Luttes à surveiller dans le Grand Montréal : la forteresse libérale encerclée
La grande région métropo‐ litaine fait l'objet de toutes les convoitises cette an‐ née. Montréal, Laval, les Laurentides, Lanaudière et la Montérégie regroupent à elles seules plus de la moitié des circonscriptions du Québec (71 sur 125), et au moins quatre partis, voire davantage, peuvent prétendre y faire élire des députés. Portrait des luttes à surveiller le 3 octobre au soir, inspiré des projections établies par le site Qc125.
MONTRÉAL (27 circons‐ criptions)
Le Parti libéral du Québec (PLQ), qui, traditionnellement, peut compter sur une ving‐ taine de victoires faciles sur l’île de Montréal, est cette an‐ née menacé de tous les côtés, notamment par la Coalition avenir Québec (CAQ) qui, pro‐ pulsée dans les sondages, es‐ père faire des gains dans cer‐ taines circonscriptions plus francophones, comme An‐
jou–Louis-Riel et Mar‐ quette.
Mais des luttes à trois sont aussi à prévoir avec Québec solidaire (QS) dans MauriceRichard, dans Saint-Henri– Sainte-Anne – où se pré‐ sente la cheffe libérale Domi‐ nique Anglade – et dans Ver‐ dun.
À surveiller également : Ca‐ mille-Laurin (anciennement Bourget), une circonscription caquiste où le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, est candidat, mais qui est également dans la mire de QS, qui sera repré‐ senté par l’avocate et mili‐ tante Marie-Ève Rancourt.
Le PQ, qui n’a plus aucun député sur l’île de Montréal depuis 2018, aimerait égale‐ ment reprendre son ancien château fort de Rosemont, et espère que son candidat, le comédien Pierre-Luc Brillant, arrivera à se faufiler entre le député sortant Vincent Maris‐ sal (QS) et la candidate ca‐ quiste Sandra O’Connor.
Enfin, bien malin celui qui pourra prédire l’impact des candidatures des chefs du Bloc Montréal (Balarama Hol‐ ness dans Notre-Dame-deGrâce) et du Parti canadien du Québec (Colin Standish dans Westmount–Saint-Louis), qui reprochent au PLQ de s’être coupé de sa base et dont le discours est abondamment relayé par la presse anglo‐ phone.
LAVAL (6 circonscrip‐ tions)
Toute proportion gardée, c’est peut-être à Laval que les duels entre le PLQ et la CAQ seront les plus nombreux : quatre des six circonscrip‐ tions de l’île Jésus pourraient basculer le 3 octobre au soir.
En 2018, le parti de Fran‐ çois Legault a fait une pre‐ mière percée à Laval en fai‐ sant élire dans Sainte-Rose son candidat Christopher Skeete, devenu depuis l'ad‐ joint parlementaire du pre‐ mier ministre pour les rela‐ tions avec les Québécois d'ex‐ pression anglaise.
Cette fois, la CAQ entend prendre Fabre, Mille-Îles et Vimont, mais surtout Lavaldes-Rapides, une circonscrip‐ tion « baromètre » qui vote normalement pour le parti susceptible de former le gou‐ vernement et qui lui a échap‐ pé de peu il y a quatre ans, le candidat libéral Saul Polo ayant été réélu avec une ma‐ jorité d’à peine 271 voix.
Mais le PLQ n’entend pas s’en laisser imposer. Il a no‐ tamment recruté trois candi‐ dats issus de la scène munici‐ pale, soit Virginie Dufour (an‐ ciennement du Mouvement lavallois) dans Mille-Îles, Mi‐ chel Trottier (du Parti Laval) dans Sainte-Rose et Sonia Beaudelot (candidate à la mai‐ rie en 2017 et brièvement cheffe d’Action Laval en 20202021) dans Fabre.
En 2022, seule la circons‐ cription de Chomedey semble imprenable pour les ca‐ quistes. Le député indépen‐ dant Guy Ouellette, qui avait été exclu du caucus libéral quelques jours après les élec‐ tions de 2018, ne se repré‐ sente pas, mais il sera pour le moins ardu pour la CAQ de surmonter l’avance de 8000 voix qu’il avait obtenue il y a quatre ans.
LAURENTIDES/LANAU‐
DIÈRE (17 circonscriptions)
Si les luttes s’annoncent particulièrement serrées à La‐ val, il en est tout autrement dans les 17 autres circonscrip‐ tions de la Rive-Nord. En 2018, la CAQ a remporté 16 d’entre elles et, pour l’instant, rien n’indique que la tendance s’in‐ versera cette année. Au contraire.
Les troupes de François Legault ont cette fois l’oeil sur
Joliette, le dernier bastion péquiste à l’ouest de Jon‐ quière. Cette circonscription de Lanaudière sera chaude‐ ment disputée en raison du départ de Véronique Hivon, une députée particulièrement populaire, qui l’avait emporté par plus de 4400 votes en 2018.
Le PQ présente aussi dans Masson un candidat vedette, l’avocat spécialisé en immigra‐ tion Stéphane Handfield, dans l’espoir de déloger le dé‐ puté d’arrière-ban Mathieu Lemay. Mais l’objectif s’avère ambitieux : la CAQ avait rem‐ porté la victoire dans cette cir‐ conscription grâce à une avance d’un peu plus de 11 000 voix en 2018.
La CAQ présente par ailleurs deux nouvelles ve‐ nues dans des circonscrip‐ tions qui, à première vue, de‐ vraient lui demeurer fidèles : l’ex-PDG du CIUSSS du CentreSud-de-l’Île-de-Montréal Sonia Bélanger tentera de succéder à Marguerite Blais dans Pré‐ vost, alors que l’ex-journaliste Pascale Déry voudra rempla‐ cer Lise Lavallée dans Repen‐ tigny.
MONTÉRÉGIE (21 circons‐ criptions)
Enfin, en Montérégie, la CAQ a des visées sur trois cir‐ conscriptions libérales de la Rive-Sud, dont La Pinière, à Brossard, et Laporte, à SaintLambert, qui semblent pre‐ nables depuis l’annonce des départs des députés Gaétan Barrette et Nicole Ménard.
Vaudreuil pourrait aussi virer du rouge au bleu, même si Marie-Claude Nichols se re‐ présente.
La lutte s’annonce égale‐ ment intéressante dans Ma‐ rie-Victorin, à Longueuil, où l’on assistera à un match re‐ vanche entre Shirley Doris‐ mond, élue pour la CAQ au terme d’une élection partielle en avril dernier avec un peu moins de 800 voix d’avance, et Pierre Nantel, du PQ. Dé‐