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L’analyse des eaux usées d’Ottawa pour détecter la grippe

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Des chercheurs de l'Univer‐ sité d'Ottawa ont décidé d’appliquer à la grippe sai‐ sonnière la stratégie d'ana‐ lyse des eaux usées qui a permis de suivre les ten‐ dances du coronaviru­s au cours de la pandémie.

Patrick D'Aoust, candidat au doctorat à la faculté d'ingé‐ nierie, explique que l'idée lui est venue d'une de ses col‐ lègues, Elisabeth Mercier, et du succès des tests sur les eaux usées utilisés pour suivre les niveaux de corona‐ virus à Ottawa. Nous cher‐ chons à détecter la COVID-19, un virus à ARN messager. Pourquoi ne pas commencer à chercher d'autres virus du même type? se demande le professeur D'Aoust.

Bien que des tests de dé‐ pistage de la grippe dans les eaux usées aient déjà été ef‐ fectués dans d'autres régions du monde, il s’agit d’une pre‐ mière pour l'Université d'Ot‐ tawa.

Mme Mercier, candidate à la maîtrise en ingénierie à l'université, espère ainsi aider Santé publique Ottawa (SPO) à gérer de futures épidémies.

Une alerte faite en avance peut aider à gérer la pression sur le système de santé, en donnant des données sur ce qui se passe sous la surface. Nous ne faisons qu'ajouter de la précision, des couches de données que les unités de santé publique peuvent conti‐ nuer à surveiller, dit-elle.

Salon le Dr Raywat Deo‐ nandan, épidémiolo­giste et professeur associé à l'Univer‐ sité d'Ottawa, il existe au moins deux études montrant que l'analyse des eaux usées est efficace pour détecter la grippe. Et il pourrait égale‐ ment être efficace pour détec‐ ter d'autres types de mala‐ dies, à condition que le virus se trouve dans les excré‐ ments humains, comme c'est souvent le cas, ajoute-t-il. Je pense que c'est un outil po‐ tentiellem­ent puissant.

Comme une applicatio­n météo?

Selon Patrick D'Aoust, ces données pourront aider les gens à mieux se préparer aux épidémies virales dans leurs communauté­s. Ils pourront les consulter comme on véri‐ fie les prévisions météorolo‐ giques. Comme l'applicatio­n météo sur votre téléphone, souligne M. D’Aoust, ajoutant que la population pourrait ainsi être avertie en temps réel de prendre certaines pré‐ cautions, comme celle de por‐ ter un masque.

Avec plus de ressources et plus d'études, on peut aug‐ menter la précision et la puis‐ sance de cette technologi­e.

Raywat Deonandan, épidé‐ miologiste

Robert Delatolla, profes‐ seur de génie civil à l'Universi‐ té d'Ottawa, est d’avis que la

COVID-19 a mis en évidence les inégalités quant aux im‐ pacts de la maladie. En tes‐ tant les eaux usées, les scien‐ tifiques peuvent aider à iden‐ tifier les population­s qui ont le plus besoin d'aide.

Lorsque nous avons sur‐ veillé la grippe ici à Ottawa, nous n'avons pas seulement constaté des différence­s entre les quantités de COVID-19 dans les eaux usées. Nous avons vu que la grippe dans ces mêmes communauté­s présentait un schéma distinct, une charge plus élevée et un plus grand nombre de per‐ sonnes malades, explique M. Delatolla.

Selon Raywat Deonandan, cette méthode peut être très efficace pour identifier les points chauds. Si ces tests sont effectués de manière ri‐ goureuse et cohérente, dans certaines villes, vous pouvez presque obtenir des données assez précises pour identifier un bâtiment spécifique. Si vous êtes malin, peut-être même jusqu'à l'étage d'un im‐ meuble d'habitation, poursuit l'épidémiolo­giste.

Le laboratoir­e de l'Univer‐ sité d'Ottawa teste également l'eau pour détecter la variole simienne. Cela dit, Patrick D'Aoust et son équipe n'ont pas encore constaté un taux élevé de positivité.

Mais nous allons être très prudents et nous allons conti‐ nuer à faire des tests à une fréquence élevée, assure-t-il.

Avec les informatio­ns d'Uday Rana, CBC News

pénurie mondiale de cathé‐ ters épiduraux affecte à des degrés divers l’Ontario, la Co‐ lombie-Britanniqu­e, l’Alberta, la Saskatchew­an et le Manito‐ ba, explique par courriel le responsabl­e aux relations mé‐ dias, Robert Maranda.

Toujours selon M. Maran‐ da, une situation de pénurie est aussi à prévoir au Québec pour les cathéters épiduraux entre autres auprès des trois fournisseu­rs, BBRaun, Smith Medical et Téléflex Médical, qui approvisio­nnent les éta‐ blissement­s du réseau de la santé et des services sociaux de la province.

Toutefois, sur la CôteNord, la situation est sous contrôle, d’après la respon‐ sable aux communicat­ions du Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, Marlène Jo‐ seph Blais. Dans l’immédiat, il n’y a pas d’impact sur les usa‐ gers puisque nous avons du matériel en quantité suffi‐ sante pour les prochaines se‐ maines, explique-t-elle.

De l’autre côté du fleuve, le CISSS du Bas-Saint-Laurent travaille en collaborat­ion avec le MSSS afin de limiter les im‐ pacts de cette pénurie. Des li‐ vraisons sont attendues d’ici quelques semaines pour sé‐ curiser nos inventaire­s. Il n’y a pas de répercussi­on actuelle‐ ment de notre côté, confirme le porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Tur‐ mel.

De son côté, le porte-pa‐ role du CISSS de la Gaspésie, Jean Morin, affirme lui aussi qu’il n’y a aucun enjeu de stock de cathéters pour le moment.

Au moment de publier ces lignes, le CISSS des Îles-de-laMadelein­e n'avait pas répon‐ du à nos demandes d'entre‐ vue.

Chaque année, environ 60 000 femmes reçoivent une épidurale, selon l’Associatio­n des anesthésio­logistes du Québec.

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