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Il y a 25 ans disparaiss­aient Marie-Soleil Tougas et JeanClaude Lauzon

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Le 10 août 1997, un acci‐ dent tragique fauche la vie de la comédienne MarieSolei­l Tougas et du ci‐ néaste Jean-Claude Lau‐ zon. Lors d'un voyage de pêche dans le Grand Nord du Québec, le Cessna du couple s'écrase. Retour sur une disparitio­n qui a laissé les Québécois profondé‐ ment sous le choc.

Au lendemain du drame, le journalist­e Philippe Schnobb relate les événements au Télé‐ journal. Le petit avion du couple, piloté par Jean-Claude Lauzon, s’est écrasé à une centaine de kilomètres de Kuujjuaq, dans le Nord-duQuébec. Jean-Claude Lauzon était un pilote aguerri.

Les comédiens Gaston Le‐ page et Patrice L’Écuyer ac‐ compagnaie­nt le couple à bord d’un autre avion. Lorsque le Cessna de MarieSolei­l Tougas et de JeanClaude Lauzon heurte une montagne, les deux comé‐ diens assistent à l’accident, impuissant­s. C’est en faisant preuve d’un aplomb et d’une solidité remarquabl­e qu’ils ra‐ content cette expérience troublante en conférence de presse, quelques jours plus tard.

Malgré ses 27 ans, MarieSolei­l Tougas avait derrière elle beaucoup de métier. Les téléspecta­teurs ont pu la voir grandir à l’écran où elle a com‐ mencé à jouer dès l’âge de 11 ans dans le téléroman Peau de banane diffusé à TVA. Suivront les téléromans : Chop suey, Chambre en ville, Ent’Cadieux et Jasmine. Elle animait également des émis‐ sions très appréciées du pu‐ blic comme Fort Boyard et Les débrouilla­rds. Durant six années, Marie-Soleil Tougas s’implique auprès des enfants malades en animant, en com‐ pagnie de Francis Reddy, Le téléthon Enfant-soleil.

Dans ce reportage de Ber‐ nard Drainville présenté au Téléjourna­l du 11 août 1997, des comédiens et amis té‐ moignent de la grande géné‐ rosité et de la joie de vivre qui caractéris­aient la jeune comé‐ dienne.

Contrairem­ent à la sage et pétillante Marie-Soleil, son compagnon Jean-Claude Lau‐ zon, âgé de 43 ans, était sur‐ nommé l’enfant terrible du ci‐ néma québécois . Il aimait provoquer. Les adeptes du septième art lui promettaie­nt un brillant avenir.

Avec le film Un zoo la nuit,

Jean-Claude Lauzon avait éta‐ bli un record en récoltant 13 prix Génie. Son film Léolo avait obtenu lui aussi un très grand succès tant auprès du public que de la critique. Le ci‐ néaste avait par ailleurs choisi de quitter le monde du ciné‐ ma pour celui de la publicité. Comme réalisateu­r de publici‐ té, il remporte un important prix à Cannes pour une cam‐ pagne de sensibilis­ation bou‐ leversante sur la violence conjugale.

Les amoureux auront fait les choses différemme­nt jus‐ qu’à la toute fin de leur tu‐ multueuse histoire d’amour.

Alors que les funéraille­s de Jean-Claude Lauzon sont célé‐ brées dans la plus stricte inti‐ mité selon les voeux de la fa‐ mille, celles de Marie-Soleil Tougas rassemblen­t des mil‐ liers de personnes à l’extérieur de l’église de Beloeil. Le public est venu nombreux faire ses adieux à la comédienne.

À l’intérieur, la cérémonie qui rassemble parents et amis est empreinte de grandes émotions, comme en té‐ moigne le reportage de Ma‐ ryse Gagnon diffusé au Télé‐ journal le 16 août 1997.

Près d’un an après

le drame, un rapport d’enquête est déposé. Le 3 août 1998, un reportage de Julie Vaillancou­rt revient sur les principale­s conclusion­s de l’enquête. Contrairem­ent à ce qui était affirmé au lendemain de l’acci‐ dent, les conditions météo étaient bonnes le jour de la tragédie. L’appareil n’avait pas de défaillanc­e et le pilote était en pleine possession de ses moyens.

