On lui refuse des soins en santé mentale en N.-É., elle se tourne vers le N.-B.
Emily Black était en dé‐ tresse psychologique le mois dernier quand son père a appelé le 911. Des policiers se sont présentés, et comme plusieurs fois au‐ paravant, ils l'ont emme‐ née au Centre de santé ré‐ gionale de Cumberland à Amherst, en NouvelleÉcosse.
Elle souffre de trouble bi‐ polaire et d'un trouble du spectre de l'autisme et ce soirlà, elle dit avoir attendu trois heures pour voir un médecin.
Finalement, aucun membre du personnel en psy‐ chiatrie n'était disponible.
Emily Black raconte qu’on lui a dit d’attendre jusqu'à 9 h le lendemain matin, mais qu'à 7 h, une infirmière l’a réveillée en lui disant de partir parce qu'elle ne verrait pas de mé‐ decin en psychiatrie.
C'est un sentiment ter‐ rible, ça me donne l'impres‐ sion d'être une moins que rien.
Emily Black
Son père a décidé de la conduire au Nouveau-Bruns‐ wick pour des soins de santé mentale. Elle dit qu'ils sont al‐ lés dans un hôpital de Monc‐ ton et qu'elle a été admise im‐ médiatement.
L'expérience n'a rien de nouveau pour la jeune femme de 21 ans qui souffre de mala‐ die mentale depuis l'âge de 10 ans.
Chaque fois que j'ai été au Nouveau-Brunswick, j'ai tou‐ jours pu être admise facile‐ ment, constate-t-elle. Mais en Nouvelle-Écosse, on me re‐ fuse presque à chaque fois.
En mars 2021, Emily Black a refusé de quitter la salle d'urgence du Centre de santé régional de Cumberland et elle a été accusée de méfait.
Elle explique qu'elle est parfois incapable de contrôler ses émotions et qu'elle crie ou se frappe la tête quand elle est à l'hôpital, ce qui force les médecins à contacter la po‐ lice.
Mais à son avis, la situa‐ tion est encore pire lorsque la police est impliquée.
J'aimerais que les méde‐ cins soient plus compréhen‐ sifs, confie-t-elle.
Je sais que je ne suis pas seule, je sais qu'il y a beau‐ coup de gens en NouvelleÉcosse qui sont négligés par le système de santé mentale.
Un problème fréquent selon une avocate
La directrice du nouveau bureau des services juridiques en santé mentale de l'aide ju‐ ridique de la Nouvelle-Écosse affirme que les personnes qui souffrent d'une maladie men‐ tale et qui essaient d'accéder à des soins sont souvent arrê‐ tées.
Je le vois chaque semaine, dit Kelly Rowlett. C'est très triste.
Les trois avocats du nou‐ veau bureau travaillent avec les services d'aide juridique de toute la province pour trou‐ ver des services appropriés pour les personnes atteintes de maladie mentale et ainsi les garder hors des centres de détention.
Une fois que vous recon‐ nectez les gens avec des res‐ sources, ils réussissent mieux et ils ne vont pas en prison parce qu'ils évitent les ennuis. Kelly Rowlett, avocate Santé Nouvelle-Écosse re‐ fuse de commenter cette his‐ toire.
Dans un courriel, un porteparole de l’autorité sanitaire écrit que les résidents du comté de Cumberland, où vit Emily Black, ont accès à divers services de santé mentale.
Le service d'accueil au Centre régional de santé de Cumberland est disponible du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30.
Une clinique communau‐ taire dotée d'une équipe de professionnels en santé men‐ tale est située au centre-ville d'Amherst.
Besoin d’aide?
Si vous pensez au suicide ou si vous vous inquiétez pour un proche, des interve‐ nants sont disponibles pour vous aider 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Téléphone : 1 833 456-4566 Texto : 45645 (service en an‐ glais seulement, offert de 17 h à 1 h HA) Clavardage, informa‐ tions et outils : www.sui‐ cide.ca
Avec les informations de Josh Hoffman de CBC