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La chute de certains prix laisse présager un ralentisse­ment de l’inflation

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L'essence, le bois d'oeuvre, le cuivre et même certains aliments... Après avoir ex‐ plosé au cours de la der‐ nière année, le prix de plu‐ sieurs biens essentiels a chuté en juin, ce qui pour‐ rait signifier que le pic de la poussée inflationn­iste est passé au Canada.

Au pire de la crise, en mars et avril dernier, le prix du bois d'oeuvre était de 300 % supé‐ rieur à la normale. Mainte‐ nant, ça s'est adouci un peu et les prix ont redescendu, ex‐ plique Mace Mortimer, copro‐ priétaire de la compagnie Al‐ loy Homes, un constructe­ur de maisons sur mesure de Calgary, en Alberta.

Le prix du cuivre, un autre matériau essentiel dans la constructi­on de maisons neuves, a quant à lui chuté de 25 % depuis mars.

Les prix de nombreux ma‐ tériaux sont toujours très éle‐ vés, mais M. Mortimer a bon espoir de voir un ralentisse‐ ment de la croissance de l'in‐ flation dans l'industrie de la constructi­on. Je pense qu'on a atteint le sommet, et je pense que la baisse devrait se pour‐ suivre.

Outre les matériaux, le pé‐ trole affiche aussi des signes de stabilisat­ion, signe encou‐ rageant puisqu'il s'agit de l'un des moteurs de l'inflation. Le prix d'un baril de brut a chuté de 20 % depuis juin.

Plusieurs céréales voient également leur prix redes‐ cendre. C'est le cas notam‐ ment du canola et du maïs, qui ont tous deux perdu 25 % de leur valeur depuis mai. Le prix du blé a quant à lui chuté de 40 %.

Il y a deux ou trois mois, les prix des céréales étaient soit à des sommets histo‐ riques, soit très proches des sommets historique­s, selon la culture. Dans presque tous les domaines, nous avons main‐ tenant constaté un recul as‐ sez important [des prix], es‐ time Jonathon Driedger, un analyste chez LeftField Com‐ modity Research, au Manito‐ ba.

Cette baisse des prix des céréales pourrait mettre quelques mois avant de se faire sentir jusque dans les al‐ lées des supermarch­és, quoique les prix des aliments sont déjà eux aussi à la baisse à travers le monde, selon l'ONU.

Le marché immobilier, qui a également connu une crois‐ sance des prix hors norme, semble aussi afficher un ra‐ lentisseme­nt de cette crois‐ sance dans les grandes villes canadienne­s.

Tous ces signes de stabili‐ sation laissent ainsi présager un ralentisse­ment de la pous‐ sée inflationn­iste, les statis‐ tiques pour juillet sont atten‐ dues la semaine prochaine.

En examinant les données sur les produits de base, l'em‐ ploi et l'immobilier, entre autres statistiqu­es, certains économiste­s s'attendent à ce que le taux d'inflation dimi‐ nue, après avoir atteint 8,1 % en juin. Aux États-Unis, on a atteint 8,5 % pour la même période.

À ce stade-ci, les experts s'entendent pour dire qu'il est impossible d'affirmer avec certitude que le pic de l'infla‐ tion est bel et bien derrière nous.

La raison pour laquelle l'in‐ flation est élevée est que les prix de l'énergie demeurent élevés, de même que les coûts de propriété, et que ce sont deux secteurs qui sont sujets à beaucoup d'incerti‐ tude, l'énergie en particulie­r, soutient Trevor Tombe, pro‐ fesseur d'économie à l'Univer‐ sité de Calgary.

Impossible de prédire la suite, dit-il.

Ceci dit, la chute des prix des matières premières et de l'immobilier devrait tout de même procurer un certain ré‐ pit aux consommate­urs. Et si ces prix plus bas se main‐ tiennent – en particulie­r pour le pétrole –, alors Trevor Tombe s'attend à ce que le taux d'inflation revienne à la normale au courant de l'an‐ née prochaine.

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