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Le groupe d’experts qui conseille la province aurait maintenu la période d'isolement

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Les membres du Groupe consultati­f scientifiq­ue on‐ tarien de lutte contre la COVID-19 affirment qu'ils auraient déconseill­é à la province d'éliminer les exi‐ gences d'isolement pour les personnes atteintes de la COVID-19 s'ils avaient été consultés à ce sujet.

Le Dr Kieran Moore, méde‐ cin hygiéniste en chef, a décla‐ ré mercredi que les personnes dont le test de dépistage de la COVID-19 est positif n'ont plus besoin d'être isolées pen‐ dant cinq jours, une approche qu'il a qualifiée de pratique et pragmatiqu­e.

Le Dr Fahad Razak, direc‐ teur scientifiq­ue du Groupe consultati­f scientifiq­ue onta‐ rien de lutte contre la COVID19 – qui doit être dissous par le gouverneme­nt la semaine prochaine – a réagi en indi‐ quant que le groupe n'avait pas officielle­ment évalué la décision du gouverneme­nt. Il a précisé que le comité n'a pas toujours été consulté sur les mesures de lutte contre la pandémie.

De possibles répercus‐ sions sur le système de san‐ té

Selon M. Razak, ce change‐ ment pourrait mettre davan‐ tage de pression sur le sys‐ tème de santé de l'Ontario.

Des hôpitaux de la province ont fermé leurs urgences pen‐ dant des heures ou des jours cet été, essentiell­ement en raison d’un manque de per‐ sonnel.

J'y vois un risque impor‐ tant pour le système de san‐ té, a-t-il indiqué. Cette vague ne s'est pas résorbée autant que nous l’aurions souhaité.

J'aimerais que les mesures de santé publique demeurent au moins aussi strictes qu'elles le sont actuelleme­nt, a-t-il ajouté.

Craintes pour les élèves

En annonçant la fin de l'isolement obligatoir­e, le Dr Moore a déclaré qu'une meilleure ventilatio­n et un meilleur nettoyage dans les écoles, combinés au niveau d'immunisati­on en Ontario, signifient que nous pouvons maintenant avoir une ap‐ proche plus permissive du re‐ tour.

Toutefois, le Dr Gerald Evans, également membre du groupe d'experts qui conseille le gouverneme­nt, estime lui aussi qu'il est beaucoup trop tôt pour lever la règle d'isole‐ ment.

Ce n'est pas une façon de gérer la pandémie à cette étape, a déclaré M. Evans. Je pense que l'on se laisse guider par une pensée très, très sim‐ pliste.

L'hiver a été difficile, en ce qui a trait à la COVID-19, dans l'hémisphère Sud, a-t-il ajouté. Et les données provenant des États-Unis, où la plupart des écoles ont déjà commencé, font état d'une augmentati­on considérab­le des cas.

L'éliminatio­n de la règle d'isolement m'inquiète parce que je crains que cela se pro‐ duise ici aussi, a-t-il ajouté.

Contre une approche générale pour tous les vi‐ rus

La province s'éloigne éga‐ lement des directives spéci‐ fiques à la COVID-19 en faveur d'une approche commune pour plusieurs virus. Cela si‐ gnifie que les dernières direc‐ tives s'appliquent à d'autres maladies comme la grippe et les infections pulmonaire­s causées par le virus respira‐ toire syncytial.

Or, selon M. Evans, cette approche est problémati­que, car les virus sont tous diffé‐ rents et ont leur propre pé‐ riode de contagion.

Il est beaucoup trop tôt pour adopter ce type d'ap‐ proche pour la COVID, alors que la saison de la grippe ap‐ proche, et cela laisse entendre que tous les virus respira‐ toires sont identiques, ce qui n'est pas vrai, a-t-il déclaré.

Santé publique Ontario a signalé jeudi que 72 per‐ sonnes sont mortes de la CO‐ VID-19 entre le 21 et le 27 août, contre 62 la semaine précédente.

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