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Ambulancie­rs au chevet des urgences surchargée­s en Ontario

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Une approche communau‐ taire des soins de santé pourrait contribuer à allé‐ ger la pression exercée sur les salles d'urgence de l'On‐ tario, selon un ambulan‐ cier en chef qui oeuvre dans la région d'Ottawa.

Les commentair­es de Mi‐ chael Nolan, directeur des ser‐ vices d'urgence du comté de Renfrew, s’inscrivent dans le contexte où les pénuries de personnel ont forcé de nom‐ breux services d'urgence de la province à fermer temporaire‐ ment leurs portes.

M. Nolan vante ainsi la pa‐ ramédecine communauta­ire, un modèle de soins en place dans le comté depuis 2006.

Il consiste d’abord en l’identifica­tion des personnes qui sont potentiell­ement de grands utilisateu­rs du sys‐ tème 911 ou du service des urgences, notamment les per‐ sonnes âgées ou les per‐ sonnes souffrant de pro‐ blèmes de santé chroniques.

Ce sont les personnes qui peuvent très facilement contribuer à la surcharge des services d'urgence. Ce sont les personnes qui sont bloquées à l'hôpital, qui attendent de pouvoir rentrer chez elles en toute sécurité ou qui sont pla‐ cées dans un établissem­ent de soins de longue durée, ex‐ plique M. Nolan.

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Alléger la pression sur un système surchargé

Dans le comté de Renfrew, les gens peuvent ainsi com‐ muniquer directemen­t avec un ambulancie­r communau‐ taire par l'entremise d'une ligne d'aide sans frais, ou faire l'objet d'un triage virtuel en parlant avec des médecins de soins primaires disponible­s 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, poursuit Michael Nolan.

Il soutient que les ambu‐ lanciers communauta­ires peuvent ainsi réduire de jus‐ qu'à 70 % la probabilit­é que ces population­s à forte utilisa‐ tion appellent le 911 ou se rendent au service des ur‐ gences.

Nous pouvons réduire leur utilisatio­n de la partie du sys‐ tème de soins de santé qui, franchemen­t, est la plus solli‐ citée aujourd'hui en raison du volume et de la complexité des soins requis, ajoute-t-il.

Les auxiliaire­s médicaux communauta­ires peuvent rendre visite aux population­s vulnérable­s et les soutenir sans accroître la pression sur les prestatair­es de services d'urgence, directemen­t au do‐ micile du patient, et non dans un lit d'hôpital, avance M. No‐ lan.

Pour que l’ambulancie­r communauta­ire soit efficace, la collaborat­ion avec les mé‐ decins de soins de première ligne est essentiell­e, soutient Dr David Walker, professeur de médecine d'urgence et d'études politiques à l'Univer‐ sité Queen's de Kingston, en Ontario, et membre du per‐ sonnel du Kingston Health Sciences Centre.

En 2011, le Dr. Walker a ré‐ digé un rapport pour le compte du gouverneme­nt de l'Ontario sur les difficulté­s que rencontren­t les patients âgés qui restent dans les hô‐ pitaux en attendant d'être placés dans des programmes de soins.

Dr. Walker soutient que les ambulancie­rs communau‐ taires sont l’une des clefs afin de réduire les visites inutiles aux salles d'urgence.

Les problèmes auxquels les hôpitaux sont confrontés de nos jours ne sont générale‐ ment pas des problèmes in‐ ternes à l'hôpital, poursuit-il. Ce sont ces patients qui res‐ tent dans les hôpitaux et d'autres qui, si nous avions de meilleurs soins à domicile et dans la communauté et peutêtre des soins de longue du‐ rée améliorés, ne seraient pas autant un problème.

Les informatio­ns concer‐ nant ces patients pourraient également être transmises à leurs médecins ou à leurs fournisseu­rs de soins de san‐ té, ajoute Dr. Walker.

Plus nous pouvons faire pour soutenir les gens à leur domicile, moins ils risquent d'avoir des problèmes lors‐ qu'ils se rendent [aux ur‐ gences], conclut-il.

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