Fonction publique québécoise : plus de cadres, moins d’employés
L’État québécois continue de croître. En quatre ans, 7044 fonctionnaires se sont ajoutés à la fonction pu‐ blique de la province. Si le nombre de cadres est en augmentation, il y a de moins en moins d'employés destinés au service à la po‐ pulation.
Entre 2017 et 2021, le Qué‐ bec a enregistré une augmen‐ tation globale de 14,5 % des employés de l’État. En date de mars 2021, le Québec comp‐ tait 61 271 employés à temps complet, y compris les tra‐ vailleurs occasionnels, les étu‐ diants et les stagiaires.
Cette augmentation n’est toutefois pas uniforme. Alors qu’on note une multiplication des effectifs au sein de la haute direction, des cadres et des professionnels de l’État, le nombre d’employés a dimi‐ nué dans toutes les autres ca‐ tégories d’emplois.
Salaire et surcharge
Le président général du Syndicat de la fonction pu‐ blique et parapublique du Québec, Christian Daigle, croit que les conditions salariales et la surcharge de travail sont responsables de l’exode des employés syndiqués.
On vient de signer une convention collective, mais ça n’a pas empêché qu’on n’a pas eu d’augmentation salariale durant les trois dernières an‐ nées. Ce qui a fait que plu‐ sieurs ont quitté et que d’autres personnes n’ont pas voulu prendre ces postes-là, estime-t-il.
Christian Daigle représente les techniciens, le personnel de bureau et les ouvriers de la fonction publique. À son avis, ces départs se traduisent par des pertes de services à la po‐ pulation, en particulier à l’ex‐ térieur des grandes villes.
Il cite en exemple les centres de gestion des appels de la Sûreté du Québec, où le manque d’effectifs est criant.
Il n’y avait certainement pas un intérêt du gouverne‐ ment à pourvoir ces postes-là non plus.
Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapu‐ blique du Québec
Durant la dernière cam‐ pagne électorale, François Le‐ gault avait dit vouloir éliminer 5000 postes dans la fonction publique et parapublique. Il entrevoyait alors des écono‐ mies annuelles de 380 millions de dollars pour l’État.
Plus de fonctionnaires dans les régions?
Le gouvernement caquiste souhaitait également transfé‐ rer 5000 postes de fonction‐ naires dans les régions de la province d'ici 2028, dont 2000 d'ici septembre prochain.
Une promesse électorale caquiste qui soulevait des in‐ quiétudes dans la grande ré‐ gion de Québec. Au lieu de di‐ minuer, la proportion de fonc‐ tionnaires québécois établis dans la Capitale-Nationale a plutôt augmenté, passant de 49,1 % à 49,9 % quatre ans plus tard.
Ironiquement, c'est la ré‐ gion administrative qui a connu la plus forte hausse. Au deuxième rang? Montréal, un autre grand centre urbain, dont la proportion de fonc‐ tionnaires québécois qui y ré‐ sident est passée de 19,3 % à 19,7 % pour une hausse de 0,4 %.
Du côté de Chaudière-Ap‐ palaches, la proportion a légè‐ rement diminué, passant de 2,5 % à 2,2 % en quatre ans.
Avec la collaboration d'Alain Rochefort