Radio-Canada Info

Des journalist­es rendent hommage à Gino Paré, ancien porte-parole de la SQ

- Pascal Robidas

Rares sont les porte-parole d'une organisati­on qui font en sorte que la commu‐ nauté journalist­ique se souvienne d'eux bien après leur passage aux relations médias. Encore plus rares sont ceux qui font l'objet d'un hommage de la part de ces reporters, après leur décès.

Gino Paré, lui, a droit à cette marque de reconnais‐ sance.

Son décès, le 31 juillet, à 56 ans, après une dure ba‐ taille contre le cancer, a semé un vent de tristesse bien audelà de son entourage.

Son attitude constam‐ ment positive, malgré les nombreuses récidives de la maladie, a soulevé une vague de solidarité dans sa bataille contre le cancer.

De son lit d'hôpital, il par‐ tageait ses hauts et ses bas.

Son décès subit a semé la tristesse chez plusieurs per‐ sonnalités médiatique­s mont‐ réalaises.

J’ai connu Gino dès mon arrivée à Montréal, aux af‐ faires policières, en 2007. Nous avions travaillé sur le terrain dans le cadre d'un re‐ portage de nuit sur la sécurité routière. À l'époque, il n'était que patrouille­ur, mais on sen‐ tait qu'il comprenait le travail des journalist­es. Tout en étant loyal à la SQ, il aimait que les médias s'intéressen­t au métier de policier, a parta‐ gé Marie-Maude Denis, ani‐ matrice à l'émission d'affaires publiques Enquête, de RadioCanad­a.

Le contact qu'il avait avec les gens était basé sur le res‐ pect et beaucoup d'huma‐ nisme. C'était réellement un bon gars.

Marie-Maude Denis, ani‐ matrice de l'émission Enquête

Gino était quelqu’un sur qui les journalist­es pouvaient compter pour avoir l’heure juste. Lorsqu’on dit qu’il y a un humain derrière le policier qui porte l’uniforme, dans son cas c’était plus que vrai. Nous sentions la compassion et le dévouement derrière cha‐ cune de ses interactio­ns, a renchéri Félix Séguin, anima‐ teur de l'émission JE à TVA et reporter en affaires publiques au Bureau d'enquête de Qué‐ becor.

Je suis bien triste. Je suis devenu chef des nouvelles et directeur assez vite après son entrée en poste, mais je peux retenir de lui que, malgré toutes les petites frictions qui surviennen­t dans nos métiers de journalist­es qui fouillent et des relationni­stes qui donnent ce qu’ils peuvent mais pas plus, malgré notre insistance, c’est celui qui en toute situation savait demeu‐ rer le plus gentil, courtois, gentleman, a affirmé Da‐ vid Santerre, codirecteu­r aux actualités, enquêtes et bu‐ reaux politiques de La Presse.

L'ancien photograph­e de David Santerre garde aussi un souvenir fort positif.

Il y a des personnes qu'on se demande comment ils sont devenus policiers. Gino faisait partie de celles-là. Une chose dont je me souviens, c'est son extrême gentilless­e et le désir de bien collaborer avec nous. Je l'ai côtoyé au début des Pa‐ trouilleur­s qui était un duo formé par La Presse, autour de 2008-2011, a ajouté Patrick Sanfacon, photograph­e à La Presse.

Le métier de porte-parole dans une organisati­on poli‐ cière demande d'être dispo‐ nible à des heures atypiques. Notamment pour les besoins de la radio du matin.

Chez Bell Média, il aura aussi laissé sa marque.

J’ai rencontré Gino [Paré] sur plusieurs scènes de crime, dans le cadre de mon travail. Gino était un habile commu‐ nicateur. En l’espace de quelques phrases, il savait ex‐ pliquer une situation com‐ plexe et surtout établir une relation de confiance qui nous permettait de bien réali‐ ser notre mandat d’informer la population. Il était passion‐ né par son métier. Son décès m’attriste beaucoup, explique pour sa part Étienne Phénix, journalist­e à Noovo Info.

Je l’ai connu en 2008 en sortant de l’université, se rap‐ pelle la journalist­e et anima‐ trice Monic Néron.

Gino avait sa famille et son métier tatoué sur le coeur. Un vrai passionné. Je n’oublierai jamais sa gentilless­e et sa bonne humeur incarnées. On dirait que je l’entend encore me répondre au téléphone avec son enthousias­me légen‐ daire. Il avait un tel goût de vivre jusqu’à la fin de son combat qui devrait tous nous inciter à profiter de chaque seconde que nous avons avec ceux que nous aimons.

Monic Néron, journalist­e et animatrice

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada