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Le monde de la restaurati­on en effervesce­nce à Gaspé

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Le contexte actuel où se mêlent rareté de la maind'oeuvre et possible resser‐ rement de mesures sani‐ taires à l'automne ne semble pas ralentir les res‐ taurateurs à se lancer dans de nouveaux projets à Gas‐ pé.

Sur la rue de la Reine, l'ar‐ tère principale de la ville, on retrouve deux cafés, un bar, une boulangeri­e ainsi qu'un restaurant, en plus de l'ouver‐ ture imminente d'une bu‐ vette.

Un nouveau restaurant a ouvert ses portes la semaine dernière, ce qui en fait déjà le troisième à voir le jour au centre-ville en deux ans.

Sara Di Zazzo et William Fortin ont inauguré l'établissem­ent Sarcelle à la marina de Gaspé la semaine dernière. Pour eux, même si près d'un restaurant sur cinq a été forcé de fermer ses portes depuis le début de la pandémie au Québec, les em‐ bûches liées à la maind'oeuvre et à la pandémie de COVID-19 n'ont pas été un frein.

On est tombés en amour avec Gaspé, solide! On voulait travailler les produits d'ici, d'abord et avant tout. Puis on s'est ramassé à la marina, ra‐ conte Sara Di Zazzo. On a été super chanceux de se ramas‐ ser dans cette place là qui est magnifique.

Les deux restaurate­urs sentent une bonne collabora‐ tion entre les divers établisse‐ ments à Gaspé.

Il y a de la place pour tout le monde. Moi, j'ai envie de collaborer avec ce monde-là, de m'intégrer dans les petits projets spéciaux qui vont in‐ clure le "Paquebot" et "Oh les pains".

Sara Di Zazzo, coproprié‐ taire du restaurant Sarcelle

Les restaurant­s voisins ne se disent pas inquiets de l'arri‐ vée d'un nouveau compéti‐ teur en ville malgré le petit bassin de population.

Elsa Houde, originaire de Gaspé, a fondé en 2020 une boulangeri­e qu’elle a baptisée Oh les pains. La rue de la Reine, c'était pas mal tran‐ quille quand la boulangeri­e a ouvert ses portes, se sou‐ vient-elle.

Pour elle, il n'a jamais été question de compétitio­n puisque chaque établisse‐ ment présente sa couleur per‐ sonnelle.

Au lieu de se dire on va se partager la tarte, moi je vois la tarte qui a grossi, puis on continue à se la partager.

Elsa Houde, propriétai­re de la boulangeri­e Oh les pains

Personne ne s'est alarmé non plus de l'ouverture du Pa‐ quebot Café. La nouvelle en‐ seigne est apparue en face de Oh les pains en 2021.

C'est l'amour pour la Gas‐ pésie qui a ramené Isa‐ belle Huard à Gaspé, son pa‐ telin d’origine. On avait le goût de revenir ici avec les en‐ fants, que les enfants soient proches des grands-parents et de la mer, raconte-t-elle.

Elle dit avoir senti que le moment était bon pour lan‐ cer un établissem­ent avec une offre différente pour la population.

On ne voyait vraiment pas ça comme la compétitio­n, mais vraiment bonifier l'offre à Gaspé qui était vraiment de base. C’est juste cool d’avoir plein d’endroits où aller.

Isabelle Huard, coproprié‐ taire du Paquebot café

Claudine Roy, propriétai­re de l'Auberge Sous les arbres a ouvert le premier bistro de la Gaspésie, le Brise-Bise. Au‐ jourd’hui, elle n’hésite pas à ai‐ der les nouveaux entrepre‐ neurs.

Saluant les autres initia‐ tives qui émergent autour de la péninsule, elle n’a que faire du concept de compétitio­n. Il faut être là pour développer notre coin de pays, dit-elle.

C’est génial de voir ces jeunes qui reviennent. Pour moi [ces nouvelles entre‐ prises] ce sont des cadeaux incroyable­s pour la Gaspésie.

Claudine Roy, propriétai­re de l'Auberge Sous les arbres

Si tu vas à la buvette-ter‐ rasse, la buvette, cite-t-elle en exemple, c'est toute une gang de jeunes qui ont débarqué et qui ont décidé d'ouvrir quelque chose qui est com‐ plètement différent au niveau du service de la restaurati­on.

Claudine Roy explique que les jeunes entreprene­urs ré‐ pondent à un besoin qui n’est pas que touristiqu­e.

Si je parle de Gaspé, il y a quand même une clientèle de jeunes profession­nels qui est là, constate-t-elle. Il y a le cé‐ gep et à l'hôpital, il y a LM Wind Power qui s'en vient avec 500 travailleu­rs. Ces gens-là, il faut les nourrir, les sortir. Il faut toujours ajuster notre offre.

La femme d’affaires admet qu’il faut énormément de courage pour se lancer en res‐ tauration. Pour tenir, parce que les profits nets au niveau de la restaurati­on sont extrê‐ mement minces, estime-t-elle. Elle soulève aussi l'épineux problème du manque de main-d'oeuvre.

Claudine Roy mentionne également que l'Associatio­n des restaurate­urs du Québec, veut vraiment arriver à une entente avec le gouverne‐ ment pour un partage des pourboires qui serait plus équitable entre cuisine et ser‐ vices.

D'après le reportage de Guillaume Whalen

En complément : L’Est-du-Québec a perdu plus de 15 % de ses restau‐ rants en deux ans

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