Le retour en classe des cégépiens fait mal aux employeurs
Des piscines fermées en pleine journée d’août faute de sauveteurs et moins d’employés dispo‐ nibles pour les restaura‐ teurs, le retour en classe des cégépiens fait mal à bien des secteurs.
Déjà durement touchés par la pénurie de maind'oeuvre, des acteurs de l'in‐ dustrie touristique souhaitent relancer le débat sur la date du retour en classe. La ses‐ sion pourrait débuter après la fête du Travail comme pour l'Université plutôt que ces jours-ci.
Le directeur général de Tourisme Chaudière-Appa‐ laches, Richard Moreau, est de cet avis. Toute cette force travaillante là qui retourne au cégep, ça fait des gens de moins dans les entreprises alors que la saison se pour‐ suit. C’est certain que ça fait de la pression et des pertes fi‐ nancières.
Selon M. Moreau, la situa‐ tion est plus dommageable en région alors que les étu‐ diants partent vers les écoles des grands centres, et ça crée un vide.
Mais le problème n'épargne pas les grands centres. Richard Bernier, pro‐ priétaire du Service de sauve‐ teurs. L'agence de location de sauveteurs pour plus de 200 piscines de la province a été obligée d'en délaisser plu‐ sieurs en plein mois d’août. Le manque de main-d'oeuvre a entre autres causé la ferme‐ ture de piscines dans les condos de la région qui de‐ mandent la présence de sau‐ veteurs.
Revoir le calendrier
M. Moreau se questionne sur la configuration des congés. Il pense que les se‐ maines d’école avant la fête du Travail devraient être pla‐ cées en janvier, raccourcissant ainsi le congé entre les ses‐ sions d’automne et d’hiver.
Sans être un expert de l'éducation, M. Bernier sou‐ lève que, selon lui, l’enseigne‐ ment est plus propice en jan‐ vier, qu’à la mi-août. Il ajoute que les jeunes peuvent da‐ vantage tirer profit de la fin de l'été que du mois de jan‐ vier, pour amasser des sous.
Le directeur de tourisme Chaudière-Appalaches sou‐ haite que le Comité de révi‐ sion du calendrier scolaire qui a déjà existé revoie le jour pour faire pression sur Qué‐ bec.
La Fédération des cégeps réplique que le règlement sur le régime des études collé‐ giales empêche la modifica‐ tion du calendrier. La loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel oblige les établissements col‐ légiaux à offrir au moins deux
sessions de 82 jours minimum entre le 1er juillet et le 30 juin.
Il faut prioriser la réussite scolaire au secteur touris‐ tique, indique la Fédération des cégeps.
Miser sur des initiatives plus globales
Si toutes les initiatives en vue de préserver de la maind'oeuvre sont souhaitables, pour Alupa Clarke, directeur général de l'Association hôte‐ lière de la région de Québec, le problème est trop large pour s'attaquer au calendrier.
La priorité doit être mise sur des initiatives plus glo‐ bales comme investir dans le recrutement international ci‐ blé et coordonné, miser sur le retour des aînés sur le marché du travail, valoriser davantage le secteur de l'hôtellerie au‐ près des jeunes, souligne-t-il.
Selon M. Clarke, il faut in‐ vestir massivement pour dif‐ fuser des campagnes publici‐ taires de recrutement et pré‐ parer les campagnes dès maintenant en vue de l'été 2023.