Les candidats à la mairie des nouvelles municipalités au N.-B. se font discrets
Très peu de candidats se sont ouvertement pronon‐ cés pour briguer la mairie des nouvelles municipali‐ tés du Nouveau-Bruns‐ wick, à l’approche des élec‐ tions du 28 novembre. « Normal », assure Yvon Godin, président de l’Asso‐ ciation francophone des municipalités du NouveauBrunswick (AFMNB), car il existe encore trop d’incon‐ nus dans la réforme muni‐
Plusieurs maires et élus ne se cachent pas pour dire qu’ils sont en réflexion, mais rares sont ceux et celles qui ont franchi le pas.
Maxime Lejeune, maire de Pointe-Verte, a confirmé qu’il tenterait sa chance dans la nouvelle municipalité régio‐ nale de Belle-Baie, dans la ré‐ gion Chaleur, tout comme Ra‐ chelle Boudreau, mairesse de Petit-Rocher.
Jean-Guy Levesque, maire d’Atholville, a lui aussi fait part de ses intentions pour la Communauté régionale de Campbellton, au Restigouche.
Il fera face à Ian Comeau, maire de Campbellton.
Dans Baie-des-Hérons, dans le Restigouche, les maires de Dalhousie, Nor‐ mand Pelletier, et de Charlo, Gaétan Pelletier, seront candi‐ dats.
Roger Doiron, ancien maire de Richibucto, a aussi laissé savoir ses intentions pour Beaurivage, dans Kent.
Dans la Péninsule aca‐ dienne, il y a de l’intérêt de la part de plusieurs élus, mais aucun n'a franchi le pas de la candidature.
On sait que des gens dis‐ cutent, mais ils ne s’avancent pas tout de suite. Ils at‐ tendent. Ils veulent en connaître davantage sur le prochain cadre financier et sur les nouvelles équipes de direction. Une fois l’échiquier en place, ça va aider les per‐
sonnes intéressées à prendre une décision.
Yvon Godin, maire de Ber‐ trand et président de l'AFMNB
Nouveau cadre finan‐ cier
Plusieurs interrogations sont encore sur la table, ex‐ plique Yvon Godin.
Les deux prochaines an‐ nées seront très difficiles, es‐ time-t-il devant les nombreux défis qui attendent les nou‐ velles entités municipales.
Le plus important défi touche la fiscalité. Le minis‐ tère des Gouvernements lo‐ caux et de la Réforme de la gouvernance locale a implan‐ té en mai un nouveau comité d’experts indépendant qui étudiera le système de sub‐ vention de financement et de péréquation communautaires au Nouveau-Brunswick et for‐ mulera des recommandations au gouvernement sur la façon de l’améliorer.
Leurs recommandations devant un nouveau cadre fi‐ nancier pour les municipalités devraient être connues vers la fin d’août. Ce cadre doit être adopté par l’Assemblée légis‐ lative à Fredericton au début d’octobre et mis en place pour le 1er janvier 2023, date d’en‐ trée en fonction des nouvelles municipalités.
Ce calcul sera essentiel, car selon M. Godin, sans une pé‐ réquation adéquate, 27 nou‐ velles municipalités vivront des problèmes financiers.
C’est un grand souci au sein de l’AFMNB. Pour que les nouvelles municipalités soient viables, il aurait fallu leur assu‐ rer une assiette fiscale de 300 millions $, alors que la province l’a établie à 200 mil‐ lions $ dans sa réforme. La province aurait pu respecter le critère des 300 millions $, quitte à réduire le nombre d’entités. Mais là, le tiers des nouvelles municipalités ne se‐ ront pas viables s’il n’y a pas une péréquation adéquate.
Yvon Godin, maire de Ber‐ trand et président de l'AFMNB
Selon M. Godin, Frederic‐ ton est au courant de la situa‐ tion et aurait pu réduire le nombre d’entités si ce critère issu du rapport de Jean-Guy Finn sur la gouvernance locale de 2008 avait été respecté. Hésitations
Le fait de travailler avec une nouvelle équipe adminis‐ trative peut faire hésiter cer‐ tains candidats, continue Yvon Godin. Plusieurs nou‐ velles municipalités régionales travailleront avec un nouveau directeur général notamment.
Se lancer candidat à la mai‐ rie des nouvelles municipali‐ tés n’est pas une réflexion à prendre à la légère. Que l’on voit peu de candidats se pro‐ noncer jusqu’à maintenant est normal. Il y aura tellement de travail à faire dans les deux prochaines années. Ça va prendre une équipe solide, car ça ne sera pas facile. C’est pourquoi plusieurs attendent de prendre une décision, croit-il.
Les candidats ont jusqu’au 28 octobre pour faire part de leurs intentions.