Une républicaine haut placée demande qu’Ottawa abandonne l’application ArriveCAN
Elise Stefanik, l'une des plus importantes membres du caucus républicain à la Chambre américaine des représentants, a un mes‐ sage pour le gouvernement Trudeau : débarrassez-vous de l'application ArriveCAN.
Dans une lettre adressée à l'ambassadrice canadienne à Washington, cette politi‐ cienne représentant un dis‐ trict frontalier de l'État de New York – et proche alliée de l'ex-président Donald Trump – a demandé à ce qu'Ottawa cesse d'exiger que les ressor‐ tissants américains utilisent l'application pour franchir la frontière canado-américaine vers le nord.
Toujours dans cette mis‐ sive à l'intention de l'ambas‐ sadrice Kirsten Hillman, Mme Stefanik qualifie Arrive‐ CAN d'obstacle bourré de bogues qui nuit aux voyages et n'a plus d'utilité sur le plan de la santé publique. Tout ce que le logiciel réussit à accom‐ plir, mentionne-t-elle, c'est de provoquer la confusion et faire en sorte que les voya‐ geurs soient moins nombreux à franchir la frontière.
Cela nuit aussi au flot des échanges commerciaux, et force les voyageurs à fournir des informations person‐ nelles en matière de santé, a ajouté la représentante par voie de communiqué.
Un débat déjà vif au pays
Les discussions à propos d'ArriveCAN ont cours au Ca‐ nada depuis un certain temps, déjà. Ce qui diffère, c'est que la no 3 de la hiérar‐ chie républicaine à la Chambre des représentants, mieux connue pour sa dé‐ fense passionnée de Donald Trump, est maintenant impli‐ quée dans l'épineux débat.
Des maires de villes fronta‐ lières canadiennes ont déjà demandé à Ottawa de cesser d'exiger d'utiliser cette appli‐ cation, à l'instar d'entreprises et d'un autre élu américain d'une circonscription fronta‐ lière, le démocrate Brian Hig‐ gins.
Le Buffalo News, un jour‐ nal américain, s'en est aussi mêlé : Ça ne fonctionne pas, lit-on dans un éditorial publié cette semaine. Et cela nuit aux économies des deux pays.
Le gouvernement ne bouge pas, pour l'instant
À Ottawa, le gouverne‐ ment n'a donné aucune indi‐ cation qu'il voulait jeter l'ap‐ plication aux orties. Des res‐ ponsables fédéraux sou‐ tiennent que le logiciel per‐ met de gagner du temps en
automatisant des questions à propos du statut vaccinal, plutôt que de forcer les voya‐ geurs à y répondre orale‐ ment.
Toujours selon le gouver‐ nement fédéral, un bogue touchant certains utilisateurs de la version pour iPhone a récemment été corrigé.
Et de son côté, le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a suggéré qu'Arri‐ veCAN pourrait, à l'avenir, ser‐ vir de méthode pour automa‐ tiser le triage avant les douanes, à l'instar de l'Austra‐ lie dont le système Electronic Travel Authority, qui gère les demandes de visas de tou‐ ristes et de travailleurs, fonc‐ tionne exclusivement par l'in‐ termédiaire d'une application.
Selon un texte d'Alexan‐ der Panetta, de CBC News