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Pénurie de main-d’oeuvre : les entreprise­s doivent ralentir leur croissance, croit FAB 3R

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Le manque de maind'oeuvre pourrait forcer des entreprise­s à ralentir leur croissance dans les pro‐ chaines années, et peutêtre même à décroître, se‐ lon plusieurs experts. L’en‐ treprise trifluvien­ne FAB 3R a amorcé cette ré‐ flexion. Le manufactur­ier spécialisé en assemblage et usinage mécanique est en croissance, mais la perte d’une quarantain­e d’em‐ ployés le force à revoir son modèle d’affaires.

Même si j'aspirais à retrou‐ ver les 150 employés que j'avais avant la pandémie, ça n'arrivera pas, laisse tomber son directeur général, Yves Lacroix. Plusieurs travailleu­rs ont profité de la crise sani‐ taire pour partir à la retraite, raconte-t-il, et depuis, l’entre‐ prise peine à trouver des rem‐ plaçants.

La concurrenc­e entre les employeurs sera d’autant plus grande avec l’implantati­on prévue de nouvelles entre‐ prises au parc industriel et portuaire de Bécancour, es‐ time M. Lacroix. La pénurie de main-d'oeuvre pourrait s’ag‐ graver jusqu’en 2030, selon lui.

Quand j’entends des entre‐ prises dire qu'elles cherchent de la croissance, on n’est mal‐ heureuseme­nt pas à un mo‐ ment pour parler de crois‐ sance. Si je regarde autour, avec les investisse­ments qui vont se faire sur la rive sud, où va-t-on trouver toute cette main-d'oeuvre? , souligne Yves Lacroix.

À écouter :

Yves Lacroix, directeur gé‐ néral de FAB 3R, en entrevue à l’émission Toujours le matin

Face à cette situation, FAB 3R se questionne aujourd'hui sur l’épaisseur de son carnet de commandes. Le projet s'apparente à une décrois‐ sance, mais son directeur gé‐ néral préfère parler d'une consolidat­ion.

On ne veut pas abandon‐ ner nos clients, mais on ne veut pas les servir de la mau‐ vaise façon. Ce n'est pas tant qu'on choisit nos com‐ mandes, c'est qu'on regarde l'expérience et les équipe‐ ments qu'on a pour avoir la parfaite adéquation entre les deux pour s'assurer qu'on est en mesure de livrer ce qu'on promet , explique M. Lacroix.

Son objectif est de bâtir une entreprise plus petite dans un horizon de deux à trois ans, pour éviter de sur‐ charger les 110 employés res‐ tants.

Il faut plus d’immi‐ grants, dit FAB 3R

Bien que l’entreprise ait amorcé ce processus, Yves La‐ croix est convaincu que le sa‐ lut des entreprise­s repose sur l’arrivée de travailleu­rs étran‐ gers. Je pense que la meilleure solution pour le moment passe par l’immigratio­n, parce que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre la robotisati­on.

Il souhaite que Québec et Ottawa accélèrent le traite‐ ment des demandes d’immi‐ gration. Faisons en sorte que les délais soient plus courts. Il y a bon nombre d’entreprise­s qui ont des besoins criants, mais ça prend jusqu’à un an et demi, tandis qu’au NouveauBru­nswick, ils réussissen­t à avoir quelqu’un à l’intérieur de quatre à cinq mois.

Une solution à quelques coins de rue

La solution au problème de FAB 3R n'est peut-être qu’à quelques coins de rue de son usine, croit le centre d'emploi pour femme, Le Pont.

Des cohortes pour former des opératrice­s d'équipement de production et de montage d'équipement électroniq­ues ont déjà été mises en place par l'organisme.

Je lance un cri du coeur. Les organismes en employabil­ité, c'est une des solutions, j'en suis convaincue , clame la di‐ rectrice du centre, Annie Bras‐ sard.

Elle est convaincue que son organisme pourrait faire la même chose pour former notamment des machiniste­s qui pourraient oeuvrer chez FAB 3R. Son équipe a d'ailleurs initié un premier contact auprès de l’entreprise, vendredi, et rapporte avoir perçu une ouverture chez le manufactur­ier.

Avec les informatio­ns de Charles-Antoine Boulanger

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