Toujours pas de date pour les traitements de radiothérapie à Rouyn-Noranda
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) n’avance aucune date pour le début des ser‐ vices de radiothérapie dans la région.
Le Centre de radio-oncolo‐ gie accueille les patients qui ont besoin de traitements de chimiothérapie depuis plus de quatre mois, mais les délais se multiplient pour l’ouverture du service de radiothérapie.
Le CISSS de l’Abitibi-Témis‐ camingue avait déjà confirmé l’embauche de trois des cinq technologues spécialisés en radio-oncologie. Le personnel manquant n’a toujours pas été trouvé.
C’est certain qu’on est en‐ core en négatif au niveau des technologues que nous avons réussi à embaucher. Par contre, on regarde autant à l’international que dans les autres provinces. On cherche vraiment à les embaucher. On regarde avec le CUSM [Centre universitaire de santé McGill] pour faire des ententes de services, explique Eve‐ lyne Grenier-Ouimette, direc‐ trice générale adjointe des programmes santé physique généraux et spécialisés et di‐ rectrice des soins infirmiers au CISSS de l’Abitibi-Témisca‐ mingue.
Evelyne Grenier-Ouimette précise que l’objectif est d’ou‐ vrir le Centre sans rupture de services.
Il y a plusieurs dates qui ont circulé. Le mois de sep‐ tembre était une des dates. Par contre, malheureuse‐ ment, pour le moment, ce n’est pas possible de m’enga‐ ger à préciser une date d’ou‐ verture. On veut vous assurer qu’on fait tous les efforts pour s’assurer d’ouvrir ce service qui est quand même très complexe, a affirmé Mme Gre‐ nier-Ouimette à l’émission Ça vaut le retour.
Le président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) en Abitibi-Témiscamingue, An‐ dré Vaillancourt, espère que des annonces soient faites prochainement.
C’est sûr qu’il faut qu’il y ait quelque chose de fait rapide‐ ment pour partir ça parce que ç'a coûté au bas mot 50 mil‐ lions de dollars. Donc, il faut que ça rapporte aux gens de notre région, évidemment. André Vaillancourt Il reconnaît aussi que beaucoup d’efforts sont dé‐ ployés de la part du CISSS-AT pour recruter la main-d'oeuvre spécialisée.
Il va falloir que la commu‐ nauté puisse donner un coup de main. On regarde ce qu’il se passe du côté de RouynNoranda avec la Fonde‐ rie Horne. C’est un autre dos‐ sier, vous allez me dire, mais en même temps, je crois que les entreprises au niveau de l'Abitibi-Témiscamingue de‐ vraient contribuer au système de santé pour faire en sorte qu’il puisse avoir plus de sous afin de pouvoir attirer plus de spécialistes en région, ajoutet-il.
Le CISSS de l’Abitibi-Témis‐ camingue souligne que les discussions avec le ministère de la Santé sont positives et devraient permettre de cibler des leviers supplémentaires pour permettre l’embauche de professionnels.
Des patients transférés à Montréal
C’est aussi le manque de technologues spécialisés en radiothérapie qui explique la diminution de services au Centre de cancérologie de l’Outaouais. Depuis mardi, les nouveaux patients de l’Abiti‐ bi-Témiscamingue sont rediri‐ gés vers le Centre universi‐ taire de santé McGill (CUSM), à Montréal.
Nos collègues nous disent que c’est vraiment suite à des départs inattendus et non contrôlables de leur côté de technologues en radiothéra‐ pie. Les gens ont quitté leur emploi soit pour un autre em‐ ploi, soit pour un congé ma‐ ternité, qui est évidemment plus prévisible, soit pour un congé maladie aussi. Vrai‐ ment, ils se sont retrouvés à environ près 60 % de leur ca‐ pacité, signale Evelyne Gre‐ nier-Ouimette.
Selon les estimations, quatre à cinq personnes de la région par semaine pour‐ raient être dirigées vers Mont‐ réal pour entreprendre des traitements. Questionné sur ce corridor de service, le CISSS-AT indique qu’il sera d’une durée indéterminée.
C’est vraiment très déplo‐ rable. On sait que ces techno‐ logues ont traversé en Onta‐ rio, selon l’information que j’ai eue. C’est pour avoir de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de tra‐ vail, à mon avis. Le CISSS-AT et même le gouvernement du Québec doivent mettre tout l’effort nécessaire afin de pou‐ voir garder leur monde en place, avance André Vaillan‐ court, président de l’APTS en Abitibi-Témiscamingue.
De l'hébergement dispo‐ nible
Pour Marco Décelles, direc‐ teur général de la Fondation québécoise du cancer, le trai‐ tement du patient dans les délais prescrits est prioritaire.
Les patients qui sont ac‐ tuellement traités à Gatineau vont terminer leurs traite‐ ments à Gatineau, [sinon] ç'aurait été complètement in‐ acceptable, dit-il. [...] Pour nous, la priorité est que les patients doivent recevoir leurs traitements en temps opportun et c’est ce qu’ils vont recevoir dans la connais‐ sance que nous avons pré‐ sentement du dossier.
M. Décelles rappelle que des patients atteints de can‐ cer étaient déjà dirigés vers Montréal.
On reçoit déjà à Montréal, dans notre établissement [d’hébergement], 15 à 20 % de personnes qui habitent l’Abiti‐ bi-Témiscamingue. Pour nous, on va en recevoir un peu plus dans une région qu’une autre, mais on va s’occuper de ces gens-là toujours aussi bien dans le quotidien et on va faire en sorte qu’ils se sentent autant chez eux à Gatineau qu’à Montréal, assure-t-il.