Shawinigan poursuit Allen, WSP et Suez pour 23,3 millions de dollars
La Ville réclame 23,3 mil‐ lions de dollars à l’entre‐ preneur général Allan, la firme d'ingénierie WSP qui a conçu les plans de l’usine de traitement et Suez, le fournisseur de la technolo‐ gie de filtration membra‐ naire.
C’est en quelque sorte une contre-attaque de la Ville à la suite d’une demande en jus‐ tice de l’entrepreneur général Allan lui réclamant 3 millions pour des extras et soldes im‐ payés, selon le maire de la Ville de Shawinigan. On savait que cette poursuite-là allait arriver et on était prêts avec nos avocats à répliquer.
Une requête a été déposée au palais de justice de Shawi‐ nigan lundi. La Ville y présente ses arguments de défense.
Pour tout ce qui a trait au redémarrage temporaire de la station de traitement, y com‐ pris l’achat de nouvelles mem‐ branes et le nettoyage du ruisseau Perchaude, la Ville ré‐ clame près de 7 millions de dollars.
16 381 000 $ pour la solu‐ tion permanente
Pour la solution perma‐ nente, la Ville allègue, dans ce document, qu’il en coûtera plus de 16 millions de dollars, ce qui inclut les 6,8 millions de dollars déjà annoncés pour le post-traitement de l’eau avec la construction de bassins de décantation et de la conduite d’eau vers la rivière Shawini‐ gan.
Ce qui laisse un montant de plus ou moins 10 millions prévu pour l’ajout d’une infra‐ structure qui servira pour le prétraitement de l’eau. La Ville de Shawinigan a d'ailleurs ac‐ cordé, mardi en séance du conseil municipal, un contrat de gré à gré avec Suez pour la location d’unités pilotes de prétraitement à la Station de traitement de l'eau du Lac-àla-Pêche.
Des problèmes de corro‐ sion et d’infrastructure
L’encrassement des mem‐ branes de filtration de l’eau est loin d’être le seul pro‐ blème qu’a connu la station de traitement depuis sa mise en service à la fin de 2019.
Il y a des problèmes de structure, des problèmes d'oxydation, de ponts rou‐ lants, des problèmes d’infra‐ structure… beaucoup, beau‐ coup de choses en plus du problème d’encrassement des membranes. Comme vous le voyez, il y a passablement de matière à poursuite là-de‐ dans.
Michel Angers, maire de Shawinigan
Le document juridique fait état de problèmes de corro‐ sion dans le local 114 de l’usine.
Les équipements de la STEP-LAP, notamment ceux du Local 114, souffrent d'im‐ portants problèmes de conception de construction et de ventilation faisant en sorte que tous les équipements s’y trouvant souffrent de corro‐ sion et de dégradation pré‐ maturée, peut-on lire dans la poursuite.
Il y est également indiqué que des pompes servant à l’alimentation en acide chlor‐ hydrique et essentielles au bon fonctionnement du sys‐ tème de nettoyage membra‐ naire sont hors d’usage de‐ puis la mise en service.
Les travaux correctifs à y être apportés sont estimés à 760 000 dollars.
Consultez notre dossier sur l'eau potable à Shawini‐ gan
Un groupe électrogène défaillant
Le document permet aussi d’apprendre que le groupe électrogène d’urgence à mo‐ teur diésel installé pour pallier une panne de courant ne s’est pas mis en marche le 29 juillet 2021 à la suite d’une panne d’électricité. Le réseau public de la Ville de Shawini‐ gan a cessé d’être alimenté en eau.
Ces problèmes de fonc‐ tionnement ont contraint la Ville de Shawinigan à émettre un avis d’ébullition en plus d’occasionner trois bris d’aqueduc sur la conduite principale de distribution, in‐ dique la poursuite.
Une inspection a révélé que l’ajustement de plusieurs disjoncteurs de la salle élec‐ trique et du groupe électro‐ gène est inadéquat.
Selon la Ville, d’importants problèmes d'étanchéité, de fissuration et d’infiltration d’eau et une détérioration prématurée du revêtement de la toiture ont été décelés.
De plus, selon la poursuite, la Ville a dénoncé à Allen d’im‐ portants problèmes en lien avec le monorail servant à l’entretien du système mem‐ branaire.
L'usine de traitement des eaux a été inaugurée en jan‐ vier 2020 et sa construction a coûté environ 44 millions de dollars.