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Des conseiller­s scolaires quittent la profession en raison des menaces reçues

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Keith Penny dit qu'il s'est engagé comme conseiller scolaire pour aider les élèves. Mais alors que son deuxième mandat touche à sa fin, le conseiller sco‐ laire ne prévoit pas de se présenter à nouveau, ci‐ tant les menaces qu'il a re‐ çues pendant la pandémie de COVID-19.

Le représenta­nt d'OrléansCum­berland pour le Conseil scolaire de district d'OttawaCarl­eton (OCDSB) a déclaré qu'il ne remettra pas son nom sur le bulletin de vote. En en‐ trevue à CBC, il a ajouté que les menaces ne constituai­ent pas la seule raison de son dé‐ part.

J'ai reçu toutes sortes de lettres inhabituel­les, certaines vraiment extrêmes, certaines me menaçant même moimême et ma famille, a expli‐ qué M. Penny, qui est égale‐ ment vice-présidente du conseil d'administra­tion.

Je suis juste là pour créer un environnem­ent où les élèves peuvent apprendre, où leur bien-être est pris en charge. Je ne suis pas là pour recevoir des menaces de mort, c'est sûr.

Keith Penny, représenta­nt d'Orléans-Cumberland pour le Conseil scolaire de district d'Ottawa-Carleton

Sur les 12 postes d'admi‐ nistrateur­s de l'OCDSB, seuls cinq titulaires se sont inscrits pour se présenter à nouveau vendredi, soit le dernier jour pour déposer sa candidatur­e.

Le conseiller scolaire a ajouté qu'il n'était pas surpris que moins de la moitié des personnes qui occupaient le poste la saison dernière ne veuillent pas revenir, notant que les citoyens sont devenus un peu étranges et plus exi‐ geants au cours des deux der‐ nières années.

La pandémie et toutes les difficulté­s auxquelles nous avons été confrontés, les dé‐ bats que nous avons eus ont divisé notre communauté, ont divisé nos électeurs, ont divisé les habitants d'Ottawa, a-t-il indiqué.

Lyra Evans a choisi de se présenter à nouveau. Élue pour une première fois dans la zone 9, elle se présente cette fois-ci dans la zone 6.

Elle a mentionné qu'elle souhaitait toujours faire une différence sur les questions qui l'avaient d'abord attirée au conseil, notamment la re‐ cherche de meilleurs résultats pour les étudiants marginali‐ sés et à faible revenu et la création d'une politique envi‐ ronnementa­le plus solide pour les décisions de l'OCDSB.

Le travail a commencé à changer à mesure que la CO‐ VID-19 s'étendait, a-t-elle no‐ té.

Nous avons fini par mettre des gens en colère.

Lyra Evans, conseillèr­e sco‐ laire

La visibilité des administra‐ teurs a beaucoup augmenté au fur et à mesure que nous avons commencé à prendre des décisions liées à des pro‐ blèmes pour lesquels il n'y avait pas de terrain d'entente, qui étaient particuliè­rement source de division, a expliqué la conseillèr­e.

Des attaques ciblent l'identité de l'administra‐ teur

Lyra Evans, qui est trans‐ genre, a souligné que la colère peut amener les gens à la vi‐ ser personnell­ement.

Parfois, lorsque les gens ne sont pas d'accord avec moi, au lieu d'exprimer leur désac‐ cord avec les idées que j'ai avancées ou les points que j'ai soulevés, ils attaquent mon identité, a-t-elle poursuivi. Parfois, les gens m'envoient des messages ou des courriels vitrioliqu­es.

Keith Penny a quant à lui décrit le fait que le salaire ne correspond pas toujours aux longues heures de travail.

Mme Evans a confirmé cette réalité, affirmant qu'il y a des semaines où elle gagnait moins que le salaire mini‐ mum. La conseillèr­e a cepen‐ dant souligné qu'elle ne sou‐ haitait pas nécessaire­ment que les salaires augmentent.

Je crains que si cela payait plus, vous verriez des gens qui ne s'impliquent pas pour les bonnes raisons, a fait va‐ loir la conseillèr­e.

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