Le milieu culturel interpelle les candidats
Le Réseau des conseils ré‐ gionaux de la culture du Québec, qui regroupe notamment les organismes Culture Côte-Nord, Culture Gaspésie et Culture Bas-Saint-Laurent, a dévoilé la semaine der‐ nière 13 recommandations pour la vitalité culturelle des territoires du Québec dans le cadre de la cam‐ pagne électorale en vue des élections du 3 octobre.
Parmi celles-ci, le réseau exige la prolongation, pour quatre ans, des investisse‐ ments pour la relance du mi‐ lieu culturel ébranlé par la pandémie et l'inflation, ainsi que l'allongement des me‐ sures pour pallier le manque de main-d'oeuvre en culture – particulièrement dans les arts de la scène.
Le réseau soutient aussi que la loi sur le statut de l'ar‐ tiste, qui a été adoptée en juin, doit être appliquée en collaboration avec les profes‐ sionnels du milieu.
Être artiste en région
La directrice générale de Culture Bas-Saint-Laurent, Dominique Lapointe, est d’avis qu'il y a un impact ma‐ jeur sur la notion de l'éloigne‐ ment pour nos artistes, pour nos organismes culturels, qui n'ont pas la même équité de chance que dans les grands centres.
Elle explique que les ar‐ tistes doivent faire beaucoup de bénévolat, un travail qu’elle qualifie d’invisible.
Il faut dire que les profes‐ sionnels de la culture font à 73 % du bénévolat dans leur territoire.
Dominique Lapointe, di‐ rectrice générale de Culture Bas-Saint-Laurent
En plus de leur implication bénévole, le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec fait valoir, dans son document de re‐ commandations, que les ar‐ tistes contribuent à l'écono‐ mie de leur communauté.
Culture Gaspésie indique, par exemple, que plus de 1600 emplois sont liés au sec‐ teur culturel dans la région. L'organisme souhaite que le gouvernement reconnaisse cet apport économique et so‐ cial de la culture et qu'il la soutienne mieux financière‐ ment.
La place de la culture à l'école
Le réseau souhaite aussi que Québec adopte des me‐ sures concrètes pour les arts à l'école et qu'il fasse de la lec‐ ture une priorité nationale.
Selon la directrice générale de Culture Gaspésie, Cé‐ line Breton, plus de 80 % des écoles en Gaspésie ont l'indice de défavorisation de 8/10. Elle estime que faire un plan d’ac‐ tion national pour rendre ac‐ cessible la lecture serait une bonne idée.
Si on veut augmenter le développement social et éco‐ nomique de tout le territoire, c'est important de commen‐ cer par la littéracie.
Céline Breton, directrice générale de Culture Gaspésie
Défendre l'architecture et les musées
Le Réseau des conseils ré‐ gionaux de la culture du Qué‐ bec demande aussi au gou‐ vernement de mettre en place, d'ici 2023, un plan d'ac‐ tion pour concrétiser la poli‐ tique nationale de l'architec‐ ture et de l'aménagement du territoire, présentée en juin.
Les intervenants du milieu déplorent que ce nouveau plan donne beaucoup de res‐ ponsabilités aux MRC, mais peu de moyens.
Le réseau exige également un meilleur soutien aux mu‐ sées et une clarification du modèle de gestion des Es‐ paces bleus.
La directrice générale de Culture Côte-Nord, MarieFrance Brunelle, estime que les régions devraient être im‐ pliquées dans le processus décisionnel. Elle demande que les acteurs régionaux soient impliqués dans le processus décisionnel et qu'on puisse participer à l'élaboration du modèle de gestion, puis que le mandat de ces Es‐ paces bleus soit beaucoup plus défini, beaucoup plus clairement par rapport à ce que nos musées régionaux font déjà.
Le Réseau des conseils ré‐ gionaux de la culture du Qué‐ bec a tenu un débat national sur la culture jeudi. Les princi‐ paux partis ont pu présenter leurs engagements en ma‐ tière de culture.
Avec les informations de Xavier Lacroix