Des soldats manitobains en Lettonie poursuivent la mission dissuasive de l’OTAN
Des soldats manitobains récemment déployés en Europe de l’Est dans le cadre d’une mission de longue durée de l’OTAN perçoivent leur présence différemment depuis l’in‐ vasion russe de l’Ukraine, en février dernier.
Les membres installés à la base des Forces canadiennes Shilo (BCF Shilo), au Manito‐ ba, sont arrivés en Lettonie au milieu du mois de juin, dans le cadre de l’Opération Reassurance. Le Canada s’est joint à cette mission de l’OTAN en 2014.
La mission
Censée prendre fin en 2023, l’opération est main‐ tenue jusqu’à nouvel ordre en raison de l’invasion de l’Ukraine, comme annoncé par le premier ministre du Ca‐ nada, Justin Trudeau, lors d’une visite de la base mili‐ taire de l’OTAN, en Lettonie, au mois de mars.
Opération Reassurance est composée de mille membres des trois branches de l’armée, selon les Forces armées cana‐ diennes, ce qui en fait la plus importante opération mili‐ taire canadienne en cours.
Celle-ci déploie plus de 200 soldats de l’infanterie lé‐ gère du 1er et 2e bataillons de Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, ainsi que 100 soldats du 1er Régiment, Royal Canadian Horse Artille‐ ry de la BCF Shilo.
L’OTAN tient ses pro‐ messes
Le lieutenant-colonel Jesse van Eijk, commandant du 2e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, af‐ firme que l’affichage de soli‐ darité des membres de l’OTAN revêt une importance particu‐ lière depuis l’invasion de l'Ukraine.
D’un point de vue géopoli‐ tique, c’est un exemple concret que l’OTAN tient ses promesses et que sa présence est dissuasive pour une agres‐ sion russe potentielle, af‐ firme-t-il.
C’est une occasion unique pour nos soldats d’être dé‐ ployés dans un contexte plus conventionnel, de travailler avec une dizaine d’autres na‐ tions, et d’appliquer les prin‐ cipes et l’entraînement reçus au Canada, poursuit Jesse van Eijk.
Avec l’invasion de l’Ukraine, la provocation russe s’est transformée en agres‐ sion explicite d’une nation souveraine, affirme le lieute‐ nant-colonel, selon qui le be‐ soin d’avoir une alliance afin d’assurer la sécurité de tous devient d’autant plus perti‐ nent.
Une mission qui évolue
La présence canadienne continue en Lettonie dé‐ montre la solidarité des na‐ tions membres de l’OTAN, se‐ lon le professeur adjoint en sciences politiques à l’Univer‐ sité de Brandon, Richard Ba‐ ker.
La mission a évolué, en ce sens que le public comprend désormais les objectifs de la mission, précise-t-il.
Le professeur adjoint y voit une forme de dissuasion afin d’éviter de futurs conflits avec les nouveaux membres de l’OTAN, notamment la Let‐ tonie, la Lituanie et l’Estonie, soulignant le caractère proac‐ tif des nations potentielle‐ ment menacées par le Krem‐ lin.
Ils ont vraiment été agres‐ sifs. Ils ont démontré plus de force que certains autres pays membres de l’OTAN, observe M. Baker.
Richard Baker qualifie la tactique de l’OTAN de défense fil-piège : la présence de sol‐ dats sur le terrain fait en sorte qu’en cas d’agression, le Cana‐ da et l’OTAN seraient contraints de réagir.
C’est une façon d’illustrer que les bottines suivent les babines.
Avec les informations de Chelsea Kemp