De l’inflation à la récession?
La hausse du coût de la vie est la préoccupation pre‐ mière des Québécois, à 56 % des ménages affirment qu’ils n'arrivent pas à suivre, sur le plan financier, l’évolu‐ tion de l’inflation. Ce taux est à 41 % au Québec. Jusqu’à celle du sud de la frontière en raison du niveau d’endette‐ ment élevé des ménages.
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, évalue pousser l’économie vers un ralentissement, qui pourrait être plus marqué que souhai‐ té… ce qu’on appellerait une récession!
Zone économie présente l’émission spéciale De l’infla‐ tion à la récession? jeudi à 17 h 55 HAE, en rediffusion sa‐
Les titres bancaires sont en baisse de 10 à 12 % depuis six mois.
Qu’est-ce qu’une réces‐ sion?
Le Bureau national de la recherche économique aux États-Unis est l’entité qui défi‐ nit les récessions en sol améri‐ cain. L’organisme appuie son analyse sur une série de don‐ nées pour en arriver à déter‐ miner s’il y a récession ou non, et combien de temps le cycle dure.
Une récession nécessite, pour l’organisme, un déclin si‐ gnificatif de l’activité écono‐ mique qui s’étend à l’en‐ semble de l’économie et qui dure au moins quelques mois. Le Bureau fait son évaluation en fonction de trois critères : la profondeur du ralentisse‐ ment, son étendue et sa du‐ rée.
Donc, on comprend bien que, pour évoquer une réces‐ sion, il faut constater un ra‐ lentissement du marché de l’emploi, une croissance plus faible des revenus des mé‐ nages, un changement dans les habitudes de consomma‐ tion et une plus grande pru‐ dence de la part des ménages.
Pour l’instant, au Canada, on commence à constater que la consommation ralentit. Les ventes au détail ont pro‐ gressé de 1,1 % au pays en juin, mais de 0,4 % seulement au Québec. La croissance est attribuable essentiellement à l’inflation, c'est-à-dire au fait que les prix sont plus élevés.
Selon Statistique Canada, les premières estimations pour le mois de juillet laissent croire à une baisse des ventes au détail d’environ 2 % dans l’ensemble du pays.
La consommation repré‐ sente plus de 60 % de l’écono‐ mie et l’indice de confiance des consommateurs a chuté de façon significative depuis octobre 2021 au Canada.
Par ailleurs, la création d’emplois stagne depuis l’hi‐ ver dernier, avec une ten‐ dance négative. De mai à juillet, le nombre d’emplois a baissé de 74 000 au pays. Au Québec, ce déclin s’est amor‐ cé un peu plus tôt : de mars à juillet, le nombre d’emplois a chuté de 53 000 au Québec. C’est peu, à ce point-ci, mais la tendance est baissière.
Tout ça pour dire qu’une récession n’est pas inévitable, mais qu'il serait certainement imprudent de minimiser ou d’ignorer la possibilité d’une contraction de l’économie. Si les politiciens l’oublient, il y a fort à parier que les citoyens, inquiets de la hausse des prix de l’essence et des aliments, s’en rappelleront!