Radio-Canada Info

Premier jour de programmat­ion pour la télévision de Radio-Canada

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Le 6 septembre 1952, c'est jour d'inaugurati­on de la télévision au Canada. CBFT Montréal, la pre‐ mière chaîne de télévision de Radio-Canada, entre of‐ ficielleme­nt en ondes. Coup d'oeil sur cette pre‐ mière journée de program‐ mation.

Il y a 70 ans, lorsque RadioCanad­a se lance dans l’aven‐ ture de la télévision, rares sont les Canadiens qui pos‐ sèdent un téléviseur. Ces der‐ niers doivent se contenter de capter les chaînes de télévi‐ sion américaine­s. En Europe, des services de télévision­s pu‐ bliques existent depuis plu‐ sieurs années.

Le 6 septembre 1952, après quelques émissions ex‐ périmental­es, Radio-Canada donne le coup d’envoi de sa première station de télévi‐ sion : CBFT Montréal. CBLT To‐ ronto suivra le 8 septembre.

Le documentai­re Les cou‐ lisses de la télévision s’inscrit dans cette journée d’inaugu‐ ration. On y présente le pro‐ cessus de production d’une émission de télévision et les différents corps de métier im‐ pliqués. Signe que la télévi‐ sion est encore méconnue par les Canadiens, Radio-Ca‐ nada choisit d’en montrer les rouages avant de plonger dans la programmat­ion régu‐ lière.

Parmi les émissions à l’ho‐ raire lors de cette première, on compte aussi une émis‐ sion de variétés bilingue, la cé‐ rémonie inaugurale animée par Henri Bergeron et, comme en témoigne cette ar‐ chive, des souhaits envoyés par la BBC.

En Grande-Bretagne, les débuts de la télévision de la BBC remontent à près de 16 ans. George Barnes, direc‐ teur de la télévision britan‐ nique, et Sylvia Peters, grande vedette de la chaîne, pré‐ sentent leurs hommages à la télévision canadienne. Fait à noter : Ils s'adressent en fran‐ çais aux téléspecta­teurs cana‐ diens.

C'est qu'à ses débuts, la station CBFT Montréal est bi‐ lingue. Au cours des pre‐ miers mois de diffusion, la sta‐ tion émet environ 18 heures de télévision par semaine. La programmat­ion est donc concentrée en soirée. Elle commence habituelle­ment à 17 h 30 avec une émission pour enfants, puis offre en al‐ ternance des émissions en français et en anglais. Pépinot et Capucine, La Soirée du ho‐ ckey et La famille Plouffe fe‐ ront partie des grands succès de la première année de la té‐ lévision canadienne.

En janvier 1954, l’ouverture de la station anglaise CBMT à Montréal règle un irritant de taille pour les téléspecta­teurs de part et d’autre. De bilingue, le canal 2 devient désormais exclusivem­ent français.

À la fin de sa deuxième an‐ née, la télévision de Radio-Ca‐ nada touche plus de 60 % de la population. Quant au nombre de téléviseur­s, il at‐ teint le million au Canada. Une progressio­n fulgurante lorsqu’on sait qu’en 1952, c’est environ 7500 appareils que comptait la grande région de Montréal.

« Aujourd'hui 6 septembre 1957, 8 h 30, de Montréal, Ra‐ dio-Canada vous présente la 16 353e émission de télévision de langue française ».

Le 6 septembre 1957, une émission spéciale animée par Henri Bergeron souligne le 5e anniversai­re de CBFT Montréal, la première chaîne de télévision au Cana‐ da.

Dans l’extrait que nous vous présentons, le journa‐ liste René Lévesque présente les progrès accomplis depuis l’avènement de la télévision canadienne.

Il permet aux téléspecta‐ teurs de faire le tour du pla‐ teau de Point de mire, l’émis‐ sion d’affaires publiques qu’il anime depuis un an.

1250 personnes forment à présent la grande équipe de la télévision française de RadioCanad­a

à Montréal, en plus des 11 586 artistes, comé‐ diens, musiciens engagés au cours des cinq dernières an‐ nées dans différente­s produc‐ tions, souligne le journalist­e.

« En cinq ans, autrement dit, toute une zone énorme d'activité, de production, a surgi qui est parmi les plus va‐ riées et à coup sûr les plus fré‐ nétiques qu'on peut voir dans tout le pays. »

En 1957, avec 120 émis‐ sions de télévision diffusées en direct chaque semaine, Montréal est le premier centre de production fran‐ çaise au monde. Toronto a peut-être eu le métro vingt ans avant Montréal , souligne René Lévesque, « mais une chose qui ne changera pas jusqu'à la fin des siècles, c'est que Montréal a eu la télévi‐ sion deux jours avant. »

Devant une carte du Cana‐ da, l’animateur de Point de mire pointe de sa baguette l’étendue du réseau de télévi‐ sion de Radio-Canada qui s’étend presque d’un océan à l’autre. 80 % des Canadiens sont désormais à portée d'un poste d'émissions et il s’est vendu 2,3 millions de télévi‐ seurs en cinq ans.

Autour de ces appareils a surgi toute une industrie qui se ressent jusque dans les commerces. Désormais, la ra‐ dio est dans la petite vitrine de gauche, illustre-t-il. Puis, au milieu de l’étalage, trône le roi des appareils : la télévision.

En complément :

Henri Bergeron, première voix de la télévision cana‐ dienne Le 28 oc‐ tobre 1956, Point de mire en‐ trait en ondes à Radio-Canada Il y a 65 ans : une chaîne de té‐ lévision en français à Ottawa Une émission en couleur de Radio-Canada

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