Radio-Canada Info

Traitement des travailleu­rs étrangers : le Canada peut faire mieux, dit le ministre Fraser

- Avec des informatio­ns de CBC

Le ministre Sean Fraser croit que des changement­s sont nécessaire­s au Pro‐ gramme des travailleu­rs étrangers temporaire­s pour éviter le mauvais trai‐ tement d’employés.

Le ministre de l’Immigra‐ tion, des Réfugiés et de la Ci‐ toyenneté réagissait à des al‐ légations de mauvais traite‐ ment de travailleu­rs étrangers dans une entreprise agricole de l’Île-du-Prince-Édouard.

Au moins 22 travailleu­rs d’une même ferme se sont vus accorder récemment un permis de travail ouvert. Cette autorisati­on leur per‐ met de chercher du travail chez un autre employeur s’ils se retrouvent dans une situa‐ tion d’abus.

M. Fraser dit que mainte‐ nant, il faut que les em‐ ployeurs fautifs soient tenus responsabl­es.

Si l’employeur ne traite pas ses employés avec dignité et respect, nous devons absolu‐ ment nous assurer que ces employés ont accès à du tra‐ vail de la part d’autres em‐ ployeurs, confie-t-il lors d’une entrevue avec CBC.

La délivrance de permis de travail ouverts pour des tra‐ vailleurs parrainés par des en‐ treprises de l’île remonte à 2020, mais selon des groupes de défense des travailleu­rs, il n’y a pas d’indices que des en‐ treprises ont été sanction‐ nées lorsqu’un grand nombre d’employés quittait un même lieu de travail.

C’est l'Agence des services frontalier­s qui est respon‐ sable de mener ces enquêtes. L’agence a indiqué plus tôt cette semaine mener une en‐ quête concernant les plus ré‐ centes allégation­s dans la ferme où 22 personnes sont parties.

Un besoin pour plus d’inspection­s

Le ministre Fraser indique que le gouverneme­nt fédéral s’efforce de renforcer les ins‐ pections dans les milieux de travail. Un protocole a aussi été établi pour que des ac‐ tions soient prises dans les 48 heures suivant des cas où la santé et la sécurité des tra‐ vailleurs seraient à risque.

Toutefois, il n’est pas prévu que des inspecteur­s arrivent à l’improviste dans les entre‐ prises, ce qui est un problème selon des groupes de défense de ces travailleu­rs, puisque les propriétai­res peuvent se pré‐ parer pour ces visites.

M. Fraser explique qu’il faut un certain temps pour organiser ces inspection­s et imposer des conséquenc­es si des lacunes sont trouvées. Mais il ajoute que la déli‐ vrance de permis de travail ouvert est très rapide quand c’est nécessaire, souvent en moins d’une semaine.

Le problème de la rela‐ tion employé employeur

Selon Eliza MacLachlan de l’Institut Cooper, qui est venu en aide à plusieurs tra‐ vailleurs, le problème fonda‐ mental avec le programme est l’attachemen­t des em‐ ployés à un seul employeur.

Nous parlons à des per‐ sonnes qui sont très isolées et dépendante­s de leur em‐ ployeur. Ils sont dans des ré‐ gions rurales. Parfois, leur seul contact sur l’île est avec leur employeur, note-t-elle.

Mais cet aspect est difficile à changer indique Sean Fra‐ ser, car il est au coeur du pro‐ gramme. Les employeurs, ditil, dépensent des sommes im‐ portantes pour faire venir leurs employés et ne veulent évidemment pas qu’ils aillent travailler pour une autre en‐ treprise.

Cela dit, ajoute le ministre, il y a des améliorati­ons pos‐ sibles. Il note entre autres une simplifica­tion du processus pour les demandes de rési‐ dence permanente. Le mi‐ nistre croit aussi que d’autres avenues que le parrainage sont à explorer pour faire ve‐ nir des travailleu­rs étrangers temporaire­s.On pourrait par exemple permettre aux fa‐ milles des travailleu­rs parrai‐ nés de les accompagne­r ou d’élargir les possibilit­és de tra‐ vail pour les étudiants étran‐ gers.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada