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Une Port-Cartoise critique l’accès à certains soins de santé sur la Côte-Nord

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Une Port-Cartoise dénonce l'accès aux soins de santé qu'elle juge déficient sur la Côte-Nord.

Âgée de 40 ans, Mélanie Jean est atteinte d’hypercho‐ lestérolém­ie familiale. Depuis son enfance, elle doit se rendre à Québec deux fois par mois pour y subir un traite‐ ment médical appelé aphé‐ rèse, traitement qui n'est pas offert sur la Côte-Nord.

Jusqu'à récemment, elle pouvait faire l'aller-retour entre Sept-Îles et Québec en avion en l'espace de 12 heures et ses frais étaient entière‐ ment remboursés par le pro‐ gramme de transport du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

En raison de récents chan‐ gements d’horaires et de ta‐ rifs aériens, Mélanie Jean doit maintenant manquer trois jours de travail pour son rendez-vous médical.

Ces difficulté­s com‐ pliquent sa vie et elle ne veut pas envisager de quitter la Côte-Nord pour se rappro‐ cher du lieu où elle peut rece‐ voir ses traitement­s.

Je suis née ici, dit-elle. Ça fait 40 ans que je suis ici. Je vis dans la maison où je suis née. Je suis établie sur la CôteNord et je ne veux pas être obligée de partir parce que j'ai besoin d'un traitement qui n'est pas offert ici.

Normalemen­t, je devrais avoir accès à ces soins-là sans me battre.

Mélanie Jean, Port-Cartoise atteinte d’hyperchole­stérolé‐ mie familiale

Malgré tout, Mélanie Jean a justement l'intention de se battre, pour elle et pour ses concitoyen­s. Je veux que les gens restent sur la Côte-Nord, insiste-t-elle.

Elle explique que le CISSS, qui faisait affaire avec Air Ca‐ nada, opte maintenant pour Air Liaison parce que sa poli‐ tique privilégie les billets qui coûtent le moins cher.

La patiente dénonce cette politique qui ne tient pas compte des horaires peu pra‐ tiques des vols vers les ré‐ gions, selon elle.

Ce sont les horaires d'Air Liaison qui font en sorte qu’elle doive dormir deux soirs à Québec et man‐ quer trois jours de travail plu‐ tôt qu’un seul.

Le CISSS lui accorde 60 $ par jour pour l’hébergemen­t, ce qu’elle juge insuffisan­t. Un montant d’argent lui est aussi accordé pour les repas.

Mélanie Jean refuse de lo‐ ger à l’Hôtellerie attachée à l’hôpital de l'Université Laval, qu'elle qualifie de macabre. Elle préfère dormir dans un hôtel et payer la différence.

De plus, les résidents de la Côte-Nord doivent composer avec des annulation­s de vol, ce qui ajoute à leur stress.

Le droit de choisir, au moindre coût, le transpor‐ teur aérien

Interpellé­e à ce sujet, la di‐ rection du CISSS de la CôteNord

confirme que la poli‐ tique du ministère de la Santé rembourse les billets d’avion, mais que l’établissem­ent se réserve le droit de choisir, au moindre coût, le transporte­ur aérien. Les réservatio­ns sont effectuées par l’établissem­ent.

Les usagers sont invités à entrer en contact avec les res‐ ponsables du programme transport et hébergemen­t s’ils sont insatisfai­ts de ce qui leur est proposé, fait savoir la porte-parole du CISSS, Mar‐ lène Joseph-Blais.

Elle ajoute que les pistes de solutions seront alors éva‐ luées en fonction de la dispo‐ nibilité des services offerts (transporte­urs, hébergemen­t, etc.).

D'après le reportage de Lambert Gagné-Coulombe

En complément :

Le CISSS de la Côte-Nord prévoit un déficit de 70 M$ Le CISSS de la Côte-Nord adopte une nouvelle politique sur le transport

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