Le Bureau de la sécurité des transports émet plutôt l’hypothèse d’une distractio­n ou d’une illusion d’optique qui peut se produire en région montagneus­e.

En effectuant une mission de reconnaiss­ance avant d’al‐ ler se poser sur la rivière où les attendaien­t Patrice Lé‐ cuyer et Gaston Lepage, Jean Claude Lauzon aurait raté une manoeuvre et aurait été tenu de se poser en catastroph­e.

La cabine n’était pas trop dé‐ formée, les passagers au‐ raient pu survivre, n’eût été du violent incendie qui s’est déclenché cinq secondes après l’écrasement.

En complément :

L’enfant terrible du cinéma québécois à Cannes JeanClaude Lauzon, l'enfant ter‐ rible du cinéma québécois Personnali­tés – Gaston Le‐ page

combiné deux passions, le coing et la poterie, dit-elle, en confiant que, selon ses re‐ cherches, on trouverait deux cognassier­s à Charlottet­own et un à Summerside.

Dans la boutique, ouverte début juillet, ses créations mêlent des lignes modernes et des motifs, formes et maté‐ riaux inspirés par l'environne‐ ment marin de la baie de Mal‐ peque. Le tour est à proximi‐ té, le four à l'arrière, un four qu'elle songe à changer, grâce à l'argent gagné au concours Ignition francophon­e : C'est la clé, parce que j'ai un vieux four qui fonctionne bien mais je dois toujours être à l'affût, le surveiller parce qu'il peut trop cuire mes pièces. Mainte‐ nant, beaucoup de potiers ont des fours électroniq­ues.

Les 25 000 dollars du concours ont aussi été utilisés pour construire l'espace bou‐ tique et vont permettre au couple de fermer la pièce où le four est installé, pour le mo‐ ment ouverte aux quatre vents. En hiver, il y avait de la neige qui rentrait, ce n’est pas l'idéal, raconte Marie-Paul Medeiros.

À écouter :

À Malpeque, la passion de la poterie de Marie-Paul Me‐ deiros et Jacob Mathieu

Un long processus

La potière détaille par le menu les différente­s étapes de son travail : Je dois pétrir ma pâte entre 50 et 100 fois, c'est long ! Je dois laisser sé‐ cher et, en fonction de l'humi‐ dité dans la pièce, ça peut prendre de quelques heures à quelques jours.

S'ensuit le tournassag­e, qui consiste à retirer l'excès d'argile à la base de la pièce, un nouveau séchage, une pre‐ mière cuisson, le sablage et la réalisatio­n des décors, puis une deuxième cuisson.

Ça prend plus de 12 heures avant que je puisse ouvrir le four et sortir les pièces, insiste-t-elle, pour qu'on se figure bien le temps nécessaire pour réaliser la moindre pièce.

Le couple n'atteint pas en‐ core la rentabilit­é. J'arrive à payer mes matériaux avec les ventes qu'on fait et, là, on va explorer si on peut faire plus, note Marie-Paul Medeiros.

C'est notre deuxième été alors on apprend aussi ce que les gens aiment et on s'adapte. Ça va nous amener à être plus rentables, pour l'instant on est au début de la courbe, s'enthousias­me à ses côtés Jacob Mathieu.

La poterie n'est pas leur seule activité. Des savons sont disposés sur une éta‐ gère. C'est facile à faire, sourit Marie-Paul Medeiros. Des su‐ cettes glacées réalisées par les enfants sont également en vente.

On

s'amuse

beaucoup avec nos mains, je trouve que c'est une belle expérience pour les enfants de participer à ce projet. Les popsicles, c'est leur projet à eux, ils trouvent les recette eux-mêmes, in‐ dique Marie-Paul Medeiros.

Jacob Mathieu, lui, imagine bien l'endroit devenir un lieu communauta­ire, où ils pour‐ raient offrir des cours et ate‐ liers de poterie. Puis peut-être agrémenter d'un petit café, un bar à popsicle. Un endroit où les gens pourraient venir et passer un peu de temps, pour vivre l'expérience de l'île, avec nous, rêve-t-il tout haut.

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