Radio-Canada Info

Une stratégie audacieuse pour trouver un donneur d’organe

-

Depuis des mois, Charlie Latino et sa famille ten‐ tent sans succès de trouver un donneur de rein vivant pour son épouse Lucy. La mère de famille de 64 ans a appris en 2007 qu'elle souf‐ frait d'une maladie rénale rare.

La campagne en ligne me‐ née par la famille de Stouff‐ ville, au nord de Toronto, n’ayant pas abouti, Charlie La‐ tino, ses deux enfants et ses petits enfants ont décidé de placer des affiches dans la ville pour atteindre leur but.

Mes petits-enfants collent des affiches sur les boîtes aux lettres. C’est affiché partout dans les magasins de la rue Main, à Stouffvill­e, raconte M. Latino.

Ils ont aussi créé un pan‐ neau pour moi. C'est pour‐ quoi je le porte pour sensibili‐ ser les gens.

Charlie Latino, résident de

Stouffvill­e

Pour sa fille Danielle Rodri‐ guez, voir son père se prome‐ ner avec deux panneaux sur son corps témoigne de l’amour qu’il porte à sa mère. C'est triste, mais aussi très ins‐ pirant. C'est évidemment un effort familial. Nous adorons tous ma mère. Je pense que c’est un acte d’amour, dit-elle.

Je suis ici parce que quand vous aimez quelqu'un, vous faites tout pour l’aider, ajoute M. Latino. L’Ontarien vit avec sa femme Lucy depuis 44 ans.

Selon Danielle Rodriguez, aider les autres fait partie de la vie de son père. S'il a un pa‐ rapluie et que quelqu'un marche sous la pluie, il le lui donne par la fenêtre. Il livre des pizzas aux sans-abri au centre-ville de Toronto, com‐ mente-t-elle.

Je pense qu'il ne se senti‐ rait pas bien de ne pas pou‐ voir aider ma mère lui-même. Et donc c'est sa façon de faire tout ce qu'il faut pour trans‐ mettre le message.

Danielle Rodriguez Malade, mais forte mal‐ gré l'attente

Charlie Latino indique que se femme reçoit un traite‐ ment de dialyse de quatre heures trois fois par semaine. Malgré tout, Lucy Latino est restée forte, d’après sa fille Danielle.

C'est une battante jus‐ qu'au bout des ongles. Même quand on lui a diagnostiq­ué une maladie rénale et qu'elle a appris plus tard qu'elle avait besoin d'une greffe de rein [elle est demeurée forte], ditelle.

Mme Latino vient de pas‐ ser un mois à l’hôpital Mac‐ kenzie Health.

La mère de Danielle Rodri‐ guez est sur la liste d’attente de don d’organe. Mais cette liste peut être longue et l’at‐ tente [aussi], entre 5 à 10 ans , indique Mme Rodriguez.

Dans 5 à 10 ans, ma mère pourrait avoir 70 ou 75 ans, n'est-ce pas? Quel sera son état de santé s’il doit recevoir la greffe à ce moment-là ? Cela explique la stratégie adoptée par la famille Latino pour trouver un donneur vivant. Il faut juste sensibilis­er les gens à ce besoin, ajoute-t-elle.

Un message que véhicule aussi Dominica, la fille de Da‐ nielle Rodriguez. Je veux qu'elle vive, dit-elle.

L’Ontarienne Noelle Le‐ Blanc, qui a donné un rein à un ami en 2017, soutient aussi la campagne de la famille Lati‐ no. Elle appelle les donneurs potentiels à mettre leurs peurs de côté. Je vis normale‐ ment, je fais tout ce que je fai‐ sais avant. Je fais toujours des exercices physiques, expliquet-elle.

Ma vie n'a pas changé, dit Mme LeBlanc.

Pour devenir donneur d'organes et de tissus en On‐ tario, il faut être âgée de 16 ans et plus et avoir une carte Santé non expirée, d’après le Réseau Trillium pour le don de vie.

En Ontario, ils sont plus de 1500 à attendre une greffe d'organe, précise le réseau.

Avec les informatio­ns de CBC

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada