L’absence d’employés de bureau se fait toujours sentir, au centre-ville d’Edmonton
Plusieurs entreprises qui attendaient avec impa‐ tience le retour des em‐ ployés de bureau envoyés en télétravail au début de la pandémie peinent tou‐ jours à retrouver leur rythme d’avant la COVID19.
C’est notamment le cas du restaurant Let’s Grill Sushi & Izakaya, au centre-ville d’Ed‐ monton, où seule une frac‐ tion des clients réguliers est revenue, selon le propriétaire.
La situation est semblable au Board N Brew Cafe, un café du centre-ville spécialisé dans les jeux de société. L’un des propriétaires, Graeme Ly, qua‐ lifie la chute de l’achalandage de dramatique et indique qu’il a été contraint de mettre du personnel à pied et de fermer le café une journée par se‐ maine pour y faire face.
Même avec l’aide du gou‐ vernement, plusieurs d’entre nous ne font que survivre, note-t-il.
L’immobilier incertain
Du côté immobilier, les ex‐ perts notent que le taux d’in‐ occupation des espaces de bureau reste élevé, dans la ca‐ pitale albertaine. Les derniers rapports publiés par Colliers,
CBRE et NAI Commercial Real Estate font état d’un taux d’in‐ occupation variant entre 11 % et 22 %.
Selon CBRE, plusieurs pro‐ priétaires du centre-ville d’Ed‐ monton offrent des incitatifs agressifs afin d’attirer des lo‐ cataires. NAI, pour sa part, qualifie la location d’espaces de bureau d’épine du rosier immobilier d’Edmonton, sur‐ tout au centre-ville.
Les employés [de bureau] veulent qu’au moins une par‐ tie de leur travail se fasse à distance et ces chiffres le re‐ flètent, note le président de NAI, Chad Snow.
Selon Jeff Simkin, premier vice-président de CRBE à Ed‐ monton, la taille des entre‐ prises qui ont habituellement des bureaux en ville a aussi un rôle à jouer dans le taux de vacance. Au centre-ville, il y a une plus forte concentration d’entreprises d’envergure na‐ tionale et internationale et beaucoup d’entre elles ont maintenant un modèle de tra‐ vail hybride, explique-t-il.
Une tendance nationale
Edmonton n’est pas la seule ville canadienne à voir cette tendance à la désertion des centres-ville. Les derniers chiffres nationaux de CBRE font état d’une désaffection des centres au profit des ban‐ lieues.
Le taux d’inoccupation est plus élevé dans les centresville d’Edmonton, de Winni‐ peg, d’Halifax, de London, d’Ottawa, de Vancouver, de Waterloo et de Calgary que dans leurs banlieues respec‐ tives.
Ces statistiques font dire à certains observateurs du mar‐ ché immobilier que l’inoccu‐ pation des centres-ville risque d’augmenter encore à mesure que les baux signés avant la pandémie de COVID-19 viennent à échéance.
Jeff Simkin prévoit égale‐ ment que d’autres grands lo‐ cataires nationaux se tourne‐ ront vers des modèles de tra‐ vail hybrides, ce qui réduira leurs besoins d’espace dans les grands centres.
D’autres observateurs s’at‐ tendent toutefois à une inver‐ sion de la tendance à mesure que la pandémie s’essoufflera. Je pense que nous sommes très près du plancher du mar‐ ché, croit Taylor Riar, un membre de l’équipe de Col‐ liers, à Edmonton.
On commence à voir arri‐ ver le virage, si on se fie aux niveaux d’activité qu’on ob‐ serve.
Avec les informations de Madeleine Cummings