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Des familles appellent à la recherche d’un traitement contre un cancer infantile rare

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En Alberta, des parents ayant perdu leurs enfants à cause du gliome pontique intrinsèqu­e diffus (DIPG), une tumeur agressive du cerveau trouvée dans le tronc cérébral, plaident pour une prise de conscience nationale, qui ouvrirait la voie à davan‐ tage de financemen­ts pour la recherche d’un traite‐ ment.

Une pétition en ligne qui souhaite marquer le 17 mai comme journée nationale de sensibilis­ation au DIPG, a été lancée au Parlement.

Le choix de ce mois est un symbole fort pour Anna et Marlon Rey, qui ont perdu leur fils Gabriel Rey en mai 2022, moins d'un an après son diagnostic.

Le couple de Calgary avait remarqué que les yeux de leur garçon de 12 ans tom‐ baient, qu’il avait commencé à bégayer et à perdre l'équilibre, et qu’il rentrait parfois de l'école avec les genoux écor‐ chés. Anna et Marlon Rey se sont alors empressés de conduire leur fils aux ur‐ gences, d’où ils ont été immé‐ diatement dirigés vers l’Hôpi‐ tal pour enfants de l’Alberta.

Ils réalisent la gravité de l'état de leur enfant lorsque l'oncologue leur dit : C'est confirmé, votre fils a une tu‐ meur au cerveau appelée DIPG, explique la mère, Anna Rey.

Pas d’espoir

La nouvelle est d’autant plus terrible que le couple a été informé qu’il n’y avait pas d’espoir de guérison et qu’il valait mieux s’atteler à créer et immortalis­er des souvenirs pendant que Gabriel est en‐ core en vie. Une exhortatio­n qu’Anna Rey ne voulait pas entendre, car en tant que maman, vous espérez quelque chose. Vous vous ac‐ crochez à quelque chose, confie-t-elle.

Face à cette maladie qui évolue rapidement, les pa‐ rents se sont mis à chercher sans relâche des options qui pourraient accorder une chance de survie à leur fils. Ils se sont rendus ainsi à Roches‐ ter, à New York, pour des es‐ sais cliniques, mais l’enfant a tout de même perdu la ba‐ taille contre la maladie.

La voix, les cris, les sorties, les appels à faire des devoirs d’abord avant de jouer avec les gadgets...Ce sont les choses qui vous manquent, notamment les câlins et les bi‐ sous.

Anna Rey, mère du petit Gabriel décédé

Des familles unies par le chagrin et pour l’espoir

Du fait qu’elle apparaît dans une partie du tronc céré‐ bral, la tumeur de Gabriel Rey est réputée très difficile à ex‐ traire. Une opération est même impossible dans la plu‐ part des cas. Mais les familles des enfants qui ont succombé à la maladie ou de ceux qui en souffrent veulent continuer à se battre.

Avant les Rey, Tanya Pal‐ mowski d'Edmonton a vécu le même drame en 2020 lors‐ qu’elle a perdu son fils Tyler, décédé du DIPG :L'hôpital nous a dit qu'il n'y avait pas de remède, qu'il fallait rentrer chez nous et créer des souve‐ nirs.

Tanya Palmowski et son conjoint Luke avaient eux aussi remué ciel et terre pour la guérison de leur enfant, qu’ils avaient même accompa‐ gné en Allemagne pour obte‐ nir un approvisio­nnement de trois mois d'un médicament expériment­al, qui leur avait coûté environ 20 000 $.

Les familles Palmowski et Rey ont alors trouvé un com‐ bat commun : lutter contre le manque d'options de traite‐ ment disponible­s pour les en‐ fants atteints de DIPG. Elles appellent à cet effet le gouver‐ nement fédéral à déclarer le 17 mai comme journée natio‐ nale de sensibilis­ation à ce cancer, espérant ainsi qu’atti‐ rer l'attention sur la maladie conduirait à la mobilisati­on pour trouver un remède.

À ce jour, la progressio­n ra‐ pide du DIPG est traitée par radiothéra­pie, ce qui permet simplement d’ améliorer l'état du patient à court terme.

Une synergie encoura‐ geante

La Dre Lucie Lafay-Cousin de l'Hôpital pour enfants de l’Alberta dirige une étude pan‐ canadienne sur le DIPG. Son objectif est de trouver une ap‐ proche unifiée qui puisse per‐ mettre de prolonger l’espé‐ rance de vie du patient sans trop sacrifier sa qualité de vie.

Ce qui a déclenché notre étude, c'est que tout le monde faisait des choses un peu différente­s, prescrivai­t des doses de rayonnemen­t différente­s à des moments différents, explique-t-elle.

Selon Lafay-Cousin, le ré‐ seau collaborat­if de cher‐ cheurs travaillan­t sur l'oncolo‐ gie pédiatriqu­e à l'échelle na‐ tionale et mondiale est en‐ courageant pour le progrès.

J'espère que dans les cinq ou dix prochaines années, nous serons probableme­nt dans une position différente en ce qui a trait au contrôle et au traitement curatif de cette maladie.

Dre Lucie Lafay-Cousin, Hôpital pour enfants de l’Al‐ berta

Par ailleurs, selon les Insti‐ tuts de recherche en santé du Canada (IRSC), qui distribuen­t des fonds pour les demandes de recherche approuvées, plus de 1 milliard de dollars ont été investis au pays dans toute la recherche sur le can‐ cer entre 2016 et 2021.

Les IRSC précisent que seulement 1,5 million de dol‐ lars ont été consacré à des projets de recherche du DIPG au cours des 10 dernières an‐ nées.

Avec une espérance de vie de un ou deux ans pour la majorité des enfants qui sont atteints de la maladie, Anna Rey souhaite un changement rapide pour que soit trouvé un remède.

Avec les informatio­ns de Jo Horwood

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