L’avenir du traversier entre la Nouvelle-Écosse et le Maine est incertain une fois de plus
Une fois de plus, l’avenir du service de traversier entre la Nouvelle-Écosse et le Maine est incertain. Le gouvernement néo-écos‐ sais le subventionne à hau‐ teur de 17 millions de dol‐ lars cette année, mais il juge que les résultats ne sont pas satisfaisants.
Des gens d’affaires du sudouest de la province de‐ mandent que l’on soit pa‐ tients avec ce service, qui a re‐ pris en mai après trois années entières d’interruption.
Après la réunion de son
Cabinet, jeudi, le premier mi‐ nistre Tim Houston s’est dit déçu de l’achalandage de ce traversier baptisé The CAT, qui relie Yarmouth en NouvelleÉcosse à Bar Harbor, dans le Maine.
Selon l’entreprise Bay Fer‐ ries, qui gère le service, 35 056 billets pour le traver‐ sier ont été vendus du 20 mai au 1er septembre. Cela signi‐ fie que 28 349 passagers et 11 459 véhicules ont pris le traversier. L'entreprise prévoit qu'une fois la saison termi‐ née, de 37 000 à 41 000 billets auront été vendus.
Lorsque le service a été mis sur pied en 2016, le gou‐ vernement libéral de l’époque voulait 60 000 passagers par an. D'après Bay Ferries, il y avait eu environ 50 000 passa‐ gers en 2018, avant l'arrêt du service.
Retombées pour le tou‐ risme local
Tim Houston a déclaré que son gouvernement attendra la fin de la saison, à la mi-oc‐ tobre, avant de prendre une décision concernant l’avenir du service.
Je suis désappointé par ce commentaire-là, nous dit Ro‐ land d'Eon, le directeur du Vil‐ lage historique acadien de la Nouvelle-Écosse, à Lower West Pubnico.
Je crois qu’il faut regarder plus que les ventes de billets. Le CAT a beaucoup aidé le secteur touristique, surtout les hôtels, les musées comme le nôtre, les restaurants, dé‐ clare-t-il.
À Clare, on dit avoir obser‐ vé une augmentation du nombre de touristes cet été.
C'est un peu prématuré de prendre des grandes déci‐ sions au sujet du traversier CAT, dit Larry Peach, le res‐ ponsable du tourisme à la Municipalité.
On sait aussi le prix de l'es‐ sence et l’inflation a empêché plusieurs personnes de voya‐ ger, ajoute-t-il.
Larry Peach dit que, mal‐ gré ces circonstances écono‐ miques, l’achalandage du CAT en 2022 ressemblait à ce que l’on voyait de 2016 à 2018.
La Chambre de commerce de Yarmouth se dit déconcer‐ tée par la position de la pro‐ vince.
C’est un peu tôt pour ré‐ agir ainsi, affirme son direc‐ teur, Rick Allwright. Il reste en‐ core un mois et demi à la sai‐ son. Ce genre de rhétorique mine la confiance des opéra‐ teurs touristiques. Ça ne nous aide pas, s’offusque-t-il.
Le CAT en service pour la première fois depuis 2018
Le traversier CAT n’était pas en service en 2019, parce que Bay Ferries avait décidé de déménager son terminal du Maine de Portland à Bar Harbor, et la construction n’a pas été complétée à temps pour le début de la sai‐ son.
Les restrictions sanitaires liées à la COVID-19 l’ont empê‐ ché de reprendre au cours des deux années suivantes, la frontière entre le Canada et les États-Unis ayant été fer‐ mée en 2020. C’est finalement le 20 mai 2022 qu’un premier voyage entre la NouvelleÉcosse et le Maine a eu lieu.
La Nouvelle-Écosse n’ex‐ clut pas de résilier son contrat avec Bay Ferries, qui est ges‐ tionnaire du traversier jus‐ qu’en mars 2028.
Lorsqu’il formait l’opposi‐ tion officielle à Halifax, le Parti progressiste-conservateur de Tim Houston avait souvent qualifié de gaspillage le main‐ tien par le gouvernement libé‐ ral de ce service de transport vers les États-Unis.
À l’opposé, le traversier était farouchement défendu par le député de Yarmouth, Zach Churchill, qui est au‐ jourd’hui chef du Parti libéral et chef de l’opposition.
Jeudi, M. Churchill a une fois de plus insisté que le tra‐ versier était le moteur de l'économie touristique dans le sud-ouest de la NouvelleÉcosse.
D'après le reportage de Stéphanie Blanchet et avec des renseignements de La Presse canadienne