Élus au municipal en 2021, ils visent maintenant un siège de député provincial
Ils ont eu l’appel d’un nou‐ veau défi politique, mais leur situation est loin d’être simple. Depuis le 28 août, treize maires et conseillers municipaux font campagne dans l’es‐ poir de se faire élire à l’As‐ semblée nationale. Un double chapeau qui crée d’importants enjeux éthiques, mais que chacun gère à sa manière.
À elle seule, la Coalition avenir Québec (CAQ) est à l’origine du tiers de ces candi‐ datures issues du monde mu‐ nicipal. L’exemple le plus connu est celui de Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-laMadeleine, dont les ambitions provinciales ont été officiali‐ sées il y a seulement trois se‐ maines.
M. Lapierre a fait le choix de se retirer temporairement de ses fonctions et de ne plus percevoir son salaire de maire. Évidemment, je ne peux pas faire campagne et être maire en même temps, explique-t-il par écrit, tout en indiquant qu’un maire sup‐ pléant prend le relais durant
Deux candidates du Parti québécois (PQ) ont opté pour la même solution. Il s’agit de Véronique Venne, mairesse de Sainte-Marie-Salomé et candi‐ date dans Joliette, puis de Ja‐ cline Rouleau, mairesse de Senneterre et candidate dans Abitibi-Est.
Or, tous n’ont pas fait le même choix qu’eux. Certains continuent leurs activités mu‐ nicipales et perçoivent tou‐ jours leur salaire.
C’est le cas d’Isabelle Pou‐ let, candidate de la CAQ dans la circonscription de Laporte et actuelle conseillère munici‐ pale à Sainte-Julie.
Son choix est tout à fait lé‐ gal et il a été avalisé par la mu‐ nicipalité. De plus, la circons‐ cription dans laquelle elle fait campagne n’inclut pas le terri‐ toire de Sainte-Julie, ce qui écarte les risques de conflits d’intérêts, selon la CAQ.
Elle a rencontré le maire et la directrice générale de la Ville afin de s’assurer que la si‐ tuation respectait les règles d’éthique. Aucun enjeu n’a été soulevé dans la situation ac‐ tuelle.
Sarah Bigras, porte-parole de la CAQ
Des règles flexibles
Si des situations aussi dia‐ métralement opposées peuvent coexister, c’est parce que les règles en la matière sont assez flexibles.
Selon la loi, rien n’empêche un élu municipal de continuer à exercer ses fonctions pen‐ dant qu’il fait campagne. La candidate ou le candidat doit le faire sur une base person‐ nelle, donc en dehors de ses fonctions municipales, ex‐ plique simplement Élections Québec.
Il ne peut pas utiliser du matériel ou les services de la municipalité aux fins de sa campagne, car cela pourrait être considéré comme une contribution politique faite par la municipalité.
Élections Québec
À Québec solidaire, le can‐ didat dans Côte-du-Sud, Guillaume Dufour, se retrouve exactement sur cette fine ligne, car il est conseiller muni‐ cipal à La Pocatière, un rôle qu’il a choisi de maintenir du‐ rant sa campagne électorale.
Il va s’assurer de ne pas mélanger les deux rôles. Il va faire campagne en dehors de ses heures de travail comme conseiller municipal, indique la porte-parole de Québec so‐ lidaire, Gabrielle Arguin.
Légalement, les élus muni‐ cipaux peuvent aussi conti‐ nuer de percevoir leur salaire. Tout dépend du mode de ré‐ munération, qui peut être an‐ nuelle, mensuelle, hebdoma‐ daire ou sur la base des pré‐ sences, explique le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).
Dans le cas où le règle‐ ment de la municipalité fixe la rémunération sur la base des présences de l’élu, celui-ci de‐ vrait recevoir une rémunéra‐ tion moindre s’il n’est pas en mesure de se présenter aux séances qui ont lieu durant la campagne électorale, illustre le MAMH.
Dans le cas d’une rémuné‐ ration annuelle, l’élu qui de‐ meure en poste pendant la campagne électorale devrait recevoir sa rémunération ha‐ bituelle.
Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation
Certains font don de leur salaire
Plusieurs élus qui per‐ çoivent toujours leur salaire ont néanmoins choisi de le verser volontairement à un organisme de leur choix. C’est le cas d’Yves Montigny, maire de Baie-Comeau, qui tente de se faire élire pour la CAQ dans la circonscription de René-Lé‐ vesque.
Idem pour Claude Char‐ ron, conseiller municipal de Lennoxville, qui brigue les suf‐ frages dans la circonscription de Saint-François pour le Parti libéral du Québec (PLQ) et pour Véronique Tremblay, conseillère municipale à Montréal, qui aspire à se faire élire dans Verdun pour la CAQ.
