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Une cliente d’Air Canada handicapée retrouve son fauteuil roulant inutilisab­le

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Une défenseure de l’acces‐ sibilité, elle-même paraplé‐ gique, a retrouvé son fau‐ teuil roulant « totalement endommagé » à sa sortie d’un vol avec Air Canada cette semaine.

Maayan Ziv dit qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait avant de quitter Toronto pour s'assurer que son fauteuil arri‐ verait en un seul morceau pour une conférence sur l'ac‐ cessibilit­é en Israël.

La PDG de l'applicatio­n d'accessibil­ité AccessNow dit qu'elle a appelé Air Canada pour confirmer qu'ils pou‐ vaient transporte­r son fau‐ teuil roulant lors du vol à TelAviv, et est arrivée quatre heures avant son décollage mercredi pour l'emballer et dire au personnel de la com‐ pagnie aérienne comment le transporte­r en toute sécurité.

Malgré toutes ses précau‐ tions, elle raconte que sa soeur a trouvé son fauteuil roulant totalement endom‐ magé lorsque leur vol de près de 11 heures a atterri jeudi matin.

Personne ne m'a dit que le fauteuil roulant avait été en‐ dommagé, explique Mme Ziv, qui vit à Toronto.

Imaginez que quelqu'un vous coupe les jambes au mo‐ ment où vous arrivez quelque part, image-t-elle.

La femme de 32 ans consi‐ dère son fauteuil roulant comme une extension de son corps. Le lui enlever la dé‐ pouille de son indépendan­ce, de sa mobilité, de sa santé et de son confort, assure-t-elle.

Ce n'est pas la première fois qu'un de ses fauteuils roulants est endommagé ou complèteme­nt cassé pendant un vol. Elle dénonce une sorte de discrimina­tion qui affecte de nombreuses personnes handicapée­s.

Et cela doit changer, ditelle.

Que ce soit Air Canada ou n'importe quelle autre com‐ pagnie aérienne, il doit y avoir un examen approprié et dé‐ taillé de la façon dont nous traitons les personnes handi‐ capées qui voyagent , plaide Maayan Ziv.

Air Canada offre un geste de bonne volonté

Mme Ziv fait remarquer qu'elle peut rester dans son fauteuil roulant dans n’im‐ porte quel mode de trans‐ port, comme les bus et les trains, excepté les avions de passagers.

Cela s’explique par le fait que les personnes en fauteuil roulant sont tenues de s'as‐ seoir dans un siège d'avion pendant les vols, conformé‐ ment à la loi fédérale. Cette régulation doit, selon les dé‐ fenseurs des personnes han‐ dicapées, être abandonnée.

Le mois dernier, le person‐ nel d'Air Transat a fait tomber un homme de 46 ans, qui uti‐ lise également un fauteuil roulant, alors qu'il le transfé‐ rait sur son siège d'avion.

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Le fauteuil roulant de Mme Ziv était évalué à envi‐ ron 30 000 $, selon elle, qui craint devoir passer jusqu'à un an pour se procurer toutes les pièces et en personnali­ser un nouveau. Sans son fau‐ teuil, des douleurs se ré‐ veillent dans tout son corps et elle pourrait ne pas être en mesure de participer à la conférence, intitulée Access Israel, où elle dit qu'elle a été invitée à prendre la parole.

Dans un courriel à CBC, Air Canada affirme que bien que la compagnie transporte avec succès des dizaines de milliers de clients qui utilisent des aides à la mobilité, dans ce cas, ils n'ont pas atteint leurs niveaux de service normaux.

Nous avons immédiate‐ ment répondu aux préoccu‐ pations de cette cliente à l'aé‐ roport, notamment en orga‐ nisant un service de fauteuils roulants spécialisé pour répa‐ rer les dégâts, indique le com‐ muniqué de la compagnie aé‐ rienne.

Nous avons offert à la cliente un bon en guise de geste de bonne volonté, et nous restons engagés avec le client pour nous assurer que l'appareil est réparé.

Maayan Ziv prétend que le geste de bonne volonté équi‐ vaut à un bon d’achat de 300 $, fourni par le service client du service de récupéra‐ tion des bagages. Elle qualifie cette décision d'insultante et dit que cela montre un manque d'attention et de compréhens­ion.

Cela ne couvre pas le coût de l'énorme quantité de dou‐ leur et d'angoisse que je res‐ sens, cela ne couvre pas les dommages et les coûts cau‐ sés à leur marque en tant que compagnie aérienne, et cela ne résout certaineme­nt au‐ cun problème que n'importe quel futur voyageur pourrait avoir , poursuit Mme Ziv.

Elle assure que l'entreprise lui a dit plus tard dans un courriel qu'elle couvrirait le

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