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Une mère en deuil choquée par la mort d’un patient à l'hôpital de Fredericto­n

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Une Néo-Brunswicko­ise qui a perdu son bébé alors qu’elle était soignée à l’hô‐ pital Dr Everett Chalmers de Fredericto­n dit être hantée par l’histoire du pa‐ tient qui est mort dans la salle d’attente du service des urgences de cet établis‐ sement, il y a trois se‐ maines. Elle tient à rappe‐ ler aux dirigeants de l'éta‐ blissement la promesse qui lui a été faite.

Ils avaient promis de faire mieux. Maintenant, quelqu’un d’autre est mort, affirme la femme endeuillée, Aimee Dunn.

À la fin mars, quelques se‐ maines avant la mort d'un homme qui attendait des soins à l'urgence de l'hôpital de Fredericto­n, Aimee Dunn s'est rendue au même hôpital parce qu'elle ne se sentait pas bien. Enceinte de 35 se‐ maines, elle avait du mal a respirer et vomissait.

Elle déplore qu'il a fallu 12 heures pour que le person‐ nel de l'établissem­ent vérifie l’état de santé de son bébé. Et lorsque ça a été fait, il était dé‐ jà trop tard.

Aimee Dunn était suivie par une spécialist­e en méde‐ cine foeto-maternelle dans cet hôpital. Mais cette nuit-là, plu‐ tôt qu’être soignée au service des accoucheme­nts, elle a été envoyée au service des ur‐ gences.

Selon le rapport d’autopsie du bébé, dont Aimee Dunn a obtenu un exemplaire, elle souffrait à ce moment des signes et des symptômes de prééclamps­ie, une maladie pouvant causer la mort du foetus.

Environ 12 heures après son arrivée à l’hôpital, Aimee Dunn a fait une crise épilep‐ tique. Elle a été immédiate‐ ment transporté­e aux soins intensifs. C'est à ce moment que les médecins ont consta‐ té que son bébé n’avait aucun pouls.

Selon le couple, un méde‐ cin qui s'est occupé d'elle à l'urgence a d'abord conclu qu’elle était malade à cause de sa consommati­on de can‐ nabis.

Le conjoint D'Aimee Dunn , Mitchell Waite, dit qu’il a tenté d’expliquer au médecin les an‐

técédents médicaux de cette dernière. Mais le médecin, se‐ lon lui, ne voulait pas lui par‐ ler. Mitchell Waite affirme que le personnel médical les trai‐ tait comme de pauvres gens drogués.

Aimee Dunn, qui est diabé‐ tique depuis son enfance, s’était présentée à l’hôpital avec sa pompe à insuline. Elle avait déjà vécu auparavant une grossesse extra-utérine et une fausse couche. Son dossier médical indique qu’elle a eu le lupus, une ma‐ ladie auto-immune qui aug‐ mente le risque de complica‐ tions durant la grossesse.

Elle avait aussi reçu au dé‐ but de sa grossesse un diag‐ nostic d'hyperémèse, c’est-àdire de nausées et de vomis‐ sements excessifs.

La femme de 30 ans consomme du cannabis de‐ puis l’âge de 15 ans. Elle a continué d’en consommer du‐ rant sa grossesse, contraire‐ ment aux recommanda­tions de ses médecins, car cela ré‐ duisait ses nausées et stimu‐ lait son appétit.

Des excuses et de la compassion

Deux mois après les faits, le 31 mai, Aimee Dunn a parti‐ cipé à une réunion avec les di‐ rigeants de l’hôpital, qui lui ont présenté des excuses. Elle dit avoir été touchée par les condoléanc­es et la compas‐ sion exprimées par le direc‐ teur médical du service des urgences, le Dr Krishna Pul‐ chan.

Ni elle ni son conjoint n'ont pris en note le contenu de la discussion, mais ils disent avoir été informés que le service des urgences manque de spécialist­es et que des médecins de famille les remplacent.

Selon Aimee Dunn, les diri‐ geants de l’hôpital ont promis des changement­s pour amé‐ liorer les soins aux patients et aux femmes enceintes en état de détresse médicale.

Il n’a pas été possible d’ob‐ tenir une entrevue avec les employés du Réseau de santé Horizon présents à cette réunion. La PDG intérimair­e d’Horizon, Margaret Melan‐ son, explique dans une décla‐ ration écrite que tout examen des préoccupat­ions de pa‐ tients est seulement commu‐ niqué à ces patients et à leurs proches.

Une plainte contre un médecin

Le Collège des médecins et chirurgien­s du NouveauBru­nswick confirme qu’Aimee Dunn a porté plainte contre un autre médecin qui tra‐ vaillait au service des ur‐ gences ce soir-là.

Ce médecin aura l’occasion de répondre à la plainte avant que le Collège décide de la suite des choses.

Aimee Dunn ajoute que son couple est déterminé à poursuivre son combat pour des améliorati­ons au service des urgences.

D’après un reportage de Rachel Cave, de CBC

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