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Le ciel s’éclaircit pour la deuxième tentative de lancement d’Artemis l, samedi

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La NASA tentera de lancer samedi après-midi la mis‐ sion lunaire Artemis l à partir du pas de tir 39B du Centre spatial Kennedy, en Floride. Les responsabl­es de la mission profiteron­t d’une période favorable de 2 heures à partir de 14 h 17 (HAE).

Vendredi, le bureau mé‐ téorologiq­ue de la NASA esti‐ mait que la probabilit­é de conditions favorables pour le décollage était autour de 60 %.

Lundi dernier, une pre‐ mière tentative de lancement avait été interrompu­e au der‐ nier moment à cause du si‐ gnal d’un capteur qui indi‐ quait un problème de refroi‐ dissement de l'un des quatre moteurs principaux. Les ingé‐ nieurs ont déterminé depuis qu'il s'agissait d'un capteur défectueux.

Un autre problème de fuite lors du remplissag­e des réservoirs de carburant a aus‐ si été réglé.

Ce baptême de l’air du pro‐ gramme Artemis se fera sans astronaute­s, mais il permettra de tester l’ensemble des élé‐ ments du nouveau pro‐ gramme lunaire américain, dont la mégafusée SLS (Space Launch System) et la capsule Orion.

L'un des objectifs princi‐ paux de la mission est de tes‐ ter le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (5 mètres de dia‐ mètre) pour s’assurer qu’il peut supporter une vitesse de 40 000 km/h et une tempéra‐ ture de 2800 °C. Lors du re‐ tour, le vaisseau sera freiné jusqu'à 480 km/h par l'atmo‐ sphère, puis à 32 km/h par 11parachut­es, jusqu'à son amerrissag­e dans le Pacifique.

La mission suivra une tra‐ jectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, le premier vaisseau spatial avec équi‐ page à quitter l'orbite ter‐ restre basse et à atteindre l’or‐ bite lunaire en décembre 1968. Orion se rendra toute‐ fois à des dizaines de milliers de kilomètres au-delà de la Lune, plus loin qu'aucun vais‐ seau habité n'a jamais voya‐ gé.

Notre dossier consacré au programme Artemis.

Artemis étape l, étape par

La fusée SLS atteindra la période de force atmosphé‐ rique maximale en 90 se‐ condes. Après avoir largué les propulseur­s d’appoint, les panneaux du module de ser‐ vice et le système d'interrup‐ tion de lancement, les mo‐ teurs de l'étage central s'éteindront. L'étage central se séparera alors du vaisseau spatial.

Orion se mettra d'abord en orbite autour de la Terre, puis elle déploiera ses pan‐ neaux solaires. Le moteur-fu‐ sée du deuxième étage lui donnera la grande poussée nécessaire pour se diriger vers la Lune.

Ensuite, environ 1 h 50 après le décollage, Orion se séparera du deuxième étage. À ce moment, dix microsatel‐ lites de la taille d’une boîte à chaussures, appelés Cube‐ Sats, seront déployés. Ils per‐ mettront de réaliser plusieurs expérience­s et démonstra‐ tions technologi­ques. Pesant environ 11 kilogramme­s cha‐ cun, ils sont entreposés dans l'adaptateur qui relie les deux étages.

En direction de la Lune

La capsule Orion, propul‐ sée par le module de service, prendra ensuite la direction du satellite naturel de la Terre.

Après un voyage de 4 jours et de 394 500 km, la capsule entrera dans l’assistance gra‐ vitationne­lle de la Lune. Elle passera à 100 km de distance de la Lune avant d’entre‐ prendre une orbite rétro‐ grade.

Le chemin du retour

Au jour 20, Orion sera pla‐ cée sur une orbite de trans‐ fert vers la Terre avant d'en‐ treprendre son voyage de re‐ tour. Au jour 25, la capsule et le module de service se sépa‐ reront, et la rentrée atmo‐ sphérique sera entamée. L’opération, qui comprend la rentrée, le déploiemen­t des parachutes et l’amerrissag­e, devrait durer une trentaine de minutes. La capsule sera récupérée par un navire de la marine américaine au large de San Diego.

Des nants passagers éton‐

Un mannequin, baptisé Moonikin Campos, sera instal‐ lé dans le siège du comman‐ dant. Vêtu de la nouvelle combinaiso­n de la NASA, il en‐ registrera l'accélérati­on et les vibrations subies.

Également du voyage : deux bustes, nommés Helga et Zohar. Ils sont composés de matériaux imitant des os et des organes humains. L'un sera vêtu d'une veste antira‐ diation, l'autre non.

Des capteurs permettron­t d'évaluer les taux de radiation reçus, notamment dans l'es‐ pace lointain, où elles sont bien plus importante­s.

Le but ultime du pro‐ gramme Artemis est d'établir une présence humaine du‐ rable sur la Lune, afin d'ap‐ prendre à vivre dans l'espace lointain, et de tester toutes les technologi­es nécessaire­s à un aller-retour vers Mars.

Un équipage prendra part à la mission Artemis II prévue en mai 2024, à laquelle un as‐ tronaute canadien participe‐ ra. À partir de 2025, la troi‐ sième mission du programme verra deux astronaute­s fouler la surface lunaire.

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