Le legs de la royauté à Sherbrooke
La reine Élisabeth n’est ja‐ mais venue à Sherbrooke, mais pourtant, plusieurs endroits dans la municipa‐ lité rappellent son règne et celui de sa famille. Les Sherbrookois empruntent la rue Queen, nommée lors de son couronnement. Plu‐ sieurs passent régulière‐ ment devant un parc où un majestueux chêne a été planté pour souligner le couronnement de son père, le roi George VI. Une défunte usine de la rue Bo‐ wen a fabriqué une ca‐ lèche pour la reine Victo‐ ria. De nombreuses rues ont été nommées en l’hon‐ neur des membres de la royauté. Retour sur des dates et des événements marquants.
Le premier contact connu de la famille royale britan‐ nique avec les Cantons-del’Est remonte au 19e siècle, plus précisément en 1860. Le prince Albert, en tournée au Bas-Canada, effectue un court passage à Sherbrooke. David Lacoste, directeur général du Musée d'histoire de Sher‐ brooke, raconte qu’après avoir assisté à l'inauguration du pont Victoria à Montréal, le prince de Galles prend le train et vient saluer William Felton, un pionnier de la Ville de Sherbrooke, riche proprié‐ taire terrien et ancien mili‐ taire.
Un certain mystère en‐ toure cette visite puisque le musée n’a aucune archive de ce passage du prince, qui de‐ viendra le roi Édouard VII. On n’en sait pas plus, il n’y a pas de journaux à Sherbrooke à cette époque, indique David Lacoste. C’est quand même un détour de 180 miles à l’époque en train, aller-retour. Dans ses mémoires, le prince dit qu’il a reçu un accueil en‐ thousiaste de la communauté anglophone. On ne sait pas ce qu’il en est des francophones, souligne-t-il en riant.
Ce détour à Sherbrooke du futur roi a t-il un lien avec une commande prestigieuse que reçoit par la suite un car‐ rossier de la rue Bowen? Pam‐ phile Biron & Sons, une entre‐ prise reconnue en Amérique du Nord et implantée dans l’est de la ville, obtient le man‐ dat de fabriquer une carriole pour Sa Majesté la reine Victo‐ ria. Rien de moins. Une car‐ riole rouge, luxueuse. Une La‐ dy’s Faton qui vaut 300 $, ex‐ plique David Lacoste. Elle est plus haute, a de grandes roues, compte quatre places. C’est quand même un hon‐ neur qu’une entreprise d’ici vende une carriole pour la reine, insiste-t-il.
Un roi à Sherbrooke
Le fait le plus marquant, selon le responsable du Mu‐ sée d’histoire, demeure la vi‐ site éclair du roi George VI en 1939. Dans le cadre d’une tournée de villes canadiennes, il s’arrête une heure à Sher‐ brooke. Élisabeth, qui a 13 ans à l’époque, n'accompagne pas ses parents. Environ 25 000 Sherbrookois sont pré‐ sents pour accueillir le couple royal, qui débarque à l’endroit où se situe le Marché de la