Mobilisation pour soutenir la création d’une autorité sanitaire autochtone au Manitoba
Neuf Premières Nations dans le sud du Manitoba or‐ ganisent des marches pour soutenir la création d'une autorité sanitaire autoch‐ tone dans la province. Le but est d'encourager les Autochtones à prendre leur santé en main.
Dans la Première Nation de Sagkeeng, à environ 125 km au nord-est de Winni‐ peg, les gens marchent de la clinique de santé à l'aréna.
Des marches ont égale‐ ment été organisées dans les Premières Nations de Dakota Tipi, Lake Manitoba, O-ChiChak-Ko-Sipi, Pinaymootang, Skownan et Waywayseecap‐ po, mercredi.
La Première Nation Ebb and Flow s'est quant à elle rassemblée mardi.
Depuis des années, l’Orga‐ nisation des chefs du Sud du Manitoba (SCO) revendique plus de contrôle sur la presta‐ tion des services de santé à ses membres. En juin, elle a annoncé qu'elle faisait les pre‐ miers pas vers la création de sa propre régie de la santé.
A lire aussi :
Une Première Nation du Manitoba participera à une étude portant sur la démence Le racisme persiste dans le système de santé, déplorent des leaders autochtones
L'organisation, qui repré‐ sente 34 Premières Nations et plus de 81 500 personnes dans le sud du Manitoba, dé‐ termine en ce moment quels sont les plus grands besoins de cses communautés.
Les priorités comprennent la mise en place de services de santé mentale dans chaque communauté et l'améliora‐ tion de l'accès aux soins pri‐ maires, fait valoir le grand chef Jerry Daniels, lors d'une de ces marches, portant un chandail sur lequel il était ins‐ crit maladie évitable.
Il s'agit de sensibiliser notre population à l'impor‐ tance de l'activité physique et d'encourager nos jeunes et tous nos concitoyens à agir et à prendre leur santé en main, a-t-il lancé.
Chantal Seenie, qui tra‐ vaille comme mentor pour l'organisme Success Through Advocacy and Role-modelling, a été l'une des nombreuses personnes des Premières Na‐ tions du sud du Manitoba à enfiler leurs chaussures pour soutenir le plan visant à trans‐ former la façon dont les soins de santé sont dispensés dans les communautés autoch‐ tones.
La membre de la Première Nation de Roseau River dit comprendre l'importance de l'activité physique dans le maintien d'une bonne santé.
Je remarque une énorme différence en moi lorsque je ne suis pas active régulière‐ ment. Mon sommeil est per‐ turbé, mes habitudes alimen‐ taires deviennent vraiment mauvaises. Lorsque vous vous entraînez régulièrement, vous avez l'esprit clair, fait va‐ loir Mme Seenie.
Une espérance de vie moindre
L'espérance de vie des membres des Premières Na‐ tions présente un écart de 11 ans comparativement à celle du Manitobain moyen.
Le chef de Sagkeeng, Der‐ rick Henderson, soutient que l'objectif est de combler cet écart grâce à la création d'un système de santé axé sur les Premières Nations et culturel‐ lement adapté aux Autoch‐ tones.
Que des professionnels de la santé des Premières Na‐
tions fournissent des soins améliorera la compréhension entre les médecins et les pa‐ tients, estime M. Henderson. Il affirme qu'ils seront ca‐ pables d'équilibrer la méde‐ cine traditionnelle et la méde‐ cine occidentale.
Je pense que nos gens ne comprennent pas quand on leur donne un médicament de la médecine occidentale. Ils le prennent simplement parce que c'est ce que le médecin leur a prescrit, mais il peut y avoir d'autres méthodes de traitement d'un malaise grâce à nos médecines tradition‐ nelles, indique-t-il.
SCO et les gouvernements provincial et fédéral ont an‐ noncé que le Manitoba s'était engagé à élaborer une en‐ tente de principe avec les Pre‐ mières Nations.
Aucune date n'a été four‐ nie quant au moment où l'en‐ tente de principe sera conclue ni à quel moment la nouvelle autorité sanitaire pourrait être lancée.
Avec les informations de Stephanie Cram et Cameron MacLean