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Pénurie de main-d’oeuvre : des maux de tête pour les agences de placement

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Francis Beaudry, Aya Dufour

Avec la pénurie de maind'oeuvre qui frappe tous les secteurs en province, les agences de recrutemen­t doivent s’adapter pour trouver la perle rare pour satisfaire leur clientèle en recherche d’employés.

Que ce soit dans le do‐ maine de la santé, dans le do‐ maine de la constructi­on, dans celui du camionnage, le nombre de postes vacants est en hausse partout en pro‐ vince et partout au pays.

Selon la Chambre de com‐ merce de Sudbury, on estime pour la seule région du Grand Sudbury, que 3500 nouveaux emplois s’ajoutent chaque mois. De plus, environ 5000 emplois sont disponible­s presque en tout temps de‐ puis quelques mois.

Et ce ne sont pas tous les emplois qui sont disponible­s dans la région, selon un son‐ dage mené par la chambre de commerce auprès d'em‐ ployeurs du domaine de la constructi­on, beaucoup plus d’emplois encore, jusqu’à 70% de ceux-ci, pourraient être af‐ fichés ou comblés par du bouche-à-oreille.

Même son de cloche du côté de la Chambre de com‐ merce de Thunder Bay, qui té‐ moigne d’emplois qui ne sont pas comblés dans tous les secteurs.

Selon Chantal Carré, direc‐ trice des services d’emploi au collège Boréal, une agence de placement, l’effet se fait sentir depuis quelques mois déjà.

Depuis la pandémie, on a commencé à faire affaire avec des entreprise­s avec qui on n’avait jamais eu besoin de travailler avant, indique-t-elle.

Une quête nationale pour de la main-d’oeuvre

Les agences ont du mal à pourvoir des postes vacants pour les postes de métiers, un constat que fait Marc Leblanc, gestionnai­re de comptes pour la firme LeVert, firme qui a un pignon à Sudbury.

Il y a cinq ans, nous n’avions pas de mal à placer des gens pour nos offres d’emplois de métier, mais maintenant ça arrive qu’on soit incapable de placer du monde sur ces emplois parce qu’on est incapables de trou‐ ver ce monde-là, explique-t-il.

Pour trouver des candi‐ dats, la firme LeVert ne peut plus se contenter de rester dans ses bureaux, elle a dû in‐ vestir beaucoup de sous afin d’avoir un représenta­nt qui voyage d’un bout à l’autre du pays pour trouver des candi‐ dats.

On envoie cette personne, à Terre-Neuve, en ColombieBr­itannique, à Terre-Neuve, partout au pays, même dans les petits villages, pour tenter de trouver des gens, indique M. Leblanc.

La firme tente aussi par‐ fois de tenter d’attirer les re‐ traités qui viennent de quitter un poste afin qu’ils restent encore un peu plus long‐ temps, le temps que le rem‐ plaçant soit trouvé dans son entreprise.

Du côté de l’agence de pla‐ cement du collège Boréal, Mme Carré explique que lors des consultati­ons avec les en‐ treprises qui cherchent des employés que celles-ci sont invitées à rapetisser leurs de‐ mandes et leurs attentes afin de s’assurer d’avoir le plus de chances possible de trouver un candidat.

Des besoins qui changent pour les candi‐ dats potentiels

Au-delà du vieillisse­ment de la population, des départs à la retraite et de la pandémie qui ont poussé plusieurs em‐ ployés à prendre une retraite hâtive, Mme Carré constate que les employés qui viennent chercher un emploi ont des attentes différente­s au sujet de leurs employeurs.

Les chercheurs d’emploi maintenant cherchent beau‐ coup de flexibilit­é, l'équilibre vie-travail, des éléments qui continuent d’être importants pour eux autres et que les employeurs doivent considé‐ rer dans leurs offres d’emploi, explique-t-elle.

Du côté de la firme LeVert, on constate que la demande est si forte pour les employés, que les candidats ont bien souvent plusieurs offres avant même de quitter leur emploi.

Les compagnies tentent par ailleurs d’offrir des ho‐ raires différents aux em‐ ployés, notamment des ho‐ raires de types 14 jours de tra‐ vail, 14 jours de repos, qui sont populaires dans certains types de métiers comme les mines.

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