Mara Pistachio veut créer une scène drag plus inclusive à Saskatoon
Alors que les drag-queens sont maintenant bien connues du grand public, les interprètes de drag al‐ ternative de la Saskatche‐ wan doivent encore redou‐ bler d'efforts pour se tailler une place sous les projec‐ teurs, affirme Mara Pista‐ chio. Une situation à la‐ quelle l'artiste aimerait re‐ médier.
C’est en 2019 qu'iel a été introduit à la scène de la drag de Saskatoon.
Radio-Canada a choisi de respecter le choix de l'identi‐ té de genre de la personne présente dans cet article et utilisera le pronom neutre iel (il/elle) pour la caractériser.
Nous avons dû faire un choix pour les accords de genre des participes passés et des adjectifs. Nous avons opté pour le masculin par‐ tout uniquement par souci d'uniformité.
J’ai commencé à regarder du drag; c’était vraiment des spectacles locaux. Tout de suite, ça m’a passionné!, se rappelle-t-iel.
Quelques mois plus tard, Mara Pistachio a décidé de se lancer.
Je me suis dit : "Pourquoi ne pas le faire moi-même?" Mara Pistachio
Tout d'abord drag-king, Mara Pistachio a ensuite choi‐ si de devenir drag-monarch.
Pour les gens qui font du style non binaire, c’était dragmonarch, explique-t-iel. C’est ça qui est plus connu donc c'est ça que j'utilisais comme titre au début.
Iel sent cependant qu’il y a moins de possibilités pour ces formes artistiques moins conventionnelles.
Je trouve, dans notre com‐ munauté, que j’ai moins de possibilités que des dragqueens.
Mara Pistachio
C’est vraiment dommage parce qu'il y a tellement de personnes qui ont beaucoup de talents, qui sont oubliés et sont mis à l’écart. Moi aussi je suis l'une de ces personnes.
Mara a finalement décidé de créer son propre style de drag, un style dans lequel iel se sent beaucoup mieux.
Moi, je fais du drag féé‐ rique. C’est inspiré par les fées, les elfes... Tout ce qui est fan‐ tastique. Mon style féérique est assez non binaire. Je trouve qu'avec cette identité de fée, on n’a pas besoin de mettre de règles dessus.
Se faire une place
Mara Pistachio a récem‐ ment organisé un spectacle inclusif où toutes les formes de drag ont pu performer.
Il y a notamment eu des performances centrées sur les cultures autochtones, les identités trans, la culture cel‐ tique et la sorcellerie.
J’avais une performance en français et une performance pour montrer ma culture sué‐ doise et pour représenter le peuple sami, du nord de la Suède, explique Mara Pista‐ chio.
La représentation, organi‐ sée le 28 août dernier en après-midi à l'église Grosve‐ nor United de Saskatoon, a permis à des gens de tous les âges d'assister au spectacle.
Mara Pistachio a animé ielmême l’événement, tant en anglais qu'en français.
Iel aimerait maintenant que les spectacles comme ce‐ lui-ci deviennent un rendezvous régulier. Un deuxième spectacle est d'ailleurs déjà planifié au mois d'octobre en collaboration avec la Fédéra‐ tion des francophones de Sas‐ katoon.