquent dans un communi‐ qué Marc-André Plante, direc‐ teur des Affaires publiques et Relations gouverneme­ntales de la CORPIQ.

Plus de 40 000 dossiers sont présentés annuelleme­nt au Tribunal administra­tif du logement selon la CORPIQ. Si une baisse à 24 000 dossiers déposés en 2020-2021 a été enregistré­e durant la pandé‐ mie, la Corporatio­n s'attend à ce que la situation connaisse de nouveaux sommets.

Le dépôt de garantie en‐ visagé

À l'approche de la cam‐ pagne provincial­e, la CORPIQ s'attend à ce que Québec légi‐ fère en mettant en place un dépôt de garantie. À la suite de la période du déménage‐ ment, les propriétai­res locatifs estiment que 44 % des loca‐ taires ont laissé un logement dans un état jugé inaccep‐ table.

Un dépôt de garantie lors de la signature d'un bail vien‐ drait baisser la facture de tra‐ vaux imprévus, désengorge‐ rait les systèmes judiciaire­s, assure la Corporatio­n.

Pour le Front d’action po‐ pulaire en réaménagem­ent urbain (FRAPRU), le dépôt de garantie ajouterait un obs‐ tacle supplément­aire aux lo‐ cataires à faible revenu dans leur recherche de logement.

Si on légalise le dépôt de garantie, il faut prévoir des mécanismes pour les litiges des remboursem­ents alors que le gouverneme­nt n'est déjà pas capable de s'atta‐ quer aux évictions et aux lo‐ gements sociaux, indique Vé‐ ronique Laflamme, porte-pa‐ role de l'organisme. Elle ob‐ serve que certains proprié‐ taires demandent déjà illéga‐ lement un dépôt de garantie à des locataires .

Oui, il faut s'inquiéter de la difficulté grandissan­te à pou‐ voir payer le loyer, mais le problème c'est l'explosion du coût des loyers.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Plus de logements so‐ ciaux

S'iI y a une chose sur la‐ quelle les organismes qui dé‐ fendent les droits des loca‐ taires et la COPIRQ s'en‐ tendent, c'est qu'il faut plus de logements sociaux.

Bien que les propriétai­res d'immeubles locatifs logent 1,3 million de ménages qué‐ bécois, ceux-ci ne peuvent ac‐ cueillir tous les types de loca‐ taires, comme les familles à faibles revenues, soutient Marc-André Plante.

Pour le FRAPRU, la constructi­on de logements sociaux est le meilleur moyen d'éviter les hausses de loyers déraisonna­bles.

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