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Pénurie de personnel : la Villa Beauséjour de Caraquet doit fermer une aile de soins

- René Landry

La direction du foyer de soins Villa Beauséjour, à Caraquet, veut redoubler d'efforts devant les défis que pose le manque d'em‐ ployés.

La Villa Beauséjour a ré‐ cemment dû fermer une de ses quatre ailes, ce qui réduit le nombre de lits à une soixantain­e, au lieu des 80 lits habituels.

Mais cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, assurer la directrice générale, Annie Lacombe.

Elle estime qu'il manque entre 15 et 20 employés : des préposées, des infirmière­s, auxiliaire­s et immatricul­ées.

On essaie de voir com‐ ment on peut travailler au ni‐ veau de recrutemen­t et de la rétention pour augmenter notre bassin d'employés et d'être capables à nouveau d'admettre des résidents dans ces chambres-là et de re‐ venir au maximum de sa ca‐ pacité de 80 lits, assure-t-elle.

Des pistes de solution

Annie Lacombe men‐ tionne un cours d'assistant préposé aux soins au collège communauta­ire en collabora‐ tion avec des foyers de soins.

Il est de plus courte durée que le cours de préposé qui est donné habituelle­ment, précise-t-elle. Donc, l'employé est prêt rapidement à tra‐ vailler. Le financemen­t est fourni aussi et l'employé tra‐ vaille directemen­t dans le foyer pour son stage.

Il y a également un comité de recrutemen­t et de réten‐ tion à la Villa Beauséjour, mais qui n'a pas été en mesure de se réunir souvent au cours des dernières semaines en rai‐ son des vacances estivales.

Certains, comme la direc‐ trice générale, doivent parfois changer de rôle pendant un certain temps.

Étant infirmière immatri‐ culée de profession, j'ai dû al‐ ler prêter main-forte aux soins et délaisser un peu mes tâches de directrice générale. Ça ralentit un peu nos efforts, mais on regarde encore com‐ ment faire pour innover et tenter d'inciter les gens à se former dans ces domaines-là.

Annie Lacombe, directrice générale de la Villa Beauséjour de Caraquet

Le ministère du Dévelop‐ pement social du NouveauBru­nswick ne veut pas parler du cas de ce foyer en particu‐ lier, mais fait état de ses ef‐ forts pour améliorer les choses.

Le ministère travaille acti‐ vement avec l'Associatio­n des foyers de soins du NouveauBru­nswick, les régies régio‐ nales de la santé et la Santé publique pour explorer des pistes de solutions, notam‐ ment en ce qui concerne le re‐ crutement internatio­nal, ré‐ pond le ministère par courriel.

Julie Weir, cheffe de la di‐ rection de l'Associatio­n des foyers de soins du NouveauBru­nswick, assure que l'orga‐ nisation travaille fort pour tenter d'améliorer le recrute‐ ment et la rétention d'em‐ ployés.

Ces défis ne sont pas uniques aux soins de longue durée au Nouveau-Brunswick, c'est un problème au plan na‐ tional, insiste-t-elle. On tra‐ vaille en collaborat­ion avec le ministère du Développem­ent social et celui de la Santé pour tenter d'améliorer le recrute‐ ment par des moyens créatifs et innovateur­s. Nous priori‐ sons bien sûr le secteur des soins de longue durée.

Ne pas baisser les bras

Malgré le contexte difficile et la hauteur du défi, il n'est pas question pour la direc‐ trice générale de la Villa Beau‐ séjour de baisser les bras.

Je suis de nature plutôt op‐ timiste, affirme-t-elle. Je tente de me concentrer sur les points positifs, tout en es‐ sayant de trouver des solu‐ tions à ce qui va moins bien. Mais, j'ai parfois de la difficul‐ té à rester optimiste parce que je vois que l'état dans le‐ quel on se trouve est générali‐ sé, à l'échelle provincial­e et nationale. On vient à se de‐ mander où on va trouver ces employés.

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