Cyberattaque chez BRP : les employés seront-ils payés?
Les employés de Bombar‐ dier produits récréatifs (BRP), à Valcourt, doivent retourner au travail lundi après un arrêt de quelques jours lié à une cyberat‐ taque. Des questions res‐ tent cependant sans ré‐ ponse pour des tra‐ vailleurs, qui s'inquiètent. Certains d’entre eux se de‐ mandent notamment s’ils seront rémunérés pour les heures de travail perdues cette semaine. L'entreprise doit préciser ses intentions lundi lors du retour au tra‐ vail.
Depuis mardi, la produc‐ tion de l’usine est arrêtée et ses quelque 1500 employés sont en congé forcé. L'entre‐ prise a reporté de jour en jour sa réouverture, qui est main‐ tenant prévue le lundi 15 août, selon une confirma‐ tion dont Radio-Canada a ob‐ tenu copie.
Les salaires seront-ils ver‐ sés pour la période non tra‐ vaillée? La question reste en‐ tière, selon un travailleur qui souhaitait conserver l'anony‐ mat.
On se demandait ce qui se passait, est-ce qu'on allait être payés aussi? C'est la grande question, s’inquiète-t-il. Selon lui, les employés n’ont pas re‐ çu de réponse à cette ques‐ tion.
Je n’ai aucunement eu d’in‐ formation qu'on allait être payés pour ces journées-là. Un employé de BRP
C'est une situation qui est très précaire pour tout le monde. Il y a des gens qui ont été pris de court, ajoute-t-il.
Un autre employé dit avoir contacté le bureau des res‐ sources humaines de l’entre‐ prise pour se renseigner sur le même sujet. Malheureuse‐ ment, nous n'avons pas ces informations, nous serons in‐ formés en même temps que vous. Votre superviseur, lors de votre retour, pourra vous informer à ce sujet, indique le message qu'il a reçu en re‐ tour.
BRP n’a pas souhaité ac‐ corder d'entrevue à Radio-Ca‐ nada. L’entreprise a cepen‐ dant répondu dans un cour‐ riel.
Pour ce qui est des heures non travaillées cette semaine, les détails seront communi‐ qués directement à nos em‐ ployés lors de notre rencontre avec eux lundi - soit le jour où
nous prévoyons également reprendre les activités manu‐ facturières de Valcourt. Nous tenons à leur confirmer nousmêmes, indique le message de BRP.
Nous sommes aussi en contact avec leurs représen‐ tants et travaillons ensemble pour appuyer nos employés.
Nous en profitons pour égale‐ ment vous préciser qu’il n’y a jamais eu aucune intention de licencier des employés en rai‐ son de cette situation, ajoute l’entreprise.
L’entreprise n'est pas te‐ nue de verser un salaire, selon une avocate
L'entreprise n'est pas te‐ nue de verser un salaire pour ces journées, selon Me Marie-Claude Riou, une avocate spé‐ cialisée en droit du travail qui n’est pas liée au dossier. Une cyberattaque est en effet considérée aux yeux de la loi comme un cas de force ma‐ jeure.
Lorsqu'on est dans un cas de force majeure, on peut penser notamment à la CO‐ VID, on peut penser à un feu, à un incendie, ça fait en sorte que l'employé ne peut pas of‐ frir sa prestation de travail et l'employeur, par la même oc‐ casion, n'a pas à payer la pres‐ tation de travail à l'employé, précise-t-elle.
Pour avoir droit à de l'as‐ surance-emploi, l'employeur doit procéder à un licencie‐ ment et fournir un relevé d'emploi. Cette option semble cependant exclue, puisque BRP a écrit à Radio-Canada qu'elle n'avait pas l’intention de licencier des employés en raison de la cyberattaque.
Même si elle n'est pas obli‐ gée de payer ses employés, BRP pourrait choisir de le faire, en tout ou en partie.
Avec les informations de Guylaine Charette