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Quatre talents de la région en demi-finales à Granby

- Avec les informatio­ns de Christelle D’Amours Aïda Semlali

Originaire­s de Gatineau et d’Ottawa, Tristan Guay, Mélie, Joe Gez et Sophie D’Orléans se sont frayés un chemin jusqu’aux demi-fi‐ nales du Grand concours du Festival internatio­nal de la chanson de Granby (FICG). Fiers de marcher dans les pas de lauréats aussi illustres que Pierre

Lapointe, Lisa LeBlanc, Émile Bilodeau ou encore Lynda Lemay, tous se disent heureux d’avoir re‐ joint ce tremplin de la scène musicale franco‐ phone.

Aux côtés de 20 autres de‐ mi-finalistes se produisant jusqu’au 19 août, les quatre artistes de la région feront leur entrée sur scène à comp‐ ter de mercredi soir. Grâce à des formations dont ils ont pu bénéficier, ils espèrent faire partie des quatre talents qui rejoindron­t la Grande Fi‐ nale prévue le 24 août pro‐ chain.

Des ateliers formateurs Le FICG représente à la fois une vitrine et une opportuni‐ té d’approfondi­r leur connais‐ sance de la scène et de l’inter‐ prétation, grâce aux ateliers offerts aux mois de juin et d’août aux 24 demi-finalistes.

Je voulais des guides, des personnes qui ont travaillé avec plein d’artistes intéres‐ sants passés par Granby, pour marcher dans les pas de mes idoles, explique le Gatinois Tristan Guay.

Si l’auteur-compositeu­r-in‐ terprète de 25 ans dit avoir un rapport naturel et instinctif avec le fait d’écrire des chan‐ sons et de les interpréte­r, les ateliers lui ont permis d'explo‐ rer d’autres facettes du mé‐ tier, comme les techniques vocales, le marketing, le re‐ cours aux réseaux sociaux ou encore le fait de développer une identité artistique.

J’étais en recherche de guides, de gens qui sont dans le milieu depuis longtemps, qui connaissen­t mieux les codes que moi.

Tristan Guay, auteur-com‐ positeur-interprète

Ça m'a apporté plus d’ai‐ sance. Avant, j'étais moins confiante, confie pour sa part Mélisane Paquette-Oligny, alias Mélie. Peu importe [l’is‐ sue du concours], j’en ressors gagnante, déjà gagnante, ren‐ chérit la jeune interprète de 18 ans, évoquant ses ren‐ contres, les enseigneme­nts des ateliers, ou encore l’envie nouvelle d’écrire pour ne plus être seulement interprète.

C’est une expérience de vie, pour moi qui aspire à avoir une carrière, ajoute Mé‐ lie, lauréate en 2018 du Concours de la relève cultu‐ relle de Gatineau et protégée d’une autre chanteuse de la région, Geneviève Leclerc.

Même enthousias­me de l’autre côté de la rivière. C’est une étape dans ma carrière, une grande étape, pense l’au‐ teure-compositri­ce-interprète Sophie D’Orléans, Sophie Mo‐ reau Parent de son vrai nom.

En tant que Franco-Onta‐ rienne, elle a pu compter sur le projet de résidences artis‐ tiques Rond Point pour se tailler une place directemen­t en demi-finales, sans passer par l’étape des auditions.

Je trouve que c’est géné‐ reux de leur part [car] ce n’est pas facile de se tisser une place dans la francophon­ie. En tant que francophon­es hors Québec, nous sommes reconnaiss­ants qu’une porte s’ouvre pour nous.

Sophie D’Orléans, auteurecom­positrice-interprète

Joe Gez a lui aussi pu compter sur le concours Rond Point pour se rendre à Gran‐ by. Originaire du Congo et ré‐ sidant à Ottawa depuis son arrivée au Canada en 2015, l'auteur-compositeu­r-inter‐ prète voit dans le Grand concours du FICG une occa‐ sion de partage et de progrès.

J’ai appris que dans l’indus‐ trie de la musique, il faut vrai‐ ment être prêt à collaborer, être ouvert à apprendre des autres et être prêt à commu‐ nier avec les autres, fait valoir l’auteur-compositeu­r-inter‐ prète.

L’amour du français en commun

Si tous s’accordent sur la marge de progressio­n et la vi‐ sibilité que leur offre le Grand concours, l’amour du français est un autre point faisant consensus.

Je réfléchis, je rêve en fran‐ çais, souligne Tristan Guay qui a choisi sa langue maternelle pour écrire les textes qui ac‐ compagnent ses composi‐ tions. Ça aurait été un nonsens de le faire dans une autre langue, ajoute-t-il, expli‐ quant qu’il est plus facile pour lui de traduire sa poésie et ses émotions ainsi.

À l'inverse, Mélie n’a pas toujours chanté en français, mais la jeune interprète se ré‐ jouit de pouvoir le faire désor‐ mais. Je chantais tout le temps en anglais avant, et j’ai réalisé que j’aimais vraiment ça, chanter en français, se ré‐ jouit-elle. Depuis son passage au FICG, la Gatinoise dit tra‐ vailler à développer son ré‐ pertoire francophon­e.

En étudiant la musique dans l’Ouest canadien, Sophie d’Orléans reconnaît qu’elle écrivait et écoutait surtout de la chanson anglophone, avant que l’amour du français ne la rattrape. Je suis fière que ce soit ma langue maternelle. Je voulais absolument écrire en français, c'était très important pour moi de relever ce défi, fait-elle valoir.

Le chemin vers le français a été différent pour Joe Gez. À la base je suis rappeur, le fran‐ çais est la langue que je maî‐ trise le mieux et toute ma vie, j’ai chanté en français. Mais en arrivant ici, les gens que je fré‐ quentais ne parlaient pas français, se souvient l’artiste.

Ses retrouvail­les avec sa langue fétiche se sont pro‐ duites en découvrant la scène musicale franco-ontarienne dont il se revendique désor‐ mais, tout en ajoutant que la musique est un langage uni‐ versel.

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