La situation de Mme Trem‐ blay est toutefois complexe, car elle fait campagne sur le territoire où elle occupe une charge d’élue municipale. Notre demande d’entrevue à son bureau municipal est de‐ meurée sans réponse.
Elle s’abstiendra de prendre position sur certains dossiers en cours, qui touchent les relations avec le gouvernement, entre autres. Elle a demandé un avis du commissaire à l’éthique afin de bien faire les choses en amont et elle l’applique.
Sarah Bigras, porte-parole de la CAQ
Au Parti conservateur du Québec (PCQ), le candidat dans Nicolet-Bécancour est lui aussi dans une situation parti‐ culière. Mario Lyonnais est maire de Sainte-Françoise et préfet de la MRC de Bécan‐ cour.
Même s’il a choisi de sus‐ pendre ses activités de maire et de préfet durant la cam‐ pagne électorale, il continue de recevoir ses deux salaires.
Lors d’un entretien télé‐ phonique, M. Lyonnais a ex‐ pliqué que ses salaires étaient infimes, ne représentant que quelques milliers de dollars par année.
Par contre, ses activités ont été suspendues pour deux raisons. D’une part, il possède une ferme dont il doit s’occuper, ce qui aurait été trop prenant avec ses charges municipales et une campagne électorale. D’autre part, il affirme que c’est une question de respect pour la population locale.
J’ai fait un choix personnel [en me présentant pour le PCQ]. La population, quand elle m’a élu comme maire, elle ne m’a pas élu pour être can‐ didat conservateur.
Mario Lyonnais, candidat du PCQ dans Nicolet-Bécan‐ cour
Malgré tous ces cas de fi‐ gure et les différents écueils que chaque candidat devra éviter durant la campagne électorale, une même règle s’appliquera à tous, dès le len‐ demain du scrutin.
Le cumul des fonctions d’élu au palier provincial ainsi qu’au palier municipal est in‐ terdit. Si elle est élue [le 3 oc‐ tobre], la personne devra dé‐ missionner de son poste mu‐ nicipal, précise Élections Qué‐ bec.
Élus municipaux qui briguent un siège à l’As‐ semblée nationale* Coalition avenir Québec (CAQ) : Yves Montigny
(René-Lé‐ vesque), maire de Baie-Co‐
meau Isabelle Poulet (La‐ porte), conseillère municipale de Sainte-Julie Véronique Tremblay (Verdun), conseillère de Ville à Montréal Jonathan Lapierre (Îles-dela-Madeleine), maire des Îlesde-la-Madeleine Daniel Ber‐
Bernard (Rouyn-Noranda– Témiscamingue), conseiller municipal à Rouyn-Noranda
Parti libéral du Québec (PLQ) : Claude Charron
(SaintFrançois), conseiller municipal de Lennoxville
Normand Côté
nière-Frontenac),
(Lotbi‐ maire de
Saint-Flavien et préfet de la MRC de Lotbinière
Québec solidaire (QS) :
Philippe Pagé (Rich‐ mond), maire de Saint-Camille
Guillaume Dufour (Côtedu-Sud), conseiller municipal à La Pocatière
Parti québécois (PQ) Véronique Venne
:
(Jo‐ liette), mairesse de Sainte-Ma‐ rie-Salomé
Jacline Rouleau (AbitibiEst), mairesse de Senneterre
Parti conservateur du Québec (PCQ) : Mario Lyonnais
(NicoletBécancour), maire de SainteFrançoise et préfet de la MRC de Bécancour
Olivier Dumais (BeauceNord), maire de Saint-Lam‐ bert-de-Lauzon
*Cette liste inclut unique‐ ment les cinq partis poli‐ tiques qui étaient représen‐ tés à l’Assemblée nationale au moment de la dissolution, le 28 août.
incendies qui peuvent se transformer en un grand in‐ cendie où de plus en plus de gens adopteraient cette atti‐ tude, a illustré Mme Sarteschi.
Ça nous dirigerait vers une société incivile et c'est quelque chose qui m'inquiète beaucoup avec ces groupes.
Avec les informations de Dan Taekema, de CBC News
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Elle a toutefois des ré‐ serves par rapport à l’argent et aux efforts qui devront être consacrés à sa réalisation.
Toutes les injustices qui nous ont été faites comme personnes autochtones, sur‐ tout aux femmes, ça se fait encore. Alors, pourquoi ne pas dépenser [notre] énergie sur ça?, demande-t-elle.
Gail Lord souligne pour sa part qu’entreposer des sta‐ tues est également coûteux.
Et même lorsque des plaques sont ajoutées à leurs côtés pour expliquer leur complexe histoire, les gens les lisent rarement.
Les reloger dans un musée existant est souvent difficile, ne serait-ce qu’à cause de leur taille et leur poids.
Elle reconnaît que la solu‐ tion qu’elle propose est dis‐ pendieuse, mais elle est convaincue que cela en vaut la peine.