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Attaques en Saskatchew­an : le fugitif Myles Sanderson est mort

- Vincent H. Turgeon

Myles Sanderson, l’un des deux suspects de la série d’attaques au couteau sur‐ venues dimanche en Sas‐ katchewan, est mort peu après son arrestatio­n mer‐ credi après-midi.

Moins d’une heure avant son arrestatio­n, les autorités avaient envoyé une alerte d’urgence signalant qu’une personne armée d’un couteau se trouvait au volant d’une ca‐ mionnette blanche volée près de Wakaw, à environ 90 km au nord-est de Saskatoon.

Vers 15 h 30, heure de la Saskatchew­an (CST), le véhi‐ cule en question a été repéré sur l’autoroute 11, près du vil‐ lage de Rosthern, à 66 km au nord-est de Saskatoon

Pour assurer la sécurité des autres automobili­stes, les policiers de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) ont dirigé le véhicule vers un fos‐ sé. Les forces de l’ordre ont ensuite encerclé le véhicule et ont confirmé que le conduc‐ teur était bel et bien Myles Sanderson.

Peu après son arrestatio­n, le fugitif s'est trouvé en état de détresse respiratoi­re. Des ambulancie­rs ont été appelés sur les lieux pour l’emmener dans un hôpital de Saska‐ toon, où son décès a été dé‐ claré.

Le service de police de Sas‐ katoon ainsi que l’Équipe d'in‐ tervention de la Saskatche‐ wan en cas d'incident grave mèneront une enquête indé‐ pendante sur les circons‐ tances entourant ce décès.

Pour la commandant­e di‐ visionnair­e de la GRC en Sas‐ katchewan, Rhonda Black‐ more, la fin de cette chasse à l’homme permet à toute la province de pousser un sou‐ pir de soulagemen­t , déclaraite­lle en conférence de presse mercredi.

Or la commandant­e Black‐ more a précisé que la GRC ne connaît toujours pas le motif des attaques qui ont fait 11 morts et 18 blessés

Maintenant que Myles Sanderson est décédé, il se pourrait que nous ne compre‐ nions jamais les motivation­s derrière ces attaques, a-t-elle dit.

Entrée par effraction et vol de camionnett­e

Vers 14h, mercredi, Myles Sanderson serait entré par ef‐ fraction dans la résidence d’une dame à 30 km au nordest de Wakaw. Le fils de cette dernière s’est entretenu avec CBC.

CBC a accepté de ne révé‐ ler le nom ni de cette femme ni de son fils, car elle est la vic‐ time d’un crime alléguée. Se‐ lon son fils, la dame est tou‐ jours en état de choc.

Le fils raconte qu’elle au‐ rait aperçu Myles Sanderson se diriger vers la porte d’en‐ trée de son domicile, qui était verrouillé­e. La mère se serait rapidement réfugiée dans la salle de bain de sa chambre, fermant les deux pièces à clé.

Myles Sanderson aurait fracassé toutes ces portes tandis qu’elle tentait de contacter la police avec son cellulaire.

Selon le récit du fils, le fugi‐ tif était armé d’un couteau, mais a affirmé qu’il ne comp‐ tait pas s’en servir.

Par la suite, Myles Sander‐ son s’est notamment emparé des clés de la camionnett­e de la dame et de son cellulaire.

Selon le fils, le fugitif a de‐ mandé à la femme de le suivre, mais cette dernière a refusé, craignant qu’il ne la tue.

Les autorités ont finale‐ ment été averties par un proche de cette dame, qu’elle avait pu joindre en utilisant une ligne fixe.

La commandant­e Rhonda Blackmore a confirmé les dé‐ tails sur cette entrée par ef‐ fraction et le vol de la camion‐ nette.

Depuis dimanche, les en‐ quêteurs de la GRC ont mené plus de 150 interrogat­oires avec des témoins et des vic‐ times. Onze alertes d’urgence ont également été envoyées à la population.

L’autopsie des victimes de‐ vrait être terminée d’ici la fin de la semaine. Les détails concernant ces autopsies ne seront toutefois pas rendus publics en raison de l’enquête en cours.

Dans une déclaratio­n faite à Vancouver en fin de soirée mercredi, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a d'abord remer‐ cié la GRC d'avoir mobilisé tous ses services au cours des derniers jours. C'est un mo‐ ment extrêmemen­t difficile pour tous ceux qui habitent dans la nation crie de James Smith, en Saskatchew­an et partout au pays. Nos pensées sont avec eux.

Questionné sur les circons‐ tances du décès de Myles Sanderson, Marco Mendicino a répondu aux journalist­es que c'est la raison pour la‐ quelle il y a différente­s en‐ quêtes en cours, dont celle menée par la police de Saska‐ toon.

D'ici à ce que le brouillard soit levé par rapport aux cir‐ constances du décès du fugi‐ tif, la priorité est donnée aux familles des proches des vic‐ times, a répété Marco Mendi‐ cino.

Une vague de soulage‐ ment

De nombreuses personnes à travers la province se sentent soulagées mainte‐ nant que la chasse à l’homme est terminée.

C’est notamment le cas de Darryl Burns, dont la soeur a été tuée dans la tragédie. Ce dernier compte d’ailleurs or‐ ganiser une veillée à la chan‐ delle en l’honneur de la dé‐ funte mercredi soir.

Même son de cloche du côté du Conseil tribal de Sas‐ katoon.

Nous sommes soulagés que Myles Sanderson soit ar‐ rêté et que la chasse à l’homme soit terminée, af‐ firme le chef de l'organisme, Mark Arcand, qui a perdu sa soeur et son neveu dans cette tragédie. Maintenant, les gens peuvent commencer à se sen‐ tir à nouveau en sécurité.

Le moment est venu de commencer à panser nos plaies.

Mark Arcand, chef du Conseil tribal de Saskatoon

Mark Arcand ajoute que les blessés et les proches des victimes auront besoin d’un soutien continu afin de pas‐ ser à travers ce traumatism­e.

Le chef de la Fédération des nations autochtone­s sou‐ veraines de la Saskatchew­an, Bobby Cameron, souligne, quant à lui, que de nom‐ breuses vies ont été altérées pour toujours en raison de cette tragédie.

Nos communauté­s peuvent maintenant com‐ mencer à panser leurs plaies à travers notre culture, notre spirituali­té et d’autres moyens, écrit-il dans un com‐ muniqué.

Dennis Helmuth, le maire de Rosthern, un village situé à environ 6 km des lieux de l’ar‐ restation, affirme quant à lui que sa communauté respire un peu mieux ce soir.

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