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La reine Élisabeth II : « une femme de coeur », selon l’ancienne GG Michaëlle Jean

- Emmanuelle Poisson sence

Pendant cinq ans, de 2005 à 2010, Michaëlle Jean a été la représenta­nte de la reine au Canada en tant que gouverneur­e générale. Grâce à son poste, elle a eu un accès privilégié à la reine – et aussi à la protec‐ tion – de celle qu'elle quali‐ fie de « femme de coeur ».

En entrevue à l'émission Les matins d’iciau lendemain de la mort de Sa Majesté, Mi‐ chaëlle Jean se souvient que la reine portait un profond res‐ pect pour les responsabi­lités des gouverneur­s généraux et pour la priorité de ceux-ci : servir d’abord et avant tout leur pays.

Elle se remémore d’ailleurs d’un moment où la reine Élisa‐ beth II a en quelque sorte protégé le processus de nomi‐ nation pour le poste de gou‐ verneur général du Canada.

Au moment de ma nomi‐ nation, certains – notamment des conservate­urs – à l’initia‐ tive de M. [Pierre] Poilievre, avaient [signé] une pétition demandant à la reine de refu‐ ser ma nomination, raconte-telle.

Lors d’une de ses toutes premières rencontres avec la reine, à Balmoral, en Écosse, l’endroit même où Élisabeth II a poussé son dernier souffle, Michaëlle Jean lui a demandé si elle avait reçu la pétition.

Sa Majesté lui a répondu par l’affirmativ­e, ajoutant qu'elle ne voulait d'aucune fa‐ çon intervenir dans les af‐ faires politiques canadienne­s, se remémore l’ancienne gou‐ verneure générale.

Elle m’a dit : "Le plus im‐ portant dans tout ça, c’est le rôle que vous êtes appelée à jouer au Canada", se sou‐ vient-elle.

Le legs d’Élisabeth II : plus qu’une simple pré‐

Le président national de la Société de la couronne du Ca‐ nada, Thomas Morin-Cabana, qui était d’ailleurs présent lors des célébratio­ns du jubilé de platine de la reine Élisabeth II à Londres, au début du mois de juin, qualifie la mort de

Sa Majesté d'événement très bouleversa­nt pour lui.

On la voit sur nos billets de banque depuis tellement longtemps [...] donc, on pense qu’elle est éternelle, dit-il, ajoutant que le règne d’Élisa‐ beth II représente, après tout, près de 50 % de l’histoire du Canada.

En entrevue à l’émission Les matins d’ici, il affirme que cela fait encore tout bizarre de dire le roi Charles, en réfé‐ rence au fils de la reine qui est devenu jeudi le roi Charles III.

M. Morin-Cabana soutient que la reine a légué plusieurs choses au Canada, comme le rapatrieme­nt de la Constitu‐ tion [canadienne], l'ouverture de la voie maritime du SaintLaure­nt, par exemple, mais aussi en soutenant des causes et des associatio­ns.

L’ascension d’Élisabeth II au trône s’est produite à une époque où les droits des femmes étaient moins avan‐ cés qu’aujourd’hui. Elle a gar‐ dé la tête haute, a gardé ses valeurs et a été très forte, souligne Thomas Morin-Caba‐ na.

La personne qu’elle était a inspiré des milliers d'autres personnes autour du monde, estime-t-il.

Le président national de la Société de la couronne du Ca‐ nada croit que la population voue un attachemen­t à la reine, mais que d’abord et avant tout, je crois que les gens aiment beaucoup la per‐ sonne sous la couronne, mais peut-être pas nécessaire­ment ses fonctions.

Thomas Morin-Cabana ajoute que d'avoir une per‐ sonne assumant le rôle de gouverneur général, repré‐ sentant Sa Majesté au pays, est comparable à avoir un deuxième set de clés à la mai‐ son.

[Sa présence] vient s’assu‐ rer que, notre démocratie, peu importe les événements [...] tout reste en place selon notre Constituti­on.

Thomas Morin-Cabana, président national de la Socié‐ té de la couronne du Canada

Avec les informatio­ns de Mélanye Boissonnau­lt

À écouter :

Les matins d'ici | Le lieute‐ nant-gouverneur du Québec, Michel Doyon, réagit au décès de la reine Élisabeth II

de se prononcer sur l'en‐ quête.

Il est vraiment difficile pour moi de faire des com‐ mentaires quand je ne connais pas la portée et les préoccupat­ions exactes qui sont mises de l'avant, affirme celui qui est aussi préfet de la municipali­té rurale de Portage la Prairie.

Il ajoute qu'il pourrait y avoir une enquête menée par le vérificate­ur général. Une fois que nous aurons les ré‐ sultats de cette enquête, nous examineron­s le rapport et nous essaierons ensuite de mettre en oeuvre les meilleures pratiques.

Une entrevue avec la mi‐ nistre des Relations munici‐ pales était prévue, mais elle a été annulée jeudi, conformé‐ ment aux protocoles du gou‐ vernement relatifs à la pé‐ riode de deuil suivant le décès de la reine.

Le décret précise que si les vérificati­ons ont lieu, elles pourront porter sur les dispo‐ sitions financière­s et adminis‐ tratives à savoir si elles ont été respectées.

Questions sur le vol de 450 000 $

Plus tôt cet été, la munici‐ palité de Westlake-Gladstone a tenté d'apaiser les inquié‐ tudes des résidents quant à la conduite de son directeur gé‐ néral, après qu'une violation de la cybersécur­ité est surve‐ nue entre la fin de 2019 et le début de 2020.

Ceci a entraîné la dispari‐ tion de 450 000 $ des coffres de la municipali­té.

Les avocats qui repré‐ sentent Westlake-Gladstone dans ses procès relatifs à la perte de ces fonds ont incité, dans un communiqué en juillet, les résidents à éviter de faire des allégation­s calom‐ nieuses et diffamatoi­res contre le directeur général.

Nous pouvons informer les résidents et les contri‐ buables de Westlake-Glad‐ stone qu'il n'y a aucune preuve que le directeur géné‐ ral a pris ou détourné les fonds ou qu'il a été impliqué de quelque manière que ce soit dans la prise des fonds, indique le communiqué attri‐ bué au cabinet d'avocats DD West LLP.

La cybercrimi­nalité est en‐ démique et malheureus­e‐ ment, la municipali­té et la banque Stride Credit Union en ont été victimes.

Le décret ne précise pas si les plaintes du directeur géné‐ ral ont une incidence sur la demande de vérificati­on de la province.

La municipali­té a lancé une action juridique après avoir échoué à récupérer son ar‐ gent.

Elle poursuit la Stride Cre‐ dit Union relativeme­nt à son système informatiq­ue et à la perte de fonds. De plus, une autre action a été entamée contre le groupe financier de l'Ouest et la compagnie d'as‐ surance Travelers Canada en ce qui concerne leurs polices d'assurance et le refus de ré‐ clamations en vertu de ces polices concernant les cybe‐ rassurance­s, indique le com‐ muniqué des avocats.

Avec les informatio­ns de Ian Froese

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