La Société ontarienne du cannabis limite ses livraisons après une cyberattaque
Le distributeur de cannabis de l’Ontario plafonne tem‐ porairement le nombre de produits qu’un détaillant peut commander tout en élargissant ses heures de li‐ vraison alors qu’il tente de résorber un arriéré causé par une cyberattaque sur un de ses partenaires logis‐ tiques la semaine dernière.
Dans une lettre obtenue par la Presse canadienne, la Société ontarienne du canna‐ bis (OCS) a indiqué jeudi après-midi aux détaillants qu’ils ne pourront comman‐ der que 30 caisses de pro‐ duits.
Cette mesure fera en sorte que les magasins auront un accès équitable à nos pro‐ duits tout en évitant de créer un arriéré de commandes plus important qui pourrait nous empêcher de livrer les produits aux détaillants aussi rapidement que possible, ex‐ plique son président-direc‐ teur général, David Lobo.
Le 5 août, des acteurs mal‐ veillants ont infiltré les sys‐ tèmes informatiques de la so‐ ciété mère du fournisseur de services logistiques de l’OCS, Domain Logistics. Ce dernier n’a pas répondu à une de‐ mande de commentaire.
Depuis la révélation de cette cyberattaque lundi, des détaillants de cannabis de l’Ontario craignent que les re‐ tards de livraison leur fassent perdre des ventes et des clients, car leurs stocks dimi‐ nuent et les magasins n’ont d’autre choix que d’acheter le produit auprès de la société.
Pour rattraper le retard, David Lobo affirme que l’OCS effectuerait des livraisons sept jours sur sept entre 6 h et 22 h.
Dans sa lettre, l'OCS ajoute qu'elle pourrait être amenée à passer à une fenêtre de livrai‐ son de 24 heures sur 24 jus‐ qu'à ce qu'il ait retrouvé son fonctionnement normal.
Quand arriveront les li‐ vraisons?
La situation a causé tout un casse-tête pour les pro‐ priétaires de détaillants de cannabis qui tentent de se dé‐ brouiller avec les stocks limi‐ tés de la semaine dernière.
Anthony Horvath, proprié‐ taire et PDG de Tonik Canna‐ bis à Brantford, a déjà épuisé certains produits et ne peut pas se permettre de garder un stock pour des situations imprévues comme celle-ci.
Nous sommes une petite entreprise familiale indépen‐ dante et nous n'avons qu'un seul emplacement, alors je ne peux pas avoir un demi-mil‐ lion de dollars d'inventaire ici et six semaines de stock en réserve pour une situation comme celle-là, déplore-t-il.
Le propriétaire d'un maga‐ sin de cannabis de Toronto, Sean Kady, est d'accord. Il af‐ firme que les magasins indé‐ pendants ont un budget plus serré et fixe. Ainsi, dit-il, ils ne peuvent dépenser qu’une cer‐ taine somme d’une semaine à l’autre.
Et si vous ne recevez pas le produit dont vous avez be‐ soin, qu'êtes-vous censé faire et comment êtes-vous censé payer le loyer?
Sean Kady
Anthony Horvath indique pour sa part n’avoir reçu au‐ cune indication quant à la date de sa prochaine livrai‐ son, ce qui rend la gestion des horaires difficile pour lui.
Il se peut que l'on me dise à 3 h du matin que mon li‐ vreur est en chemin. Je vais alors devoir m’arranger pour que quelqu'un puisse lui ou‐ vrir la porte, déclare-t-il.
De plus, il recevra bien moins de produits qu’il a l'ha‐ bitude de recevoir.
M. Horvath commande gé‐ néralement entre 250 et 300 caisses de produits, soit près de 10 fois plus que les 30 caisses auxquelles il a dé‐ sormais droit.
Ce qui m'inquiète, c'est que même si j'ai commandé 30 caisses, je n'en recevrai peut-être que 25, car certains produits ne seront tout sim‐ plement pas disponibles. La quantité sera donc probable‐ ment encore plus faible, conclut-il.
Avec les informations de La Presse canadienne