Chéticamp se trouve une nouvelle médecin même en pleine pénurie
La pénurie de logements et les grandes listes de pa‐ tients sont parmi les défis qui nuisent au recrute‐ ment en région rurale en Nouvelle-Écosse. Mais le vil‐ lage de Chéticamp au CapBreton semble avoir trouvé une manière de contour‐ ner ça.
Le Dr Marcel Aucoin a été médecin de famille à Chéti‐ camp pendant 26 ans. Il a pris sa retraite le mois dernier, mais pas avant d'avoir recruté son propre médecin de rem‐ placement, la fille d'un de ses collègues.
C'était une solution facile, pour notre situation, dit-il.
Il raconte comment les médecins de Chéticamp ont discuté de son plan de relève pendant près de cinq ans pour combler le vide qu'il lais‐ serait derrière lui.
Lorsqu'un médecin essaie de déménager dans une ré‐ gion où il y a un manque de soutien, ça diminue les chances qu'il reste parce que les demandes sont trop im‐ portantes, explique-t-il.
C'est beaucoup plus facile de recruter quelqu'un qui a des racines dans la région, avec un soutien familial, des amis, et un système de sou‐ tien social déjà en place.
Le Dr Marcel Aucoin croit aussi qu’une des raisons pour lesquelles le petit village aca‐ dien a réussi à retenir les mé‐ decins est grâce à l’esprit colla‐ boratif au centre de santé communautaire Sacré-Coeur.
Nous avons une bonne équipe, un bon système en place, nous nous soutenons mutuellement, dit-il.
Ça invite un certain nombre de résidents et d'étu‐ diants en médecine à venir.
Une relève de la région
L'un de ces étudiants en médecine était le Dr Michel Chiasson. Il a commencé à l'hôpital il y a environ 20 ans après avoir fait un stage chez le Dr Marcel Aucoin.
Il a vu les avantages d'une pratique familiale rurale et a décidé de s'installer à Chéti‐ camp et d'y construire sa vie.
Il a de la famille dans la ré‐ gion et il dit que ses racines l’ont aidé à rester.
Il n'y a aucun mystère que cette idée que chaque région développe ses médecins semble fonctionner,dit-il.
Michel Chiasson espère que les admissions dans les écoles de médecine vont prendre en compte l’origine des candidats pour qu’il y ait une large représentation de candidats ruraux.
Ça augmenterait les chances d’avoir des médecins qui s'installeraient dans les zones rurales, selon lui.
Initiatives des écoles de médecine
L'Université Dalhousie y travaille.
En 2019, l'établissement a introduit une expérience en médecine familiale où tous les étudiants en médecine de première année passent six demi-journées avec un méde‐ cin de famille.
Les étudiants doivent aus‐ si passer une semaine à ob‐ server un médecin rural du‐ rant le programme appelée la semaine rurale.
Et un nouveau partenariat entre l’École de médecine de Dalhousie et l'Université du Cap-Breton sera en place cet automne.
L'Université du Cap-Breton va parrainer cinq places pour les candidats ruraux de la
Nouvelle-Écosse dans l'espoir d'atténuer la pénurie de mé‐ decins de famille sur l’île.
Il y a aussi un programme de stages qui permet à quatre étudiants en médecine de passer toute leur troisième année de formation en méde‐ cine auprès de médecins au Cap-Breton.
Le programme s'est aussi étendu à la côte sud de la
Nouvelle-Écosse.
Un porte-parole de Dal‐ housie affirme que le pro‐ gramme de stage renforce les liens des étudiants avec la communauté et leur donne une meilleure idée de la pra‐ tique en milieu rural dans l'es‐ poir qu'ils reviendront un jour y travailler.
Le Dr Aucoin ne pense pas qu'il existe une formule ma‐ gique pour la rétention des médecins en milieux ruraux, mais à son avis recruter un étudiant qui a le goût de re‐ tourner dans sa communauté d'origine est idéal.
Avec les informations de Emily Latimer de CBC
mants de contamination à l’arsenic.
Zone tampon : toujours dans les cartons?
Alors que Glencore ne considère toujours pas l’éta‐ blissement d’une zone tam‐ pon impliquant le déplace‐ ment de plus de 80 rési‐ dences, l’option semble tou‐ jours étudiée par la santé pu‐ blique.
Historiquement, votre ville a été construite très proche de l’industrie, rappelle le Dr Stéphane Trépanier. Dans ce contexte-là, oui, la zone tam‐ pon peut être considérée comme une solution possible. Est-ce qu’on a décidé par rap‐ port à ça? Pas du tout. Est-ce que ça fait partie de tout l’éventail de ce qui peut être fait? Oui.
Saisissant la balle au bond, le Dr Boileau a rapidement rectifié le tir.
Le Dr Trépanier explique bien toutes les options pos‐ sibles dans le dossier. Mais comme directeur national, je vous répète qu’on a fixé nos niveaux que nous jugeons sé‐ curitaires et nous compre‐ nons qu’il n’est pas question d’une zone tampon pour les atteindre, précise le Dr Boi‐ leau.
Norme de 15 ng : Ce n’est pas ce que nous sou‐ haitons
Le Dr Boileau a été ques‐ tionné à de multiples reprises sur les fondements de la re‐ commandation de la santé publique visant à réduire la concentration annuelle moyenne d’arsenic à 15 nano‐ grammes d’arsenic par mètre cube d’air (ng/m3) d’ici cinq ans.
Le délai de cinq ans, ce n’est pas ce que nous souhai‐ tons. Quand on présente ce qui nous apparaît sécuritaire pour les enfants, c’est ce que nous souhaitons voir être ins‐ tauré dès maintenant, af‐ firme-t-il.
Il n’y a pas de raison qu’on n’exige pas la norme québé‐ coise de 3 nanogrammes. Il n’y a pas de motifs pour des compromis, il faut qu’on at‐ teigne la norme et ça doit être fait le plus rapidement pos‐ sible.
Le Dr Luc Boileau Le directeur national de santé publique, ainsi que les conseillers scientifiques de l’INSPQ, soit Stéphane Perron et Mathieu Valcke, en ont éga‐ lement profité pour souligner que le meilleur moyen de pro‐ téger rapidement les enfants et les populations vulnérables est la décontamination des sols.
Il s’agit donc de l’approche préconisée à court terme pour le quartier Notre-Dame et les environs. Les travaux de décontamination seront fi‐ nancés directement par la Fonderie Horne.
Plus d’initiatives de dé‐ pistage
Selon le Dr Boileau, des dé‐ marches seraient déjà en cours pour améliorer les capa‐ cités de dépistage de cancers du poumon à Rouyn-Noran‐ da.
C’est plus qu’envisagé. J’ai discuté avec la direction du Programme québécois de cancérologie pour ramener ça ici, affirme-t-il.
Des explications détaillées seront également fournies aux professionnels de la santé afin qu’ils soient mieux ou‐ tillés pour détecter les effets d’une potentielle surexposi‐ tion aux métaux lourds sur la santé de leurs patients.
On fait ça pour bien capter ce qu’il y a à capter. C’est capi‐ tal de maintenir une bonne surveillance de l’état de santé de la population. On est ca‐ pable d’avoir ces données-là et ça va être fait, signale le Dr Boileau.
D’ici là, une consultation publique se tiendra à partir du 6 septembre prochain. Le plan détaillé de réduction des émissions de la fonderie sera dévoilé et analysé par les ex‐ perts de l’INSPQ. Le Dr Boi‐ leau a d’ailleurs précisé qu’il ne s’est toujours pas entrete‐ nu avec des représentants de Glencore ou de la Fonderie Horne.