L’héritage clivant de Mikhaïl Gorbatchev, adulé par l’Occident et renié par Moscou
La mort de Mikhaïl Gorbat‐ chev, l’homme qui a mené bien malgré lui l’Union so‐ viétique à sa chute, pro‐ voque des réactions aux antipodes dans l’Occident et dans sa Russie natale.
Le président de la fédéra‐ tion russe, Vladimir Poutine, s’en est d’abord tenu à une brève et sobre déclaration, of‐ frant ses profondes condo‐ léances à la famille du défunt, sans plus.
Une réaction saisissante par sa froideur par rapport au torrent d’éloges qui a rapide‐ ment déferlé dans les capi‐ tales occidentales.
Ancien ennemi juré de l’URSS, les États-Unis ont salué le legs de celui qui a oeuvré à apaiser les relations entre les deux superpuissances nu‐ cléaires.
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a souligné la vision remar‐ quable du dernier dirigeant soviétique, dont les réformes politiques (glasnost) et écono‐ miques (perestroïka) ont pré‐ cipité la fin de l’empire sovié‐ tique.
Ces réformes, selon Biden, ont été celles d’un rare leader qui a eu l'imagination de voir qu'un avenir différent était possible et le courage de ris‐ quer toute sa carrière pour y parvenir.
Experte de l’Union sovié‐ tique, Condoleezza Rice, se‐ crétaire d’État sous George W.
Bush, a déclaré sur Twitter que la vie de Gorbatchev avait été importante, car sans lui il n'aurait pas été possible de mettre fin pacifiquement à la guerre froide.
En Europe, l’un des témoi‐ gnages les plus sentis est ve‐ nu de la part de l’ex-chance‐ lière allemande, Angela Mer‐ kel.
Il a illustré comment un seul homme d’État peut chan‐ ger le monde pour le mieux. Mikhaïl Gorbatchev a égale‐ ment changé ma vie de ma‐ nière fondamentale. Je ne l'ou‐ blierai jamais, a déclaré celle qui a grandi en ex-Allemagne de l’Est.
Premier ministre du Cana‐ da au moment de la chute du mur de Berlin en 1989 ainsi qu’à la dissolution de l’URSS, en 1991, Brian Mulroney l'a rencontré à plusieurs reprises.
C’est un grand homme qui, dans l’histoire, sera mainte‐ nant reconnu comme un géant pour ses réalisations, son leadership, et pour les ré‐ sultats – la fin de la guerre froide, sans guerre et sans uti‐