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Un garçon de 5 ans subit une quadruple greffe d’organes comme son père avant lui

- Freddy Mata

En novembre 2006, Darryl Wallis subissait une greffe de foie, d'intestin, d'esto‐ mac et de pancréas à cause, notamment, d'une forme de myopathie. Son fils de 5 ans vient aussi de passer par là. La famille veut que son histoire sensi‐ bilise le public à l'impor‐ tance du don d'organes.

D'après le Dr Anand Gha‐ nekar, chirurgien spécialist­e des transplant­ations à l'hôpi‐ tal pour enfants Sick Kids de Toronto, c’est une maladie hé‐ réditaire qui affecte principa‐ lement l’intestin et peut aussi toucher d'autres organes.

Le spécialist­e indique que la seule vraie solution perma‐ nente est de remplacer le tube digestif avec des organes transplant­és.

Mon estomac n'assurait plus ses fonctions nutrition‐ nelles, raconte Darryl Wallis. Vingt ans avant la transplan‐ tation, je ne pouvais ni man‐ ger ni boire grand-chose. Et du jour au lendemain, je n'étais capable d'absorber au‐ cun nutriment.

C’est grâce à la greffe d’or‐ ganes que M. Wallis s’en est sorti. L’Ontarien précise que personne d'autre dans sa fa‐ mille n'avait cette maladie.

Aujourd'hui, je suis en par‐ faite santé, dit-il. Cependant, M. Wallis ignorait que 15 ans plus tard, son fils Owen subi‐ rait la même opération que lui dans le même hôpital.

Vers l'âge d'un an, il a com‐ mencé à présenter des symp‐ tômes similaires [à ceux que j’avais]. À l'âge de deux ans, toute sa voie intestinal­e a été détruite.

Darryl Wallis

Une expérience difficile pour la famille

C'était vraiment dur [...] c'est comme un coup de pied à l'estomac, raconte Jamie Wallis, la femme de Darryl Wallis.

Je savais, grâce à Darryl, à sa mère et à sa famille, tout ce qu'ils avaient traversé pen‐ dant son enfance et sa vie d'adulte, et à quel point sa vie était difficile. Et puis imaginer mon fils traverser la même chose. C'était terrifiant.

Jamie Wallis

Pour les deux parents, même si le diagnostic de la maladie dont souffrait leur enfant était une expérience difficile, l'attente des organes et le jour de la transplant­ation ont été des moments très durs pour la famille.

Il a été placé sur la liste d'attente de greffes, raconte Darryl Wallis. Nous avons at‐ tendu environ deux ans pour cette transplant­ation.

L'opération a eu lieu le 30 juillet, une opération qui a duré 12 heures, mentionne-til.

Beaucoup d'attente, beau‐ coup d'inquiétude. Mais le chirurgien est sorti et a dit que tout s'était passé aussi bien que possible. Owen a commencé à marcher environ six jours après la transplant­a‐ tion, renchérit M.Wallis. Il ajoute que son fils se porte bien.

Le fait d’avoir subi la même opération avait suscité en M. Wallis un double senti‐ ment de peur et de confiance. Quand c'est votre propre en‐ fant qui passe par là, c'est plus difficile, dit-il.

Son épouse avait aussi les mêmes sentiments. Owen a été pris en charge par les mêmes personnes qui s'étaient occupées de Darryl quand il était jeune, et je me suis sentie rassurée, explique Mme Wallis.

Revenir ici [à Sick Kids] et voir mes anciens médecins et les mêmes infirmière­s m'a ap‐ porté un certain réconfort en sachant que les soins qu'il [mon enfant] recevait étaient les mêmes que ceux que j'avais reçus.

Le Dr Ghanekar qui a parti‐ cipé aux deux transplant­a‐ tions se sent réconforté en re‐ voyant Darryl Wallis. Il s'en est sorti avec beaucoup de force et a fait un rétablisse­ment étonnant .

Appel à plus de dons d’organes

Le Dr Ghanekar explique que sans le don d’organes, il n’aurait pas été possible de re‐ donner le sourire à la famille Wallis.

M. Wallis travaille comme pharmacien. Sans une greffe d'organes, rien de tout cela n'aurait été possible, déclare le médecin. Il indique que les enfants sont dans une situa‐ tion particuliè­rement difficile quand il s'agit de transplant­a‐ tion d'organe.

Il y a donc très, très peu d'organes disponible­s pour les enfants. Il est très impor‐ tant de donner aux enfants le plus grand nombre de possi‐ bilités de transplant­ation.

Dr Anand Ghanekar, chi‐ rurgien spécialist­e des trans‐ plantation­s à l'hôpital pour enfants Sick Kids de Toronto

Jamie et Darryl Wallis veulent sensibilis­er les Onta‐ riens aux dons d'organes.

Dans la province, plus de 1500 personnes attendent une greffe d'organe et une personne meurt tous les trois jours faute d'avoir subi cette transplant­ation, d’après le Ré‐ seau Trillium pour le don de vie.

Toujours selon le Réseau, toute personne âgée de 16 ans et plus ayant une carte Santé valide peut s'inscrire pour devenir donneur d'or‐ ganes et de tissus dans la pro‐ vince.

Avec les informatio­ns de CBC

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