À Edmonton, le projet de téléphérique préoccupe des Autochtones
Le projet de téléphérique de l'entreprise Prairie Sky Gondola, qui doit être réali‐ sé sur des terres apparte‐ nant à la Ville d’Edmonton, préoccupe certains membres des Premières Nations, qui craignent qu’il empiète possiblement sur des sépultures ancestrales.
En entrevue la semaine dernière à CBC News, l’artiste métis déné, poète et docto‐ rant à l'Université de l'Alberta, Matthew James Weigel, a confié qu'au moins un de ses ancêtres est enterré sur le site, sur le versant nord de la centrale électrique de Ross‐ dale, dont le site doit accueillir l'une des cinq stations du pro‐ jet.
Il a par ailleurs jugé trou‐ blante l’idée que quelqu'un souhaite perturber la zone plus qu'elle ne l'a déjà été.
Dans le même sens, le chef Calvin Bruneau de la Première Nation Papaschase a noté lundi que cet endroit a été beaucoup perturbé, et [qu’] il y a toujours une possibilité de trouver des restes humains ou des objets façonnés.
Enquêtes archéolo‐ giques
En réaction aux préoccu‐ pations soulevées par le pro‐ jet, la Ville affirme avoir préa‐ lablement effectué des en‐ quêtes archéologiques sur le site pendant de nombreuses années, et assure que le pro‐ jet de téléphérique n’empiète‐ ra pas sur d’éventuelles tombes.
La limite officielle des lieux de sépulture est en dehors du périmètre de la centrale élec‐ trique de Rossdale, a-t-elle ex‐ pliqué la semaine dernière par voie de communiqué, ajou‐ tant que la zone est protégée en vertu de la Loi sur les cime‐ tières et de la Loi sur les res‐ sources historiques.
Selon le tracé du projet dont l’ensemble compterait 19 tours et 5 stations, la ligne partirait de la base de la tour ATB, au coin de la 100e Rue et de la 100e Avenue, au centreville d’Edmonton. Elle contournerait l’ancienne cen‐ trale électrique de Rossdale et traverserait la rivière pour ter‐ miner dans le quartier Old Strathcona.
La Ville a publié la semaine dernière un rapport décrivant les détails des termes d’une entente foncière avec Prairie Sky Gondola qui, en cas d’ap‐ probation du projet, lui paie‐ rait annuellement 1,125 mil‐ lion de dollars répartis comme suit : 350 000 $ en loyer et 775 000 $ en frais de licence pour les infrastruc‐ tures. Ces montants restent toutefois conditionnés au fait que la construction doit com‐ mencer au plus tard en juin 2026.
L'entente de principe de‐ vait être examinée mercredi lors d’une réunion du comité exécutif du conseil municipal.
Les engagements du porteur du projet
Si le conseil approuve l’ac‐ cord, Prairie Sky Gondola doit suivre plusieurs étapes régle‐ mentaires avant d'obtenir l'autorisation de construire.
Son président, Jeffrey Han‐ sen-Carlson, a déclaré que l’entreprise devait effectuer plusieurs évaluations d'im‐ pact sur le site avant d'y lan‐ cer les premières pelletées, notamment sur les plans en‐ vironnemental, géotechnique, archéologique, patrimonial et paléontologique.
Il a indiqué qu'en plus d'embaucher un archéologue professionnel, l'entreprise in‐ tégrerait également un ar‐ chéologue autochtone dans l'équipe du projet.
Nous faisons tout ce que nous pouvons pour entre‐ prendre ce travail important de la bonne manière, de ma‐ nière respectueuse, a-t-il assu‐ ré, soulignant que l’entreprise ne démarrerait pas les tra‐ vaux de construction avant d’avoir répondu aux exi‐ gences.
Il a affirmé par ailleurs que Prairie Sky Gondola avait commencé à consulter les aî‐ nés, les dirigeants et les pro‐ fessionnels autochtones il y a trois ans.
Des critiques persistent Matthew James Weigel a toutefois accusé la Ville d’avoir entamé les négocia‐ tions avec le porteur du pro‐ jet sans avoir consulté en amont les communautés au‐ tochtones concernées.
Le chef Calvin Bruneau a aussi affirmé que ni lui, à titre personnel, ni la Première Na‐ tion de Papaschase n’avaient été contactés à ce sujet. Il soutient par conséquent que ce projet ne devrait pas aller de l'avant, jusqu'à ce qu'ils aient mené une consultation complète avec tout le monde [...].
Avec les informations de Natasha Riebe