Situation critique dans des centres de santé communautaire
Les centres de santé com‐ munautaires en Ontario, particulièrement ceux qui desservent des populations francophones en milieu minoritaire, n’échappent pas à la pénurie de person‐ nel qui touche le système de santé.
La situation est particuliè‐ rement grave au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury (CSCGS).
À l’heure actuelle, nous avons environ 50 % des postes de l’équipe de soins primaires qui sont vacants, explique Denis Constanti‐ neau, directeur général de ce centre, qui qualifie la situation de crise.
Plusieurs rendez-vous doivent être reportés, ajoutet-il.
On est au point où on ne voit que les clients pour des rendez-vous d’urgences.
Denis Constantineau, di‐ recteur général du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury
Il rappelle que la pénurie de main-d'oeuvre est vécue différemment par les centres de santé communautaire francophones, qui ont accès à un plus petit bassin de candi‐ dats potentiels.
Le directeur général du CSCGS précise que les autres services, comme ceux en im‐ migration, se poursuivent normalement.
La situation est semblable du côté de Timmins, où le Centre de santé communau‐ taire est en voie d’obtenir son propre bâtiment.
La directrice générale du Centre de santé communau‐ taire de Timmins, Michelle Stevens, affirme qu’il y a de plus en plus de patients or‐ phelins.
Je ne peux pas confirmer le nombre exact, mais la liste continue d'augmenter, confie-t-elle.
Dans le Centre-Sud-Ouest, la directrice générale du Centre de santé communau‐ taire Hamilton/Niagara (CSCHN), France Vaillancourt, touche du bois.
Elle affirme que l’équipe du centre situé à Welland est stable, et que du côté de Ha‐ milton la situation est moins critique qu’à Sudbury, mais que la liste d’attente pour de‐ venir client s'allonge.
Elle a aussi remarqué une augmentation de la difficulté à recruter et retenir le person‐ nel, notamment pour les postes temporaires comme les remplacements de congés de maternité.
On doit vraiment être créatifs et offrir des choses qui dans le passé probable‐ ment n’étaient pas néces‐ saires, comme une flexibilité.
France Vaillancourt, direc‐ trice générale du Centre de santé communautaire Hamil‐ ton/Niagara
Mme Vaillancourt note que les médecins et autres professionnels de la santé semblent moins attirés par le travail en centre de santé communautaire, malgré cer‐ tains avantages selon elle, comme l’horaire stable.
Certains préfèrent tra‐ vailler de la maison, précise-telle, ce qui répond à une cer‐ taine demande des clients.
Juanita Lawson, directrice générale des Centres de santé communautaire NorWest (CSCNW), a fait le même constat.
Les CSCNW ont des bu‐ reaux à Thunder Bay, Arm‐ strong et Longlac.
Mme Lawson concède que le travail au sein d’une équipe interprofessionnelle, comme c'est le cas dans les centres de santé communautaire, n’est pas pour tout le monde.
Elle ajoute qu’il peut aussi être difficile pour certains pro‐ fessionnels de travailler avec les populations vulnérables, incluant les sans-abri, qui forment une partie impor‐ tante de la clientèle.
Tout comme son homo‐ logue du côté du CSCHN, Mme Lawson se considère comme chanceuse pour l’ins‐ tant.
La petite équipe de la cli‐ nique d’Armstrong, à 3 heures de route au nord de Thunder Bay, est stable.
Du côté de Longlac, un poste d’infirmière praticienne vacant pendant 4 ans a été ré‐ cemment pourvu, raconte la directrice générale des CSCNW.
Le recrutement et la réten‐ tion sont également plus compliqués pour des postes en santé mentale, en travail social ou en appui à l’immigra‐ tion francophone.
Par exemple, le CDCHN ar‐ rive assez facilement à recru‐ ter des travailleurs sociaux nouvellement diplômés, ex‐ plique France Vaillancourt.
Elle peine toutefois à les garder à long terme, faute de pouvoir offrir un salaire com‐ pétitif lorsqu’ils ont pris de l’expérience.
À Nipissing Ouest, Lise Sa‐ vard, directrice des soins pri‐ maires du centre de santé