Le Kansas maintient la garantie constitutionnelle du droit à l’avortement
Le droit à l'avortement res‐ tera protégé en vertu de la Constitution du Kansas, ont tranché les électeurs de cet État conservateur du Midwest. Il s'agit du pre‐ mier référendum sur la question du droit à l’avor‐ tement depuis le recul de la Cour suprême concer‐ nant l’arrêt Roe c. Wade.
Avec plus de 96 % des bul‐ letins dépouillés, le vote se chiffrait à 58,8 % d'électeurs opposés à cet amendement qui aurait ouvert la porte à voie à une réglementation plus stricte ou à une interdic‐ tion de l'avortement dans un État traditionnellement conservateur.
À trois mois des élections de mi-mandat, ce scrutin était vu comme un test politique au niveau national, plusieurs États conservateurs ayant dé‐ jà interdit ou comptant inter‐ dire rapidement tout droit à l'interruption volontaire de grossesse.
C'est une victoire énorme et importante, s'est réjouie
Rachel Sweet, directrice de campagne du Kansas For Constitutional Freedom, un organisme qui milite pour le droit à l'avortement.
Ce vote montre clairement ce que nous savons : la majo‐ rité des Américains sont d'avis que les femmes devraient avoir accès à l'avortement et devraient avoir le droit de prendre leurs propres déci‐ sions en matière de santé, a déclaré, de son côté, le pré‐ sident Joe Biden dans un com‐ muniqué
Le peuple américain doit continuer à utiliser sa voix pour protéger le droit aux soins de santé des femmes, y compris l'avortement, a-t-il ajouté.
Même si les partisans du non ont remporté une claire victoire au Kansas, ils ob‐ servent avec anxiété les États voisins du Missouri et de l'Ok‐ lahoma, qui ont imposé des interdictions quasi totales. Le Missouri n'admet ainsi pas d'exceptions en cas de viol ou d'inceste.
D'autres États, dont la Cali‐ fornie et le Kentucky, doivent voter sur la question en no‐ vembre, en même temps que les élections de mi-mandat au Congrès, au cours desquelles républicains et démocrates espèrent mobiliser leurs parti‐ sans autour de la question de l'avortement.
Au Kansas même, un élu conservateur local a présenté cette année un projet de loi qui interdirait l'avortement sans exception pour le viol, l'inceste ou la protection de la vie de la mère.
Actuellement, l'avorte‐ ment est légal au Kansas jus‐ qu'à 22 semaines de gros‐ sesse. L'autorisation paren‐ tale est requise pour les mi‐ neures.
Plainte contre l'État de l'Idaho
Joe Biden avait promis de faire tout son possible pour défendre l'accès aux interrup‐ tions volontaires de grossesse à la suite de la décision de la Cour suprême. Voilà qu’il passe à l’action : Merrick Gar‐ land, procureur général, a porté plainte mardi contre une loi de l'Idaho qui interdit quasiment tous les avorte‐ ments.
L'Idaho, État rural et conservateur de l'Ouest amé‐ ricain, avait été parmi les pre‐ miers à se doter d'une nou‐ velle loi, censée entrer en vi‐ gueur le 25 août, et qui auto‐ rise les avortements unique‐ ment pour sauver la vie d'une femme enceinte.
M. Garland a demandé à la justice de la bloquer, arguant qu'elle viole une loi fédérale sur les urgences médicales, puisqu'elle ne prévoit pas d'exception en cas de danger grave pour la santé de la femme enceinte et autorise des poursuites contre les mé‐ decins.